jeudi 29 janvier 2015

Dans le tiroir secret du clown


Dans le tiroir secret du clown
Il y a
Une larme abandonnée que le cirque lui a retiré
dans le tiroir secret du clown
Il y a
De la peinture blanche pour un visage de revanche
Un nez rouge obligatoire
Qui lui fait crier victoire
Un chapeau multicolore
Qu'il porte comme une auréole
De grosses chaussures voyantes
donnant des coups quand ça leur chante
Des cartes postales d'enfants
trés heureux d'échapper aux rangs
des bretelles de pantalon
où se dessine des papillons
quelques objets du passé
qu'il ne va pas tarder à jeter
Car le rire l'a emporté
Le clown fait ce qui lui plait!

Pauvre petit carré un peu tordu!


Prisonnière ,la femme au pauvre petit cerveau carré un peu tordu demande à une magicienne de changer sa forme et de l'arrondir!
Ainsi le cerveau de la femme comme une bulle légère s'envolerait ! Ce serait un soleil brillant,où un nuage éclatant en fines gouttelettes de pluie rafraichissantes où bien encore une lune propice aux rèves!
Effaçant ainsi du cerveau carré les angles trop égaux et logiques elle ferait du cerveau de la femme juste une bulle légère,légère!

Marjorie.


à 7h30 du matin le réveil sonne chez Marjorie. Celle çi émet tout d'abord un grognement sourd et se retourne sous sa couette. Elle est bien et n'a pas du tout envie de sortir du lit.
A la seconde sonnerie,Marjorie balance péniblement son bras vers son portable qu'elle trouve enfin enfoui sous un livre ,elle l'insulte et stoppe la sonnerie "oui je sais... Il faut que ... pffffffffff!"
Marjorie appelle d'abord son chat derrière la porte de sa chambre entrouverte "il roucoule"  me dit elle d'un air amusé! la porte s'ouvre et là... instant privilégié pour Marjorie !Elle observe son animal avec douceur et le caresse un long moment. Lui après avoir étendu ses pattes et baillé comme sa maitresse lui donne des petits coups de griffes pour la réveiller tout à fait. Il la regarde droit dans les yeux et elle fond mais finit quand même par rejoindre sa cuisine afin de préparer ses toasts chauds pour son repas privilégié de la journée.
Marjorie ne se pressera pas plus aujourd'hui que les autres jours et puis elle n'a pas d'horaires imposés dans son boulot!
La recherche peut attendre encore un peu se dit elle et si je suis en retard ce ne sera pas la fin du monde! telle est la philosophie de Marjorie!

Quelqu'un !


Quelqu'un est perdu dans le brouillard
Quelqu'un crie de solitude
Quelqu'un se réveille à nouveau
Quelqu'un encourage quelqu'un
Quelqu'un partage
Quelqu'un s'envole
Quelqu'un comprend
Quelqu'un s'accroche
à quelqu'un
Ce "quelqu'un" n'est pas rien
On dit bien:"ça c'est quelqu'un"
Quelqu'un de bien...

mercredi 28 janvier 2015

Dans le tiroir secret de l'horloger...


Dans le tiroir secret de l’horloger, il y a deux aiguilles cassées qu’il n’a jamais eu le temps de réparer.
Dans le tiroir secret de l’horloger, il y a une horloge de la mélancolie, une horloge des vieux rêves oubliés, une horloge des regrets enterrés.
Dans le tiroir secret de l’horloger, il y a des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois, des années... Des siècles, peut-être.
Dans le tiroir secret de l’horloger, il y a cette constation amère du temps qui passe, et du temps perdu. Du temps qui s’écoule. Du temps qui nous court après. Puis nous qui finissons par lui courir derrière.
Dans le tiroir secret de l’horloger, il y a « tic » et il y a « tac » qui jouent à trap-trap avec les aiguilles de l’horloge du Temps. Car qui, mieux que l’horloger sait que le temps passe vite, bien plus vite que l’on ne le s’imagine ?

lundi 26 janvier 2015

Lettre au père Noël


C’est vrai, cher papa Noel quand j’ai reçu ta carte hier j’ai eu une grande surprise : je ne te voyais pas comme me le montrait dans la carte, vu ton âge, danser avec une dame qui elle aussi avait une grande robe rouge ! Leur mouvement tourbillonnant sur des patins à glace se passait sous une pluie d’étoiles émerveillées. C’était magnifique ! Comment te dire ? J’ai été ému. Tu le sais bien : il y a des cadeaux qui ne peuvent se regarder que bien caché à l’abri dans le secret.

