samedi 29 novembre 2014

Appartement 117, 13 ème étage.

Elle est assise en tee-shirt et jean devant son ordinateur. Elle sourit à l’écran. Derrière elle, son lit défait. Dans un coin, un nounours, dans l’autre une guitare. Elle écrit sur son clavier : sa chambre
est une bulle et son monde est ailleurs.
Il y a un comme un parfum qui flotte. C’est sûr, la vie est passée par là. Dehors, à travers les rideaux entrouverts, miroite la ville et ses immeubles en mille petites lumières.

Voilà, elle a fini. Elle clique sur « envoyer ». Le message est parti. Les bips électroniques passent de la mémoire au réseau  et arrivent comme des milliards d’autres dans un gigantesque data center.   Là, ils attendent gentiment que son destinataire l’ouvre.

Elle sourit, sa lettre est envoyée. Elle pense au temps d’avant, celui du papier et des enveloppes. Elle n’est pas nostalgique : Son plaisir de correspondre est toujours aussi grand. Distraitement, elle se lève. La pendule marque deux heures du matin, elle ne veut pas dormir.

Pourtant, elle préfère s’allonger. Son jean est trop serré. Elle le quitte et c’est un soulagement. Quel est ce monde si virtuel aux sensations et aux émotions si réelles ?  A coté  d’elle, soudain  les objets se mettent à respirer. Elle aussi peut maintenant se détendre : dans sa chambre, elle est dans sa bulle et son oreiller lui tend gentiment les bras

________

Voilà, justement une histoire que l’on rapporte sur cet appartement 117 : Il y eut dans cet endroit pendant de nombreuses années une sorte de groupement mystérieux que l’on appela sans trop savoir pourquoi  « la secte des trois hommes libres » 

Elle ne fit jamais parler d’elle directement. On entendit seulement sur elle des échos, des rumeurs, des suppositions sans que jamais quoi que ce soit fut prouvé par des faits réels. Elle était comme la matière noire qui justifie seulement sa réalité par les effets gravitationnels indirects sur les astres 
visibles de l’univers.

C e qui est certain, est que là, habitaient trois hommes que rien normalement aurait dut réunir : pas d’intérêt financier, de pouvoir, de sexe, rien de tout ce que les gens imaginent normalement. Pas, non plus  de lien de famille, au sens ou on l’entend communément.

Ce que la concierge de l’immeuble avait remarqué  est que ces trois personnes se réunissaient tout les mardis soir alors que seulement un seul des trois à tour de rôle habitait là haut pendant une semaine.  Jamais, malgré quelques tentatives infructueuses, elle ne put pénétrer à l’intérieur. De temps en temps, l’esprit tiraillé par la curiosité, elle montait (par les escaliers, pour ne rencontrer personne et éviter le bruit de l’ascenseur) et collait son oreille indiscrète à la porte. Souvent, elle n’entendait rien. Quelquefois de la musique. C’était du classique, c’est tout ce qu’elle put dire. Je vous épargne les détours un peu sombres dans la pensée de cette dame. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’elle remplissait sans fin le vide de sa vie avec celle des autres, et que, comme ce vide était intersidéral, elle ne finissait jamais de le remplir. En vain.

On suppose, dans les milieux bien informés, qu’il y aurait eu dans cet endroit une sorte  de groupement secret, une secte, puisqu’il faut bien lâcher le mot. La définition de cet univers est d’être parallèle, un peu comme une bulle, à coté,  impénétrable au commun des mortels.  Leur code de communication reste secret et mystérieux. Dans l’esprit de la concierge, l’idée d’un groupe 
terroriste plana, bien sûr ! Un des individus avait la tête d’un arabe mais les deux autres
ressemblaient à des européens tout à fait normaux. En plus, ils n’avaient pas de barbes, ce qui, à la réflexion, lui enleva tous ses doutes.

Ils s’habillaient de la façon neutre et grise de ceux que l’on croise habituellement dans la rue sans
jamais les remarquer. Ils portaient toujours avec eux, une sorte de petit attaché case qui semblait d’un poids normal. 

Les suppositions auraient pu continuer indéfiniment :  il manquait indiscutablement des faits, des objets, n’importe quoi sur lequel une réalité aurait pu construire sa représentation. Rien que cela était une sorte de souffrance, un doute qui se creusait dans le silence dans l'esprit des voisins de 
l’immeuble ; Il manquait une case à leur réalité : c’était l’appartement 117 !



