dimanche 25 juin 2017

CRAB

Crab a horreur d'être mouillé. il porte un scaphandre et des palmes jaunes.

Crab est somnambule, enfin c'est ce qu'il fait croire.
Il déambule sous les balcons des femmes, la nuit, les mains tendues mais les yeux mi-clos.

Crab a décidé que les épluchures devaient être incinérées dans une urne en porcelaine de Limoges 
Il appelle ça un hommage à la Terre.

Crab lit tous les jours le journal. C'est toujours le même. Celui qui annonce l'explosion d'Hiroshima. 
Il dit que la vie s'est arrêtée ce jour là.

Crab aime les chiffres surtout les rouges. Il n'aime pas les bleus ni les verts. Il les laisse à sa marchande de fruits.

Crab a des enfants. Il ne s'en souvient plus. Quatre, non trois, il en est sûr.

Crab pense que les moutons de lit seront les trésors de demain. Il les enferme dans son coffre fort en attendant que le cours monte.



Biscuits chinois

Quand la chouette hulule, les souris rentrent.

Les astres brillent plus, quand on les invente.

Ne laisse pas la langueur entraîner ton coeur, il pourrait s'y noyer.

Quand le coucou chante, chacun se retourne.

S'il y a péril dans la demeure, il y a risque dans l'agitation.

Tu n'as pas la langue dans ta poche, je la préfère dans ma bouche.



Conversation

Je ne sais pas si vous connaissez Alix Tirbouchonné. Ce n'est pas son vrai nom. Il s'appelle en fait Alix de la Ferté, le dernier d'une grande lignée. 
Mais il ressemble tellement à un petit cochon qui aurait gardé le même costume pendant 3 jours dans le même train, il ressemble tellement à une pivoine chiffonnée  qui s'étire au petit matin, que je lui ai donné ce surnom.
Je lui parle quelquefois, il m'intrigue.

- Comment allez-vous Alix, pas trop froissé?

- Si ma chère, vous ne pouvez pas savoir, mes pensées sont nouées au fond du tiroir.

-Ne pourriez-vous pas faire un grand ménage de printemps et aérer vos idées noires?

-Oui, j'y ai pensé, mais mes pensées pourraient s'échapper, comme ça, par la fenêtre. Je ne pourrai pas en retrouver d'autres, cela me terrifie.

-Que pensez-vous faire alors?

-Réfléchir, réfléchir, elles vont bien finir par trouver un ordre pour sortir.

-Et avez vous songé à faire de l'exercice, un poirier par exemple, la tête en bas, elles pourraient se renverser, vous pourriez les voir différemment.

-Oui ma chère c'est une bonne idée, mais j'ai trop peur d'abîmer mon costume, c'est qu'il me vient de mon aïeul,je ne voudrais pas qu'il se retourne dans sa tombe...

-Je comprends, vous devriez peut être revenir aux essentiels, l'amour....

-Ah! Je vous interromps , ça fait partie des pensées coincées au fond du tiroir! Je n'y ai plus accès ma chère, j'en suis si désolée!

-Mon pauvre ami, que de contrariétés pour un tiroir bloqué!

-Je l'avoue, je vais rester là à essayer de retrouver la clé. Le temps presse, l'huissier vient saisir mes meubles, je dois vous laisser....

Isabelle













mardi 13 juin 2017

journal de Josépha 5 ans

Dimanche, on est allé au petit bois, j'aime bien le petit bois, on a joué avec papa c 'est rare, j'ai adoré ça et on a bu du seltiné, c'était comme à la fête de l'école sauf que ça a pas duré, papa s'est cassé le pied alors il est de mauvaise humeur, on n'a pas voulu de lui à l'usine et il sait pas s'il va être payé.
Je me fais toute petite depuis.

En rentrant de l'école, j'ai trouvé un bouton en or, ce doit être un bouton de riche, je l'ai caché dans une boite et le soir je le regarde briller sous mes draps, c'est comme mon étoile.

Aujourd'hui, j'étais en colère, elle m'a agacée ma soeur, toujours à rire, pour la faire arrêter je lui ai cogné la tête contre le mur, maman m'a punie, elle a raison maman, je suis méchante mais elle m'énerve tellement ma soeur.

J'ai mangé les fraises dans le jardin, quand papa est venu pour les cueillir y en avait plus. j ai été malade, papa a ri mais pas maman.

Aujourd'hui, j'ai bien rigolé, j'ai ouvert la cage des lapins, ils sautaient partout dans le jardin. papa et les voisins couraient pour les attraper, moi j'ai appris plein de gros mots.

L hiver est venu tôt.
je soufflais sur les vitres pour faire fondre les fleurs de givre, c'était beau comme dans un rêve.
J'ai pas compris pourquoi maman pleurait

On est allé au bal du 14 Juillet, on a pas dansé, on s'est disputé avec Marc, Marc c'est mon petit frère, on a pris deux claques, on est rentré et au lit sans manger. J'ai juste entendu les pétards et le feux d'artifice, ils devaient être beaux les bouquets de feu dans le ciel.