Ce sont les cadeaux de la caverne d’Ali Baba et c’était un instant comme si j’en avais trouvé le sésame. (Cela m’enchante et m’étonne encore aujourd’hui) Je crois que jamais, je n’en comprendrai la formule magique, mais, vois tu je la dis encore avec ferveur en pensant à toi. Un instant on se prend à rêver. Il existe un pouvoir qui transforme notre vie, qui nous permet de passer de la citrouille au carrosse, de cendrillon souillon mal aimée à l’éblouissant destin d’une princesse adorée. Les douze coups de minuit peuvent bien sonner maintenant. Je sais que tout est réversible et même éphémère, mais je sais aussi maintenant que le monde et nos vies sont plus vastes que ce qu’elles peuvent bien nous donner à voir et à entendre.

Voilà, cette carte est bien arrivée à propos. Bientôt le solstice d’hivers inversera la courbure des jours et celle du temps. L’ombre ne dévorera plus la lumière et chaque jour sera un peu plus long. Voilà, c’est cela la danse, la lumière et son indicible secret : elle nous garde les yeux ouverts dans l’exacte lucidité du chemin si doux que nous passons ensemble.



Portrait d’une voisine (de table)


Je vais vous donner quelques fleurs qui poussent dans ma vie. Elles grandissent dans les jardins du temps. Le mien, le seul que je comprends. C’est jeudi matin : Souvent, il fait beau. C’est le jour du marché. Je me réveille et je sais que ça y est : La vie est là ! Tout : les mots, les couleurs, la douceur des étoffes, la bonne odeur du pain ! Le cœur content je descends dans la rue. Mon pas est léger et ma main serre secrètement mon porte monnaie. Voilà, je vais vous dire, je suis à la recherche d’un trésor. Ne me demandez pas lequel ! Moi-même, je ne le sais pas ! Cela remonte il y a si longtemps. Je ne peux en parler.
Ce que je sais, c’est que rien n’est plus doux que ces visages aimables, rien n’est plus vrai que ces moment à moi, rien n’est plus bon que l’odeur du pain chaud. Quand je l’achète là bas chez mon boulanger préféré, je suis sûr qu’il est bon. Bon de ses farines bio, bon d’être rompu et partagé, bon comme ces moments uniques.
Pour les fleurs, c’est autre chose. J’ose à peine en parler. Elles le font si bien sans nous ! Leurs mots sont les couleurs et leurs phrases un parfum. Je les ramène chez moi et cela me suffit. Elles sont présentes pendant de longues journées. Voilà, ce sont les fleurs qui poussent dans ma vie…..

Confidences


Je vais vous dire quelque chose que je n’aurais jamais du vous dire mais que je vais vous dire quand même car vous êtes mes amis. Le Je n’a pas forcément l’importance qu’on lui donne trop facilement.Le Je ne fait que participer à la fabrique de l’illusion du moi.

On croit construire un monument en étant l’architecte des forces invisibles qui nous tiennent debout ; Comme pour les cathédrales de pierres si lourdes qui élèvent leurs arches légères à la rencontre de la lumière on croit un moment tenir le plan, être le maçon, l’initié puis le maître. On croit, c’est notre force de vie. Sans elle impossible de tenir debout, sans elle impossible de redresser la tête et d’humer le printemps et son ivresse parfumée.