vendredi 28 novembre 2014

Chez Francis

Au huitième étage, les appartements n'ont jamais été terminés. Ce n'est pas pour ça qu'ils sont vides, bien au contraire. Au 815 par exemple vit Francis. C'est quelqu'un de très gentil, Francis, toujours poli. On ne l'a jamais vu hausser le ton. C'est un grand bonhomme, Francis, et massif aussi. Il a un visage rond et imberbe, et ses yeux se plissent quand il sourit. Il ouvre rarement la bouche, peut-être parce qu'il n'a plus beaucoup de dents. Parce que oui, Francis est sans domicile fixe. Il squatte le 815 depuis deux ans maintenant. Il a été un des premiers à poser ses valises dans l'étage abandonné. Remarquez, on ne dirait pas qu'il est à la rue. Il ne se plaint jamais, faut dire. Et puis avec son teint rose cochon, son béret et son chariot, il fleure tellement la vieille France paysanne qu'au marché, les militants du FN l'accostent systématiquement pour lui refourguer leurs tracts. Lui leur répond toujours avec la même amabilité, à eux comme aux activistes FO, aux évangélistes, aux anarchistes punks, aux écolos hippies, et même aux flics. C'est la bonté incarnée, Francis. La seule chose qui l'intéresse, c'est la cuisine. Il passe tout son temps derrière les fourneaux. L'appartement ne lui sert qu'à ça. Il cuisine pour lui et pour qui veut, pour tout le monde, pour n'importe quel pélos qui passe le seuil de son chez lui, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Même pas besoin de frapper, la porte n'a jamais été montée. Francis nourrit tout l'étage comme ça. Une bonne partie des franges de la cité vient aussi casser la croûte ici, de temps à autre. Les vagabonds de passage se refilent l'adresse entre eux. Tout le monde vient, parce que ce que Francis fait c'est toujours bon. On peut arriver les mains vides, pas de problème. On peut aussi arriver avec des pâtes, quelques légumes, des épices, tout ce qui peut garnir les rayonnages du garde-manger, autrefois dressing. On peut même débarquer avec une paire d'ustensiles, un réchaud, un four. La bande à Kader a monté l'installation électrique de l'appartement, repiquée sur le transfo du métro qui passe en dessous, en remerciement des repas livrés tous les jours aux grands-parents d'un des leurs. Des gitans qui lui avaient confié un repas de mariage lui ont même dégotté un piano de cuisson, qui trône désormais dans la cuisine, laquelle déborde sur ce qui aurait dû être un salon. Là et dans la salle à manger attenante, les gens mangent sur des tables qui viennent des hangars désaffectés. La salle de bain sert à faire la vaisselle, dans la grande baignoire. Les gens la font eux-mêmes, pas de souci. Pour la cuisine, surtout avec autant de bouches à nourrir, les punks qui squattent le reste de l'étage filent un coup de main, et en profitent pour apprendre. Les filles-mères, abandonnées ou non, les papas de dix-sept ans, célibataires ou non, viennent eux aussi. Et puis certains anciens, esseulés dans leurs petits appartements, qui apprécient la compagnie des autres le soir, et qui refilent leurs recettes à Francis. Elles finissent toutes dans les grands classeurs rangés sur l'étagère de la chambre, le seul meuble hors de la cuisine, à côté du vieux matelas sur lequel Francis passe ses nuits, enfin les heures entre minuit et quatre heures. C'est son trésor, à Francis. C'est le seul truc qu'il emportera avec lui quand il devra partir. C'est inévitable, un jour où l'autre il devra laisser là son petit paradis, et aller s'en reconstruire un autre ailleurs. Un jour, mais pas aujourd'hui.


 

vendredi 21 novembre 2014

Ouvre la porte!

Dans la cuisine de mme Lebaud  de cet immeuble 8éme étage il reste un poulet dans le four entrouvert intact.
Ouvre la porte
Dans la chambre rose de mme Lebaud le tableau de la vierge Marie sourit toujours indifférent à ce qui se passe.
Ouvre la porte
Dans la salle de bain de mme Lebaud un flacon renverssé de parfum à la violette imprègne encore les murs fendus comme les rides sur le visage de la morte
Ouvre la porte
Dans le couloir de mme lebaud qui mène au salon les pantoufles sont bien alignées côte à côte un peu trouées.
Ouvre la porte
La fenêtre du salon qui donne sur le mini balcon peine à s'ouvrir
j'insiste
Ouvre la fenêtre... Envole toi...

mercredi 19 novembre 2014

Ouvre la porte : une douce mélodie...

Ouvre la porte;
Une douce mélodie.
Ouvre la porte.
La fillette qui astique le piano. Elle range les partitions.
Ouvre la porte;
Un fou-rire qui retentit dans tout l'immeuble.
Ouvre la porte et regarde.
Les rires se taisent. Un silence pesant règne.
La pluie tombe.
Le tonerre gronde.
Mais la fillette est toute seule.
Ouvre la porte mais n'ai pas peur.
Toute seule, l'orage vient la chercher.
Elle pleure. Elle a peur. Mais personne pour la rassurer.
Ouvre la porte mais ne dis rien.
Elle marche à tâtons dans le salon.
Ouvre la porte, il fait nuit noire.
Elle s'approche.
Ouvre la porte et écoute bien.
Une douce mélodie.
Ouvre la port.
Elle joue timidement, ses doigts sont gelés, mais elle est seule. L'atmosphère est glaciale et lourde.
Ouvre la porte, regarde !
Elle continue de jouer.
Ouvre la porte.
Elle n'a plus peur, elle est partie.
Ouvre la porte, elle est dans sa bulle, la musique l'emporte bien loin dans le ciel dans un tourbillon de notes et de mélodie...