Patricia

Patricia, jeune femme au physique bien ordinaire rentre chez elle. Elle habite en banlieue , Patricia, dans un petit deux pièces qu'elle a su rendre douillet. Elle ôte ses chaussures à hautes semelles compensées, se démaquille, elle ne sort jamais sans être fardée, un peu à outrance diront certains mais elle a ses raisons Patricia. Le trait d'eye liner un peu trop épais lui donne un regard charbonneux, c'est à cause des lunettes dit elle. Les lèvres épaisses, rouges écarlates sont toujours entr'ouvertes, pour la politesse dit elle.
Pour le moment, elle retrouve son teint naturel, un peu pâle il est vrai, elle enlève le bandeau noir qui retient sa chevelure brune mèchée de rouge. Elle change le tailleur vert pomme contre un jogging orange mais elle ne chausse pas ses baskets, elle ne fera pas de sport ce soir, elle pleure, les larmes coulent sur ses pommettes un peu hautes, son nez en trompette coule, ses épaules menues sont secouées par le désespoir, elle vient d'être licenciée Patricia après quinze ans de services à l'accueil chez Simca.
Elle retrouve son foyer, elle va au marché, elle cuisine, entretien son intérieur, fait un peu de couture, elle ressemble à sa mère sur la photo au dessus du frigo. elle attache ses cheveux pas toujours propres avec un élastique de pot de confitures, sa bouche retombe, ses sourcils ont retrouvé leur épaisseur, elle ne connait plus que les tabliers, fini les chemisiers aux cols amidonnés. L'après midi, elle feuillète  des magazines, elle rêve encore même avachie dans son fauteuil avec ses charentaises. Elle ne se fait plus les ongles mais elle rêve  de sa silhouette quand elle était au bureau, juste à l'entrée, tout le monde pouvait la remarquer.Elle n'était pas très grande mais debout elle faisait son effet et sa poitrine rebondie mettait les hommes en appétit et sa taille de guêpe faisait raller les collègues.
Pourtant, elle était gourmande Patricia, elle l'est toujours mais ses yeux sont plus ternes seule devant son pot de crème.
Avant de jeter sa revue, elle tombe en arrêt devant une pub de glaces. Elle est sauvée. Voilà ce qu'elle va faire, elle va dénicher une charrette, elle est petite mais solide. Elle sera marchande de glaces.
Elle retrouve son enthousiasme et son maquillage, un peu moins prononcé certes, la clientèle ne sera pas la même. Elle change de bandeau, il sera à carreaux, roses et blancs, assorti à la robe aux manches ballon qu'elle a vu dans une vitrine puis elle chaussera des ballerines à carreaux aussi, pas de talons hauts, il faut faire estivale sur les plages. Le vernis, le rouge à lèvre, le fard à paupières, tout est descendu d'un cran dans la palette, elle devra paraitre sage auprès des enfants. Elle connait bien les enfants, plus jeune elle gardait les petits de sa voisine Claudette, on lui avait appris à bien se tenir, elle avait oublié mais ça allait revenir.
Patricia est aimée sur la plage, elle vend des glaces l'été et des frites en hiver, là on ne la reconnait plus sous sa polaire.

voyage à travers le monde

Bientôt je partirai pour Colbordolo, village natal de mon père, dans le centre de l'Italie. avant de trouver mes racines personnelles, je passerai par Florence, berceau des arts, je longerai aussi l'Arno aux couleurs d'ocre. Après être restée en arrêt devant le printemps de Botticelli, je chercherai les villages blancs d'Andalousie, la fraicheur des jardins de l'Alhambra où j'étudierai la maitrise de l'eau dans les canaux, les canaux, j'aime tellement ça que je retournerai naviguer sur le canal St Martin puis à Venise où je visiterai les palais et j'achèterai des masques. Les masques, je les ferai tomber à Rome devant la Pieta ou dans les termes de Caracala, la beauté à son plus haut niveau et pourquoi pas à vienne, art décor , Klimt sans oublier une bonne pâtisserie dans une brasserie accompagné d'un café viennois sous le regard d'Athéna. C'est meilleur qu'une choucroute sucrée dans le grand nord, mais je ferai tout de même le détour pour l'immensité des paysages , la découverte des gnomes , le silence et la transparence bleutée des glaces. Les transparences, les reflets,j'irai me perdre dans ces images multiples et colorées de Barcelone, je photographierai encore une fois la maison de la musique , les vitraux et lumières de la Sagrada Familia, je les confronterai à la Sainte Chapelle à Paris. Avant de retrouver mes ancêtres, dans ce coin perdu d'Italie, je retournerai me confronter aux forces de la nature, aux éruptions de l'Etna, aux cascades de glace du Tyroll et je chercherai un peu de paix au bord d'un lac suisse, je savourerai un férat et du chocolat. J'hésite avec les grandes plages du nord et leurs harengs saurs. Pour me nourrir l'esprit, avant d'être coupée du monde, j'assisterai à un concert à la Philharmonie de Berlin et pourquoi pas un opéra à la Fenice. Je passerai bien aussi par New York mais c'est un peu loin et je me suis éloignée des américains, allez savoir pourquoi? Il faudrait aussi que je vois l' Asie, l'Afrique, ce serait la découverte de continents que je ne connais pas, il y a tant de choses que je ne connais pas mais tant pi, me voilà , papa.

jeudi 8 juin 2017

Souvenirs d'Henriette, 3 ans

La rue était très chaude.
La lumière aussi.
Ma main toute mouillée dans celle de Maman.
C'était jour de marché et on était obligé d'y aller.