Mais, comme la vague qui revient, le temps rabote dans sa houle les rivages. Rien ne lui résiste, tout se disperse. Les physiciens nous diraient que la matière, même le plus dur des granits, n’est fait qu’en grande partie que de vide. Le moi n’échappe pas à la règle. Il est comme les tissus qui de loin ont le drapé élégant des mots charmants, mais qui de près, de très près ne sont que des toutes petites mailles qui laissent passer le vent.

Je vous dis, ce que l’on a à dire n’a pas beaucoup d’importance. Ecoutez simplement le vent et laissez vous bercer…


Un jour


Un jour,
Nous arriverons sur une planète déserte où tout sera à faire.
Une ville sous cloche brillera le matin aux rayons d’un soleil nouveau.
Soleil rouge sang, soleil d’or, soleil étincelant d’une lumière de rêve.

On verra la nuit, derrière son dôme de verre s’étendre l’espace immense.
Dans l’horizon mauve s’éteindra Véga et brûlera Bételgeuse
La voie lactée sera au Nord comme un grand chant d’étoile 

Son ondulation nacrée épousera la courbe du Nouveau Monde.
Des astronefs survoleront l’horizon dans un glissement silencieux et magique.

Des femmes au regard trouble diront une langue étrangère que vous comprendrez tous.
Leur mains seront fines et leurs prunelles d’un bleu couleur de Terre.

Tout sera à faire et le possible étendra infiniment ses bras

Dans le chant harmonieux des forces du Cosmos.



dimanche 18 janvier 2015

Familles










Les petits papiers du mardi soir

Le mardi soir, les bulles de savon pétillent et s'affolent. Tant de créativité, chaque semaine renouvelée. Autour de la table, s'affairer. Chacun dans sa bulle, chacun dans son rêve, tous unis autour de l'amour des mots et des images à partager. J'aime le chocolat et toi. J'aime toi, j'aime nos lignes manuscrites, j'aime le vide qui ne fait même pas peur, qui remplit les cœurs d'eau de poésie. Nos couleurs, nos univers dessinent tous les mardis une planète nébuleuse aux contours imprécis et bouillonnante de vie. La mort, la danse, les voyages, les envies tournent et nous enivrent, les bulles de savon pétillent, les bulles de champagne aussi.

Elle se reconnaîtra ... peut-être

(Présentation croisée)


Jusqu'à il y a peu, elle travaillait pour une compagnie d'assurances ou de mutuelle, enfin quelque chose dans ce goût là, à vrai dire, peu importe, car elle n'y  travaille plus et c'est très bien comme ça ! Certains de ses anciens collègues lui ont demandé si elle n'avait pas peur de se retrouver sans travail, si elle n'allait pas s'ennuyer... mais enfin ! quelle question ! Des petites étoiles dans les yeux, elle vous répondra dans un doux sourire, que non, elle ne s'ennuie pas le moins du monde, et qu'elle a des tas de choses à faire et du temps à passer loin de ce travail, où de toute façon ça n'allait plus. Et les activités, ce n'est pas ce qui manque.
Des choses simples, quotidiennes, des petites choses de rien du tout mais qui font du bien.
Tout d'abord, au lever du jour, commencer la journée par deux ou trois grandes tasses de café noir, accompagnées par les premières cigarettes de la journée. Dans le même temps, pour réveiller en douceur les neurones, jouer à des jeux de mots ou autres mots croisés, essayez donc Wordox et Fundox pour voir, si vous en avez la curiosité !
Puis elle sort, pour se dégourdir les jambes, faire un peu d'exercice, s'aérer, par plaisir ou pour se donner bonne conscience (probablement un peu des deux), elle s'oblige à sortir chaque matin. Quand il fait beau, elle va à pied jusqu'à la plage. Regarder la mer, profiter du calme, du soleil, prendre un peu de temps pour lire dans ce cadre exceptionnel... jusqu'à ce que la foule bruyante de jeunes et de familles la tirent de sa rêverie et lui donne le signal du départ. ca ne fait rien, le soleil devient à ces heures-ci un peu plus chaud et elle n'aime pas trop lézarder au soleil. Tranquillement, elle rentre et retrouve la douce quiétude de sa maison.