Christina

Va loin chère petite bouteille...

LA GAZETTE DU PETIT MARSEILLAIS 
 - Parution quotidienne- Article archivé (Numéro d'archivage : 68905532287612XUY), perdu,retrouvé puis reperdu- Numéro d auteur et date d'édition inconnus- Dossier à trier -



On entend de temps en temps parler d'histoire de bouteilles jetés à l'eau, miraculeusement retrouvées. Alors ce fait-divers-ci, est tout simplement exceptionnel... Un jour, un petit groupe de gens plus ou moins jeunes eurent l'idée de jeter une bouteille à l'eau contenant des messages, en espérant qu'un chanceux, dans quelques cent improbables années, retrouverait cette chère petite bouteille, puisse lire leurs messages empreints de mystère. Les expéditeurs espéraient que ce cher chanceux renvoie la bouteille et son contenu à son expéditeur (l'adresse du dénommé serait précisée,dans la bouteille !) et qu'ainsi, cette histoire incroyable et hors-du-commun, aurait été médiatisée dans la planète entière...Mais... mais... Mais !  Un certain jour, à une certaine heure, mystérieusement, miraculeusement ! De façon absolument inexplicable et totalement insoupçonnée, ce message, un poème, nous est parvenu, qui, nous a-t-il été certifié, proviendrait à 99,99... % et des poussières de la fameuse bouteille en question. Ne me demandez pas comment,ni pourquoi,  je ne saurais vous répondre...

Lisez ceci avant que je ne m'étende en explications futiles.


"Sable sur le rivage
Emporte tout sur son passage
Vagues somnolentes
Fougueuses et bel et bien vivantes ! 
Va loin, chère petite bouteille,
Aussi loin que le destin t'emmène..."

La trouvaille de ce poème aurait susciter énormément d’interrogations. Une enquête aurait aussi été ouverte pour vérifier la véracité des faits. Toutefois cette histoire a ému une poignée de romantiques et âmes sensibles, tant le destin de ce poème et de cette bouteille, semble romanesque !

Dès à présent, une question se pose : Où est cette chère petite bouteille, maintenant ?







Christina

Vague...

Je ne suis jamais arrivé(e). Je ne suis jamais parti(e). Je suis resté(e). En fait, j'étais là. Depuis toujours. L'ombre des vagues au loin. Le sel marin qui picote les narines. La mer lagune qui s'étend au loin, au-delà de l'horizon; et le ciel azur à perte de vue, avec quelques nuages blancs flottants. Le spectre des montagnes. L'air. L'altitude. Le vide. Les arbres majestueux, tous fièrement redressés sur leur tronc d'écorce sombre. Les collines et les vallées verdoyantes. Le chemin escarpé qu'on a parcouru avec difficulté, qu'on observe, lueur de triomphe, du haut du sommet en faisant de grands gestes enjoués. Le vent fou. Les ombres et les spectres jouent à cache-cache sous le soleil d'or et de plomb. Le sable qui virevolte dans l'air, agaçant les passants qui ferment les yeux. Les coquillages nacrés qui apparaissent tels des trésors pour les enfants qui les ont patiemment cherchés. Les spectres et les ombres jouent à trap-trap lorsque le soleil se couche, et quand l'air frais se lève. J'observe, je scrute et je regarde. Ça occupe tout mon temps. Les ombres et les spectres ne sont plus des spectres et des ombres, mais des vagues vagues et des silhouettes sombres et massives, illuminées par la lune, qui du haut de son ciel étoilé, souhaite une bonne nuit à la cité.  
Je ne suis jamais parti(e), même caché(e), je suis resté(e). En fait, j'étais là. Depuis toujours.





Christina

lundi 17 novembre 2014

Dans la cité puante

Hlm quartier Nord 8éme étage,une cage parmi tant d'autres sale dans un quartier qu'on nomme pourtant " La Rose"!
L'ascenseur encore en panne.
Je monte à pied.
C'est à droite chez mme Lebaud.
Tiens la porte est entrouverte! Elle a du oublier de la refermer. Je tape quand même ... Personne!
J'entre !
Etrange je ne perçois pas le grincement du rocking chair .
Je m'approche du salon ,la télé est allumée.
A coté du rocking chair des aiguilles à tricoter et les lunettes de mme Lebaud à terre.
Une drôle d'odeur pas du tout agréable.
Mme Lebaud semble dormir dans son rocking chair qui ne balance pas.
Je m'approche d'elle un peu trop immobile,teint blafard .
Je lui prends la main un peu inquiète de ne percevoir aucun souffle.
La main de glace retombe .
Mme lebaud est morte.

dimanche 16 novembre 2014

Lettre de moi à moi ...

