lundi 29 mai 2017

il était une fois un nuage..

Il était une fois un nuage qui pleurait pour de vrai.
C'est Pierrot, un petit garçon d'une dizaine d'années qui s'en aperçut le premier.
Un matin, alors qu'il jouait dans la cabane du jardin, il sentit une goutte sur sa main, une grosse goutte comme il n'en avait jamais vu, il leva les yeux, le ciel était bleu, au milieu de cet océan de bleu, un nuage gris aux yeux clairs le regardait.Des yeux tristes comme les siens quand maman le grondait, des yeux qui s'ouvraient, se fermaient comme les siens quand il attendait un câlin.Sur le dos de sa main, la goutte s'étirait, avant de l'essuyer il voulut la goûter, un petit goût salé comme ses larmes quand il pleurait de chagrin. Il leva son regard vers le ciel, le nuage était toujours là, il tremblotait, comme lui quand il était secoué de sanglots. Il essaya de lui parler, pas de réponse comme lui quand il se coupait du monde. Il reçut une autre goutte, pas une goutte, une larme, il en était certain. Il plaça une échelle sur le tronc du noyer, grimpa au sommet et tendit son mouchoir au nuage; ce dernier l'attrapa, se moucha et dans une respiration qui déclencha une averse il invita Pierrot à partir avec lui: " C'est trop triste ici, viens..."
Le vent se leva...

paysages en qqles mots

Sur la place, une école, une ancienne école, devenue restaurant, un restaurant ouvert le dimanche et pendant les vacances. En face, l'église, sans curé et fermée à clefs.
Une ruelle, autrefois baptisée, grand rue, elle est bordée de maisons aux volets clos.
Les murs sont colorés, c'est déjà ça, les vieux ils laissaient aller.
L'été il y a un marché, des produits authentiques il parait. Etrange , ici, on ne voit plus de champs.
Et au bout du village des chalets, des chalets jusqu'au lac pour l'été mais plus pour les brochets.


Après les gorges, le paysage s'ouvre.
Des collines dans une lumière dorée.
Des sentiers bordés de lavande.
Des tilleuls dans les prés et aussi des noyers.
Plein de petites crottes, celles des moutons là haut.
De la laine accrochée aux églantiers, celle du bélier.
Un matou vient vous chercher, il vous conduit au berger entre tonte et fromage.
la quiétude vous attend.

incipits

 C'est à ce moment que tu ne m'as pas vu, à ce moment même où t'ayant aperçu  dans la foule mon coeur s'était mis à battre de bonheur; je m'apprêtais à te sauter au cou et toi tu ne m'as pas vu, tu n'as pas voulu, tu te dirigeais vers une belle blonde de l'autre côté de la rue.

Je marchais par une nuit sans fin en me disant que malgré la beauté des étoiles, elle finirait bien cette nuit, et si je courais, peut être qu'elle finirait plus vite, que le soleil de lèverait.

Bon Dieu, je n'arrive plus à me lever, cette carcasse est collée au lit, pourtant j'ai bien dormi, un rêve qui ne veut pas me quitter ou la réalité que je ne veux pas aborder.

J'étais seul, l'autre soir, j'ai regardé les bouteilles sur le bar, je les ai cachées pour ne pas me laisser tenter, je ne dois pas boire, je vais être malade. mais je sais qu'elles sont là, alors , une goutte et on verra.

Plus de quarante ans ont passé, et oui même mes enfants présentent des signes de vieillissement, étrange.




Scène d'un autre temps

C'est le temps des épousailles, dans un autre temps. les jeunes filles étaient vêtues de blanc pour l'occasion, symbole de leur virginité. on pouvait les voir tout au long de la côte, accompagnées de leur mère. A leurs bras, un sac avec leurs effets personnels et un cadeau pour la belle famille. Elles partiraient, c'est certain, sinon on les noyait. elles scrutaient dans le petit matin les embarcations venant de l'île aux hommes, ils bravaient les vagues, hissaient haut les voiles puis ils choisissaient.
Le soir, les couples étaient formés, ils quittaient le rivage et partaient s'installer dans les fermes des grands prés. Certains étaient heureux, ils gardaient de la mer le vol des mouettes sur les chaumes pour le reste, ils cultivaient en espérant avoir une fille pour revoir au moins une fois l'écume des vagues sur l'océan.
Au journal ce matin
ce matin, un flacon flottait, personne ne semblait l'avoir remarqué, il dansait sur l'eau et dérivait dans le courant. de nos jours plus personne ne s'occupe de message dans une bouteille, la e génération ne connait pas ça. sauf qu'aujourd'hui, Mauritz, un habitant de Sèvres, venu en touriste, se baladait tranquillement l'oeil rivé sur la seine, il avait l'air triste diront les témoins plus tard, ce qu'on sait c'est que Mauritz repéra le flacon, se pencha pensant trouver un mot d'amour, il souriait. Mais il tomba, par imprudence, par dépit, on ne le saura pas. le médecin légiste de la morgue n'a pas su déterminer la cause du faux pas de Mauritz. suicide ou accident, peu importe, Mauritz est passé de vie à trépas ce matin de mai 2016, en bord de Seine.