Affichage Libre



Note à M. le concierge :
Merci de ne pas laisser entrer Roswitha Rodowski-Putchaya, comme ça elle ne me saoule pas ! (C'est la folle qui fait que crier : "La tante Rosie est là !") Mille fois merci.
J. Rodowski-Putchaya


Nous informons pour les personnes intéressées de l'immeuble qu'une course de cafards aura lieu dans le hall le 31 décembre de cette année avant leur extermination.


Note à tous les voisins :
Il serait aimable de ne pas soulever notre paillasson, nos clefs d'appartement sont dessous.
Cordialement, famille Rodowski-Putchaya.


INTERDICTION DE SE LAVER LA NUIT !


Suite à la plainte de plusieurs propriétaires de l'immeubles, nous demandons aux personnes du 8ème étage de déposer leurs ustensiles de cuisine dans les caves.

Donne vieux
  vélo
Besoin de place
ds ma cave
> Je fais pas de
>       vélo

Habitants de l'immeuble :

Nous vous rappelons que le
  Hall n'est pas un lieu
  d'affichage public.
   Vos annonces seront
   enlevées dès demain
  et toute récidive sera
      sanctionnée.
        Le SYNDIC

Chers voisins,

donne jardinière
et plantes -
Si interessé,
tel au 06.81.09.33.50
> Suis pas intéressé par
> les plantes, ni par la jardinière
> mais xxxxxx besoin de
> chaleur humaine… Je garde
>    ton 06 !

 Cause de

déménagement
  vend canapé
       armoire
       lit
       frigo

Cherche

 appartement
  meublé !
Appelez moi !


Je connais une agence pour changer de prénom si vous êtes intéressée.


A quand l'apéro vodka caviar?

Les contempteurs de la culture russe sont invités à déposer leur préavis de départ. Bien cordialement
Boris Zourlineff
:
Eventuellement je serai intéressée par des cours de russe, contacter Mathilde Zimmerman au 4éme étage


Les répétitions, c'est le matin jusqu'à 11h. s.v.p.

     Moi le matin je dors!

Le créneau est étroit, on va essayer la nuit!


Demain , sur la place publique, autodafé des livres russes!

vendredi 16 janvier 2015

immeuble Zerkine

Je regarde couler la pluie sur la verrière de mon studio situé au 5eme étage de l'immeuble Zerkine comme on l'appelle dans le quartier. Zerkine c'est le patriarche de la famille, il a acquit le bâtiment qui s'élève au bout de l'impasse. A la mort de maman, il a voulu rassembler toute sa descendance, même moi Angèle, avec ce prénom étrange je fais partie du clan. Pourquoi Angèle? Je n'ai jamais eu de réponse. suis- je le fruit d'un amour clandestin, d'un amour étranger à la mère Russie? Boris et Natacha qui logent au dessous eux au moins on les imagine glisser sur la neige des steppes mais moi Angèle! C'est ce prénom anachronique dans la lignée qui m'a isolée dans ce 50 mètres carrés. Quelques voisins locataires( il faut bien rentabiliser) me regardent de travers." D'où sort- elle celle là? Elle ne ressemble pas aux autres, elle ne devrait pas loger là gratuitement!"Un sourire sarcastique déforme leur visage quand ils me lancent" Bonjour mameselle Angèle!"
Hier j'ai eu un petit mot à droite des boîtes aux lettres:
Je connais une agence pour changer de prénom si vous êtes intéressée.
Il est signé Vladimir. Est ce un appel ou une blessure supplémentaire à ma solitude?  