Cher moi, 

Tu verras, un jour du mois de Novembre 2014, le 11 exactement, tu recevras cette lettre. 
C'est moi (ou toi ou nous) alors gamine de moi de 12 ans qui te l'écrit à toi (ou moi ou nous).
Je dis moins de 12 ans, parce que franchement entre 3 et 12 ans, tous les souvenirs se mélangent, je ne sais pas quel âge j'ai... 
Je sais seulement que je suis suffisamment grande pour aller de la maison familiale à celle de Papy et Mamy, seule, à pied, à dix minutes de là en passant par la petite route qui longe le cimetière et en faisant attention aux voitures, mais il n'y en a pas beaucoup. Il n'y a d'ailleurs pas beaucoup de risques, ni de dangers, ni de problèmes.
En passant devant le portail d'une grande maison, je vois une enveloppe qui dépasse de la boîte aux lettres. Je ne sais pas pourquoi, d'instinct, sans réfléchir, je prends cette lettre. J'ai l'impression qu'elle m'attendait, qu'elle était là pour moi et qu'elle m’appelait. J'ouvre l'enveloppe et je trouve en guise de lettre un plan, une direction et des indications pour trouver mon chemin. Toujours écouter ta petite voix intérieure, faire ce que tu penses être juste et ne pas trop te préoccuper du reste. Pour rester le plus possible paisible, tranquille, sereine sur ce chemin qui mène on ne sait où, mais devant.

3ème étage, sur cour

Il y a au troisième étage, dans l'appartement de vingt-cinq mètres carré, donnant sur cour, un jeune homme de trente-cinq ans. Il a un grand chien. Un bâtard énorme, grand, massif, de couleur grise et très gentil. Je crois qu'il s'appelle Bouba. Le chien pas le maître. Le maître, je ne sais pas comment il s'appelle. Dans ce petit appartement vivent donc un chien et son maître. Le chien a trouvé sa place, près de la grande fenêtre donnant sur la cour et il passe une grande partie de la journée à dormir. Le maître aussi.
En face de la place du chien, le jeune homme a mis son lit. Il s'agit d'un clic-clac et bien que ça prenne beaucoup de place, il ne referme jamais le clic-clac et ne fait jamais son lit. A quoi cela servirait-il ? Il est dans son lit une bonne partie de la journée...
A côté du lit, il a installé un atelier : une table inclinée, une bâche au sol et sur le mur et des toiles un peu partout. Il peint.

Etat Civil

Père : un arbre
Mère : une chanson
Lieu de Naissance : leur lit
Date : époque patte d'éph
École : la ville bruyante, active, dense
Domicile : chez les autres
Métier : régulier
Religion : celle qui réconcilierait toutes les autres
Loisir : vagabondage de la pensée
Signe particulier : propension à l'oubli

État-civil

Père : Impair et gauche
Mère : Veilleuse merveilleuse
Date de naissance : Un beau matin, entre deux giboulées
Lieu de naissance : Complètement à l'ouest
Nationalité : Gauloise blonde
Taille : Pas trop
Poids : Un peu trop
Yeux : Comme un ciel de septembre à Nantes
Domicile : Pas fixe, pas encore
Éducation : Une pleine étagère de bouquins, et deux ou trois bonnes fées
Métier : Aller voir où il ne faut pas, juste par principe
Religion : Apostat
Loisirs : Blablabla
Signes particuliers : nævi artificiels, tâches pas de naissance.

Changeons Marseille !

Enquête citoyenne :

Pourquoi ne pas prévoir une autorisation gratuite de parking selon sa plaque d'immatriculation ?

Pourquoi les poubelles en forme de bouche ne souriraient pas et ne remercieraient pas les passants qui prendraient soin de les nourrir ?

Pourquoi le stade n'ouvrirait pas ses portes gratuitement pour donner à manger aux SDF dans un délire entretenu lors de la victoire de l'OM ?

Et si un karaoké géant voyait le jour tous les samedi soirs sur le Vieux port ?

Êtes-vous favorable à l'introduction de la semaine des cinq jeudis uniquement à Marseille ?

Ne trouvez-vous pas indispensable qu'il faille définitivement majorer le cotient de réduction de la classe B pour les fonctionnaires marseillais bénéficiant déjà de la prime de reclassement productif ?

Êtes-vous favorable à la mise en vacance provisoire ou définitive de la série Plus belle la vie ?

Êtes-vous favorable à la suppression des portails électriques et par leur remplacement par rien du tout ?

Trouvez-vous que les syndics de copropriété ne gagne pas assez d'argent ?

Êtes-vous favorable à la mise en place d'une taxe d'exposition au soleil qui prendrait en charge la construction de parasol et d'endroits dans les entreprises propices à la sieste l'après-midi ?