Dans la campagne il fallait marcher longtemps sans se plaindre. Les grandes herbes me piquaient partout et Mamie passait de l'eau de la rivière sur mes brûlures. Puis il fallait rentrer avec des bouquets de lilas qui me dépassaient et qui sentaient très bon.

J'aimais bien aller au cabanon. Il y avait plein de choses à faire. J'aimais surtout regarder la lente marche des chenilles à la queue leu leu comme on faisait dans la cour de l'école quand on allait manger à la cantine.

De l'autre côté de la fenêtre il y avait ce garçon qui me regardait tout le temps. Je ne l'aimais pas: il avait les oreilles décollées. Alors je lui ai tiré la langue. Et j'ai failli m'étouffer en avalant mon bonbon.

Un jour on est parti avec la belle auto de Papi, très loin dans le désert caramel. Et puis on est arrivé dans un village tout démoli avec des pierres cassées partout. On voyait la mer à travers. Tout le monde trouvait ça très beau. Moi, ça me rendait triste et désolée.

Dans les cactus, j'ai caché mon trésor. Une petite boîte remplie des mines cassées de mes crayons de couleur. J'ai été obligée de le dire à Papa quand il a voulu arracher les cactus.

Les feux de l'été.


Résumé de l'épisode 5 de la saison 4 de la série "les feux de l'été".
Article de la blogueuse Kimberley.


Rappelle des personnage principal de la cerie.

Patricia qui voix tout en rouge. Elle aime les cokeliquos et le san. (En fette elle es comuniste)
Coralie qui es aracnofobe. Elle hurle dé qu'on parle d'arénié.
Yvon il aime la foto de nus. Il choisit ses copine en foncsion des foto qu'il peut en tirer.
Louis est dan la polisse. Il es jenti.
Denis ème les fames. Surtou les étrangers et pour sa, il fait le tour du monde.
Ariel est jalouze. Même d'elle. Elle fé tout le tan des crise absurde et per Tou ses ami.


Yvon a reuci a sové son studio foto des flame. mai il a perdu Tou ses négatif. Il va faloir retrouvé plin de copine! Mais Ariel ki ai tro jalouze, va lan enpeché paske voila, elle ne suporte pa toute ses ninfette qui tournent otour d'Yvon. Donc elle va voir sa copine Patricia et lui demande koi ki fô faire.
Alor Patricia, ki vient justemen de plaker son copin Denis ki cour un peu tro le monde, lui dit qu'il fo avertir les flic que l'insendi es criminel. Ariel se di que cé une bonne idé et elle acuse François ki fume Tou le tan d'avoir foutu le feu au studio.
penden se tent, Coralie ki es trè amoureuse du comiçère qui s'apele Louis, fait genre je tonbe dan les pome parski a une arénié comme fon d'écren sur son portable.
Denis, ki été parti à Lagos en "voyage d'afère", revien à se momen la et trouve Tou sa un peu louche, vu que c'es le meilleur ami d'Yvon et kil set bien kil a des souci financié. 

Ira tel voir Louis pour lui sugéré que c'est pas François ki a fai le cou mais Yvon ki a fé une arnake à l'açurence????

A suive. 

SILENCE

Silence
Une existence.
De la brillance
sur les ailes qui dansent.
Comme une errance
Dans le silence.
Et cette cadence
en transparence.
Miroir immense
Regards intenses.

Silence et résistance
à la souffrance
de l'enfance.

HOPPER. "The long leg" 1930

C'était un jour bleu.

Je revenais tranquillement d'une sortie en mer avec mon ketch.
Le vent gonflait gentiment mes voiles et la sensation de vitesse donnée par la gîte du bateau me grisait doucement.

C'était un jour bleu.

La rondeur du paysage me plongeait dans un sentiment de confort et d'harmonie, comme l'édredon posé  sur un lit douillet.
J'étais en sécurité.

C'était un jour bleu qui s'étirait sur le soir avec des nuances violettes qui brisaient l'outremer foncé de mon placenta.
Pas un nuage dans l'azur clair. Que les ombres des dunes sur l'horizontalité de la côte.

C'était un jour bleu et le sémaphore faisait écho à la verticalité de mon mât.
De la barre, je voyais la rondeur de mes voiles et cette sérénité iodée sur laquelle mon bateau glissait.
Comme une évidence.

C'était un jour bleu d'espoir et d'amour. Fragile et sûr.
Une lueur d'éternité figée dans les couleurs.