Moi, je suis Natacha, j'habite comme elle vous l'a dit, l'appartement au dessous de celui d'Angèle.Mais moi, je suis la représentante de la famille Zerkine, je ne sors jamais sans avoir noué mes nattes au sommet de ma tête, j'ai épousé Boris, c'est l'homme aux moustaches soigneusement taillées et aux bottes  noires bien cirées. On nous reconnait sans nous voir, nous avons gardé les coups de talon des danses slaves. Les airs de balalaïka que vous entendez dans l'escalier viennent de chez nous. Cela nous aide à oublier la tragédie stalinienne et à garder confiance dans la culture russe. Mais ce n'est pas au goût de tous.
Nous avons eu un petit mot à droite des boîtes aux lettres:
A quand l'apéro vodka caviar?
Boris atteint dans sa fierté a répondu par un petit mot à droite des boîtes aux lettres:
Les contempteurs de la culture russe sont invités à déposer leur préavis de départ. Bien cordialement
Boris Zourlineff


Moi, on m'a installé au premier, heureusement, cela me permet d'éviter les réflexions sur l'occupation des ascenseurs. C'est vrai je suis noceur et de ce fait j'invite souvent toute sorte de gens, je ne crois plus à rien, je suis désabusé, communisme, capitalisme, tout dans le même panier, alors pour oublier toutes ces déceptions je fais la fête, je sombre dans l'irrationnel, je suis perméable à toutes les euphories, normal! Je me nomme Poros, en souvenir d'un lointain parent grec parait il. Je m'imprègne de toute la beauté des créatures rencontrées dans mes nuits parisiennes.
Moi aussi j 'ai eu un petit mot à droite des boîtes aux lettres, plutôt sympa le mot:
Eventuellement je serai intéressée par des cours de russe, contacter Mathilde Zimmerman au 4éme étage


Moi, Tatiana, la femme de Dimitri, je sors de l'appartement comme une souris. Je veux éviter le regard réprobateur de certains voisins, en particulier celui des Dupont qui logent sur le même palier. C'est que les Dupont n'aiment pas le violon pas plus que la flûte d'ailleurs. J'étais fort gênée quand Dimitri a décidé de mettre Troïkessa au piano mais je n'ai pas pu le dissuader. J'ai fait livrer l'instrument un dimanche, les Dupont sont à la campagne le dimanche mais il a bien fallu attaquer les gammes!Alors
Nous avons eu un petit mot à droite des boîtes aux lettres:
Les répétitions, c'est le matin jusqu'à 11h. s.v.p.
D'autres ont  suivi
Moi le matin je dors!
Le créneau est étroit, on va essayer la nuit!


Antonoff, c'est moi, je me croyais bien intégré dans le quartier, je suis en effet bénévole à la bibliothèque. Je me suis démené pour faire découvrir nos romans, je croyais avoir bien travaillé , m'être fait aimé et bien détrompez vous , je suis en train d'essuyer les larmes qui coulent sur ma barbe.
J'ai lu un petit mot à droite des boîtes aux lettres:
Demain , sur la place publique, autodafé des livres russes!



                                L IMMEUBLE ZERKINE EST A VENDRE

mercredi 14 janvier 2015

Famille Renard

Je m'appelle Zoé Renard, j'ai quinze ans, et quand je serai grande je serai Présidente de la République. C'est très sérieux, même si personne n'y croit pour le moment. Sauf mes parents. Ils savent que quand je dis quelque chose, je le fais. Ce sont eux qui m'ont appris.

Je m'appelle Julia Renard, née Klinka. Je n'avais pas de famille avant de rencontrer Serge. Maintenant j'en ai une.

Je m'appelle Madeleine Renard, née Chamfouin, et s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on se fiche de moi. Ce satané facteur va bientôt l'apprendre à ses dépens.

Je m'appelle Hubert Renard. J'ai beau être mort, je garde toujours un œil sur mes enfants, leurs enfants, et sur mon épouse bien-aimée.

Je m'appelle Serge Renard. Je suis chef dans un petit restaurant. J'habite avec ma femme et mes quatre enfants dans le même immeuble que ma mère, pour pouvoir m'occuper d'elle.

Je m'appelle Bonaventure Renard. Je suis reporter de guerre. Là, présentement, je suis en Syrie et j'ai une balle dans la jambe.

Je m'appelle Émilie Renard, j'ai treize ans et je joue de la trompette.

Je m'appelle Victor Renard. Je vis actuellement en Russie où je suis comptable pour une boîte d'import-export. En réalité, je suis un agent de la DGSE sous couverture.