Êtes-vous favorable à la construction d'un pont au-dessus de la mer reliant les Catalans au Roy d'Espagne ?

Êtes-vous favorable à une police municipale de proximité qui verbaliserait tous les véhicules garés en double file ?

Êtes-vous d'accord pour que les fonds ainsi récoltés soient reversés à l'AIL Sainte Anne ?

Êtes-vous pour un relooking du David ? Et son changement de tenue mensuel ?

Que pensez-vous d'une proposition de potager ou de jardin partagé sur la pelouse du Stade Vélodrome ?

Que pensez-vous de l'installation d'un système de chauffage collectif de ville par combustion de méthane dégagé par les animaux domestiques ?

Êtes-vous pour ou contre la coloration en vert de l'eau de mer sur la Corniche pour obtenir le label de "Ville verte, ville fleurie" ?

Faut-il enlever la statue de la Bonne Mère et la faire fondre afin que Marseille ait plus d'argent ?

Êtes-vous favorable à l'aménagement de voies spécialement réservées aux deux-roues ?

Êtes-vous satisfait de la mentalité marseillaise et de l'image que renvoie Marseille en son extérieur ?

Êtes-vous favorable à l'importation de girafes en centre-ville à titre de curiosités ?

Que pensez-vous de réaménager les entrepôts des docks en site de protection des rats ?

Trouvez-vous que Marseille à assez d'espaces verts ?

Êtes-vous favorable à la destruction du Parc Borély pour y construire des gratte-ciels ?

Que pensez-vous d'agrandir notre ville par des plateformes artificielles sur l'eau ?

Voulez-vous que Marseille devienne un état indépendant avec son propre gouvernement ?

Que pensez-vous de reconvertir les Calanques en déchèterie publique ?

Ne croyez-vous pas que cela serait intéressant de développer l'industrie de la vente des rats en boucherie ?

Que pensez-vous de créer une banlieue d'habitation sur arbre ?

Aimeriez-vous disposer du numéro personnel de M. le Maire, afin de pouvoir lui faire directement part de vos griefs ?

À quelle date souhaiteriez-vous que soit lancée la prochaine expédition punitive vers Aix ? Y participerez-vous ?

Êtes-vous pour ou contre la distribution gratuite de cailloux dans les gradins du Stade Vélodrome lors des matchs OM-PSG ? OM-OL ?

Êtes-vous pour ou contre équiper tous les bus de pare-buffles afin d'en finir avec ces abrutis en scooter ?

mardi 11 novembre 2014

Ici prochainement...

... Construction d'un immeuble

lundi 10 novembre 2014

Marseille rêvée

Le vent soufflait ce jour là, heureusement c'était la fête des cerfs volants. Lumière sur les rochers, lumière dans les papiers découpés, lumière que inondait la baie, lumière reflétée par la bonne mère pour protéger les marseillais, lumière éblouissante pour estomper les ombres qui entachent la ville. Cette écume scintillante nous guidait tout le long du rivage, elle éclairait les voiliers au passage entre les forts et les accompagnait au port. Et là par un drôle de mystère ils retrouvèrent la tête à l'envers sous l'ombrière. Puis sa violence calmée, elle nous a invités à monter à bord d'un bateau, nous avons écouté des histoires accompagnées du clapotis de l'eau. Au soleil couchant, elle s'est transformée en multiples rayons se faufilant dans les résilles du béton et tranquillement elle nous a accompagnés dans les ruelles du Panier. Quand le soleil  est tombé dans la mer, elle nous a quitté pour nous obliger à rentrer dans les musées. Pour terminer la journée un grand serpent blanc rutilant nous a conduit au palais Longchamp. Là aussi , c'était la fête pas du vent mais de l'eau, de l'eau douce pour cette ville flamboyante cette ville qui est tout sauf douce pas plus que la sirène des pompiers qui vient de me réveiller.

la fillette gouttelette

J'ai passé un été des plus pénibles, j'ai cherché en vain des copines pour jouer. Personne. Le soleil brillait sans cesse, il desséchait tout alentours. Les herbes sur lesquelles j'aime tant me balancer gisaient sur le sol jauni des prairies oubliées. J'ai cru ma dernière heure arrivée. J'étais fripée, déformée. je retrouvais ma jolie forme de goutte seulement le soir quand une légère brise marine venait me caresser la peau. Mais des l'aube la chaleur montait et mes congénères au lieu de me protéger voulaient m'avaler, moi "la fillette gouttelette" je les rafraichissais. Pas de pitié dans ce monde de brutes. Un jour, j'ai du remonter le tuyau d'une fontaine pour échapper à la langue d'un promeneur assoiffé, il tapait avec rage sur la sculpture et léchait la pierre où quelques amies s'étaient attardées. Puis l'automne revînt, la rivière s'est regonflée, elle m'a appelée, je suis sortie de ma cachette et j'ai pu ressauter de pierre en pierre, jouer avec les bulles des poissons, me faufiler dans la mousse. Je riais dans une cascade quand je vis un petit garçon qui écrivait et envoyait ses lettres au ruisseau.
-Méfie toi des courants, des rochers, confie moi plutôt ton courrier, moi je cours sur l'eau, dans l'écume, je porterai tes messages dans de bonnes conditions,ils arriveront à destination sans dommage.
Mais voilà, le pauvre garçon écrivait à l'encre. Dès le premier frôlement les lettres ont bavé et dans ma main transparente tout s'est dilué....les mots à la rivière se sont livrés.
"La fillette gouttelette" ne put jamais porter de lettres, elle pleura tant et tant que de "fillette gouttelette", elle devint étang.  

dimanche 9 novembre 2014

La femme acéphale


Je ne pense plus avec ma tête et je vois toujours le soleil à travers la chaleur de ma peau : je suis bien, il fait chaud. Un édredon de plume me sert de nid à rêves. L’oreiller, je le mets sur mon ventre et mes fesses rondes et fraîches me servent de climatiseur.

Mes doigts de pieds jouent de la musique mais je ne dédaigne pas le silence. Il est vaste, c’est le trésor du temps. Je ne compte plus car tout compte pour moi : l’homme au cœur papillon est mon amant du mardi après midi; nous parlons avec les mains; il aime bien particulièrement mes seins qui le lui rendent bien d’ailleurs. 

Après, nous allons au restaurant, dans sa grande voiture rouge décapotable. 
Alors, il met de la musique et nous fermons les yeux. C’est toujours bien car nous ne risquons rien : nous connaissons les codes de bonne conduite.

Nous dormons à la belle étoile, vivant d’eau fraîche et de l’air du temps; ce n’est pas celui de la télévision, c’est le notre, celui qu’on invente remonte et démonte comme une montre d’argent.

De moi, de nous, il y a tout à vivre puisqu’il y a rien à raconter. Nous mourrons en même temps que nos cœurs. Nous sommes de la même race, du même sang : il est rouge vif ardent et il reste vivant !

mercredi 5 novembre 2014

Marseille rêvée

Je voyais un tourbillon de couleurs, vivant, palpitant, débordant. Ça riait et ça criait, partout. Un labyrinthe, un foutoir, sale et bordélique, mais qui resplendissait sous la lumière. Il y faisait chaud, sauf quand le vent, ce vent, soufflait. Elle avait un bon côté, ce visage souriant, moqueur parfois. Des ruelles comme des rides, elle qui était la plus vieille. On s'y perdait, dans ce dédale, gauche puis droite, puis encore à droite, et encore à droite, tant de fois, trop de fois. Et puis d'un coup, la mer. Un iris glauque, chassieux de tous ses bateaux, surplombé par de l'or, comme ces bijoux qui leur perçaient les joues, à ces jeunes filles. Comble du mauvais goût, cette touche de trop typique de leur mère, si bonne. Mais elle avait aussi un autre visage, le mauvais, le septentrional. Celui qui riait et qui criait, mais qui cognait et qui tuait aussi. Et le sang, le sang qui coulait, qui ne faisait que ça, depuis si longtemps, depuis toujours, jour comme nuit. La nuit qui y était comme le jour, aussi vivante, aussi bouillante, dont le cœur tonnait quand le ballon entrait dans les filets, ce cœur blanc et vociférant, qui battait son rythme, qui la faisait vivre, plus que partout ailleurs, plus fort qu'ailleurs, pour le pire comme pour le meilleur. Un cœur qui battait comme la foule qui chantait, comme les pieds qui la martelaient, comme les balles qui claquaient, comme le vent qui soufflait, comme la mer qui allait et venait.

L'homme sans corps auquel il manquait la tête

C'est arrivé progressivement. J'ai perdu mes deux pieds, d'un coup. Impossible de savoir ce que j'en avais fait. C'était gênant, vous imaginez bien, mais je m'y suis fait. Et puis ce sont mes jambes que j'ai égarées. Habitué à ne plus avoir de pieds, ça ne m'a pas trop dérangé. Oui mais voilà, ma main gauche s'est fait la malle, bientôt suivie par le bras du même côté. J'avais beau être droitier, ce n'en était pas moins très handicapant. D'autant qu'elle aussi a filé à l'anglaise, la droite, peu de temps après, bras dessus bras dessous avec son bras. Me voilà tronc ! Tronc qui, piqué au vif, entreprit de se raccourcir, inexorablement. Le bassin d'abord, et tout ce qui y attenait encore, puis, chaque jour, un organe et quelques vertèbres, réduisant à chaque fois le sac de peau qu'était mon torse. Bientôt je ne fut plus qu'une tête. Je ne suis plus qu'une tête. Je suis toujours vivant, mais j'ai peur. J'ai si peur ! Vais-je la perdre, ma tête ? L'ai-je déjà perdue ? Je ne vois plus, mes yeux se sont tirés, mes oreilles aussi. Ma langue, ma peau, tous mes sens m'ont lâchement lâché. Il ne me reste que la pensée. Je pense toujours, je pense, oui, je pense, mais pour combien de temps ? Je pense, mais… mais, suis-je encore là ?