Je m'appelle Tristan Renard, j'ai huit ans, et quand je serai grand je veux faire pilote, comme Tata Sélène.

Je m'appelle Sélène Renard. J'ai trente-deux ans, je suis célibataire, et je suis pilote de ligne sur Lufthansa.

Je m'appelle Eugénie Renard, j'ai cinq ans et j'ai faim !

Définitions d'immeuble

Concierge : n. m. ou f. Gardien (gardienne) des enfers.
Ascenseur : n. m. Cousin de Sisyphe, condamné à passer l'éternité sous la forme d'un yo-yo de métal taille titan soumis au bon vouloir des gens.
Voisin : n. m. Créature fille de Janus, tour à tour démon remonté des enfers ou ange tombé du paradis. (cf. Voisine)
Cave : n. f. Lieu de perdition, Tartare des mirages du consumérisme, ou coule cependant, parfois, le sang de Bacchus.
Paillasson : n. m. Rejeton dégénéré de Cerbère, cadavre de chien qu'on écrase encore et encore, absolument incapable de garder son seuil.
Boîte aux lettres : n. f. Boîte de Pandore produite à la chaîne et distribuée gratuitement à tout le monde.
concierge:
un personnage qui se tient debout comme un cierge campé sur un balai. Après le défilé des signes de tête, des regards en coin, des corvées que tous ces cons ne savent pas faire seul, la flamme s'éteins dans la noirceur d'une loge où grouille tous les secrets de l'immeuble .

ascenseur:
lieu de rencontre pour hommes femmes enfants chiens que l'on nomme voisins, cabine de voyage verticale sans laquelle les dit voisins ne se verraient jamais. Malgré ses efforts, les gens se voient mais ne se regardent pas, les yeux sont fuyant et comme cet engin montent et descendent sans s'arrêter sauf..au Corbu !

voisin:
personne dont on connait les heures de départ et d'arrivée grâce au bruit de clefs ou claquement de porte, personne dont on ne sait rien sauf qu'il paie les même factures, qu'il se cache derrière la même porte que vous, qu'il a des petites manies comme vous, qu'il utilise le même vide ordure, le même escalier.... Personne qui parfois émet des bruits insolites faisant travailler votre imaginaire.  Mais c'est aussi parfois celui qui vous tend la main, vous accueille, devient un ami et partage une partie de votre vie.

paillasson:
une frontière entre dedans et dehors, une frontière où on dépose les souillures avant de pénétrer dans l'intimité, dans la chaleur du foyer. Mais prenez garde si après le paillasson on vous propose des patins, refusez et réclamez des chaussons.

rencontre

Bulle de savon rencontre pauvre petit carré: "J'aime le chocolat et toi?"
"Moi je l'adore bien chaud quand il fait des petites bulles percées en milliard de gouttes"
"Alors partons ensemble, fuyons le rouge, le noir, la mort, nous allons nous taper des kilomètres sans souffler, sans nous retourner, viens vite, c'est jamais fini !"
" Oui mais regarde nous arrivons sur une planète déserte"
"tant mieux, tout est à faire, pour commencer, veux tu danser?"
Bulle de savon et pauvre petit carré entrent dans une valse étourdissante, ils chantent le boléro puis boivent un chocolat chaud.
C'est ainsi que leur volume vide se sont remplis, carré tordu murmure à Bulle:
" Tu as raison, le rêve est encore là"