Résumé succint

Avant de naître, on n'est pas. On commence quand on naît.
Bébé, on est une machine qui avale de la nourriture pour grandir, au sens propre comme au figuré.
Avant l'école, on est plein de l'énergie que nos parents n'ont plus.
À l'école, on apprend à se taire, à s'assagir. Bref, on grandit.
Au collège, on croit qu'on n'est plus des enfants, alors qu'on l'est tellement que les vieux ont encore couche et tétine à la main
Au lycée, on est persuadé que le monde peut changer, comme nous, alors qu'il n'en est rien.
À la fac, on boit et on pleure, ou l'inverse.
Adulte, on essaie très fort de faire croire qu'on n'est plus des enfants.
Vieux, on pense à tout ce qu'on a fait, mais aussi à tout ce qu'on n'a pas fait.
Mort, on ne fait plus chier personne, mais nos idées le font à notre place.

La meilleure amie d'Adrien

Je me souviens...
Je me souviens d'Adrien,
je me souviens de notre première rencontre, et du temps béni où nous étions ensemble tous les jours, je me souviens de toutes les heures passées ensemble, de tout ce bonheur partagé... que tout cela est doux, que tout cela est resté beau dans mes souvenirs.
La première fois que je l'ai vu... quelle émotion ! J'étais chez le marchand de cycles, en ville, en train d'attendre je ne sais quoi, quand, dans l'allée centrale, quelque chose d'extraordinaire s'est produit... Adrien a posé son regard sur moi, son visage s'est illuminé, il me semble qu'il a murmuré quelque chose, je ne sais pas exactement ce qu'il a dit, peut-être a-t-il dit : « C'est elle ! C'est elle et aucune autre que je veux !» en tous les cas, même si ses lèvres ne l'ont pas dit, je suis certaine que ces yeux l'ont pensé et avant même que j'ai pu comprendre ce qu'il venait de se passer, il m'avait entraîné à l’extérieur, nous nous sommes retrouvés dans la rue, lui surexcité, moi perdue et pendue à son bras et... il m'a tout de suite ramenée chez lui !

J'étais bouleversée, émue, abasourdie par tant de précipitation et également flattée par cet empressement … je ne sais pas pourquoi, mais le fait est : il m'avait choisie, moi ! Parmi tant d'autres, c'est sur moi que son regard et ses mains se sont posés, c'est moi qui allait l'accompagner pour les années à venir. 
Et je n'en reviens toujours pas, lui si beau, si sportif, si élégant... Moi aussi, j'étais belle à l'époque, enfin belle... Disons que j'étais du style hyper bien roulée, une belle carrosserie, quoi... sans me vanter bien sûr...
Ce fut le début d'une histoire magnifique. Chaque jour, une surprise m'attendait, il ne se passait pas une journée sans qu'Adrien porte une attention à mon égard, il prenait soin de moi, il prenait le temps de me caresser, me lustrer, il ne lassait pas de moi, il me regardait et admirait mes courbes... oui, il était fier de moi, en fait, il adorait m'exhiber...! Son côté méditerranéen sans doute... Quand on sortait, il faisait attention à mon allure, il voulait que je sois parfaite. Lui aussi soignait son apparence : il se redressait, se grandissait, rentrait un peu plus le ventre, bombait un peu plus le torse et je savais bien que son air détaché, il mourrait d'envie de montrer quelle jolie paire on faisait... Il vérifiait à la dérobée si les passants nous regardaient, si je faisais de l'effet, si on se retournait sur notre passage... et effectivement, lui comme moi, nous faisions notre petit effet.

Mais ce n'est pas ce qui m'amusait le plus. Moi, ce que je préférais c’était nos promenades, juste tous les deux. C'était il y a bien longtemps, mais je me souviens parfaitement des sentiers qu'on a exploré ensemble. Lui et moi, ne faisant qu'un, sur le chemin qui partait vers la foret, lui sur moi, derrière la maison du voisin, d'autres fois, moi à son bras, le long de la promenade au bord de mer... Le dimanche matin, nous descendions rapidement au village, pour faire les courses, on sortait alors sans même se préparer, lui à peine coiffé, moi à peine réveillée pour aller chercher le pain frais du matin, quignon à croquer à pleines dents...
A cette époque, je ne sais pas si je peux en parler ici, mais... enfin... Il s'occupait bien de moi. Il me reluquait sous tous les angles, m'enduisait de graisse, passait ses mains partout, n'oubliait aucun recoins, il m'astiquait gentiment, tranquillement, il faisait ça très minutieusement, parfois il passait tant de temps à me caresser qu'il finissait par s'en faire mal aux mains, puis tout à coup, il m'enfourchait. ...Il m'en a fait voir et m'en a fait ressortir des choses, il m'a fait tourner la tête et je peux dire qu'avec lui j'ai perdu les pédales plus d'une fois... Enfin... c'était il y a bien longtemps... D'années en années, mon bel Adrien a vieilli, moi aussi, il s'est éloigné de moi, petit à petit, insensiblement, il ne me montait plus qu'une fois tous les quinze jours, puis une fois par mois à peine, pour finalement ne plus me chevaucher du tout... Aujourd’hui, il me laisse prendre la poussière, il m'a oublié, et me voilà, moi, sa plus chère amie, Lorette, sa bicyclette, je m'ennuie seule à la cave. 
Malgré tout, je ne lui en veux pas... je l'aime toujours autant et j'ai, pour me réchauffer, le film de nos merveilleux souvenirs que je repasse en boucle.

mardi 4 novembre 2014

 L'Ecriture

LEcriture c'est fuir une vie un peu abrutissante où la raison doit dominer

L'Ecriture reste une ré-action qui canalise nos émotions et aère nos réflexions

l'Ecriture met à plat nos confusions

L'Ecriture est une démarche d'amour propre peut être  mais aussi une démarche d'auto guérison


Les mots écrits sont nos armes,

Les mots écrits sont une analyse gratuite sans psy!

Premières notes d'automne...

 

 

L'enfant au murmure d'automne

Les feuilles tombent. Le vent souffle et répand le parfum de mélancolie. L'horizon est rose et moi je suis là. Je ne parle pas. Ou presque jamais. Les feuilles rouges, jaunes doré et orange volent dans les airs. Et moi, je suis là. Je ferme les yeux. Je sens la brise dans mon dos. Timidement, j'ouvre ma bouche pour chanter un doux chant. Une harmonieuse mélodie se fait entendre. Je suis l'enfant au murmure d'automne.

L'homme au sourire multicolore

Je suis là, comme toujours. Les gens m'observent, je leur rend leur regard avec un cadeau en plus : un sourire. Mais pas n'importe lequel ! Le mien ! Je continue à marcher, des couleurs s'imprègnent de mes yeux : rose, rouge, jaune... Un regard, un sourire. Bleu. La pluie commence à tomber. Un regard, un sourire. Violet. J'observe tout autour de moi. Un regard, un sourire. Vert. Je marche sur le chemin caillouteux. Un regard, un sourire. Orange. Les rayons de soleil annonçant l'arc-en-ciel réapparaissent. Des rayons gais, des rayons colorés. Un regard, un sourire. Multicolore !



 Le petit garçon qui envoyait des lettres à la rivière

Doucement très doucement, silencieusement. Je me faufile dans la forêt baignée de lumière. Au loin, j'entends le clapotement familier de l'eau. Je m'approche. Le silence règne en maître. Paisible. Apaisant. La rivière. Pressé contre ma main, je me baisse et jette quelque chose à l'eau. Je vois ce quelque chose partir dans le courant grouillant de vie, je fais un dernier signe de la main. Puis je pars en courant, comme si ce moment n'avait jamais existé... mais je me sens mieux. Ça, j'en suis sûr, la rivière a lu ma lettre...



Christina



dimanche 2 novembre 2014

Un autre jour (toujours à la maniere de Charles Pennequin)

Un jour, elle va au cinéma pour voir des films à l'eau de rose,
Un jour, elle se réveille de mauvaise humeur,
Un jour, elle aime sa famille telle qu'elle est, toute entière, imparfaite et attachante,
Un jour, son père la prend dans ses bras et lui dit qu'il l'aime,
Un jour, elle part vivre dix longues années à Paris,
Un jour, elle oublie toujours quelque chose,
Un jour, elle adopte un chat,
Un jour, elle est plein de griffures sur les mains,
Un jour, elle aime boire du thé chaud,
Un jour, elle gifle son frère qui avait poussé le bouchon un peu trop loin,
Un jour, elle s'en veut d'être colérique,
Un jour, elle va rendre visite à ceux qui lui manquent,
Un jour, elle danse jusqu'à pas d'heure,
Un jour, elle dit qu'elle changera.

Un jour ... à la manière de Charles Pennequin

Un jour, elle rempote toutes les plantes du balcon,
Un jour, elle fume trop,
Un jour, elle dit un secret à sa soeur en disant bien de ne rien répéter à personne,
Un jour, elle oublie un mégot et manque de foutre le feu à la baraque,
Un jour, elle achète des huitres, une douzaine, juste pour elle parce qu'elle adore ça,
Un jour, elle appelle sa fille tous les soirs pour prendre ses nouvelles,
Un jour, elle se sépare de son mari,
Un jour, elle retrouve ses copines sur le banc,
Un jour, elle sort son nécessaire à couture pour faire les ourlets des pantalons de son fils,
Un jour, elle se dispute pour longtemps avec sa fille,
Un jour, elle est très malade,
Un jour, elle aime danser.