le monsieur du 3ème

Le monsieur du 3ème dont j'ignore le nom décroche son vélo pour partir au boulot, son boulot , je ne le connais pas non plus, on se croise rarement, il ne prend pas l'ascenseur, peut être qu'il a un problème de santé ou alors il est courageux le monsieur du 3ème.
Il s'est habillé en fonction de la météo, la coquetterie ne semble pas faire partie de ses préoccupations. Il n'a pas de station météo, il ne s'encombre pas de ces objets de consommation superflue, il est sorti tout simplement sur le petit balcon et a observé la courbe de la colline qui se dessine entre deux cheminées. Il l'a connait bien cette colline et sa couleur au petit matin lui donne le temps pour la journée. Il sait qu'il lui faut environ une demi heure pour se rendre sur son lieu de travail, il prévoit un peu large en fonction des jours de marché, des infos sur la circulation bien que sur son vélo il évite les bouchons. Il a  réglé le réveil matin , parfois l'horloge interne se détraque et il risque alors le retard et il n'aime pas les retards. Malgré son air d'anarchiste il a des rites. Il pense que nous sommes comme des animaux et que les rites nous aident à vivre. C'est ainsi que le matin il écoute les matinales de France inter en buvant son nescafé qu'il accompagne de biscottes ou de pain suivant les restes. Il passe à la salle de bain pour une toilette rituelle, il essaie de dompter son épaisse chevelure en enfilant ses mains trapues dans cette toison, il a des mains pleines de force le monsieur du 3ème, je les ai vu sur le guidon, elles m'ont fait forte impression ces mains, non pas qu'elles fassent peur au contraire elles semblent pleine de douceur et il parait qu'elle manie bien le crayon.
7h.10, la porte d'entrée de l'immeuble retombe, le vélo d'éloigne et maintenant c'est moi qui écoute la radio, je ne vais plus au boulot.

mardi 13 janvier 2015

Pot-pourri

Je ne vois que le ciment du sol, un pauvre petit carré tordu illuminé par la Lune, pas une réussite mais ce n'est pas grave : il dessine malgré tout une surface vide à remplir.
C'est beau le vide, en fait.
Le vide.
Le rien.
Le désert.
Une planète déserte où tout est à faire.
Faire, mais faire quoi ?
Danser ?
Tu veux danser ?
Tourner au son des guitares, comme les Tsiganes ?
Il y a  bien des déserts en Espagne, non ?
L'Espagne affolante. Le torrero est mort et la danseuse fait claquer ses castagnettes. Clac ! Clac ! La Lune est rouge, la Lune saigne sur le ciment. Les murs sont noirs et pleurent bleu.
Plop !
Une bulle qui éclate.
Une bulle qui mendit.
Mandibule, ha ! ha ! Quelle blague !
Mandibule, bulle de savon…
Ainsi font, font, font, les marionnettes et les poissons.
J'ai un poisson dans la tête. Il tourne, il tourne. Il pétille, le con, il fait des bulles et ça tourne, ça tourne dans ma tête, des petites bulles percées en un milliard de gouttes perlées.
Il pleut sur le ciment.
Ne pas y penser. Oublier, oublier, rester dans sa tête, loin de la réalité, s'inventer une vie, un monde, l'écrire, se le graver dans les neurones, des kilomètres de faux souvenirs, ne pas souffler, ne pas se retourner, aller de l'avant, fuir, fuir, vite, vite, jamais fini…
Ma tête frappe le ciment et il pleut du sang. Mes tempes frappent le béton et s'échappe le poisson.

J'aime le chocolat, et toi ?

Portrait de C.

Elle rit aux éclats, mi forcé mi amusée, elle ne veut pas commencer, elle tergiverse, élude, use à dessein de mots compliqués pour tenter de détourner l'attention. Bras croisés, regard de côté évitant le mien, elle se lance enfin. Elle hésite, n'est pas vraiment routinière dit-elle. Tout au plus, depuis que ses cheveux sont plus courts – je n'avais pas remarqué d'ailleurs, heureusement qu'elle me le dit – doit-elle, tous les matins, les brosser et les passer au sèche-cheveux pour les faire rentrer dans le rang. Oh deux minutes, pas plus. Elle mime. Elle surjoue un peu, l'exercice n'est pas si anodin que ça. Elle me défend en riant de détourner ses dires, d'en faire quelque chose de faux. Pas d'inquiétude à avoir, je lui dit. Elle rit, encore. Vient mon tour, dont je me débarrasse, et puis elle reprend, libérée. Elle a des routines, finalement. La montre perdue qui sonne à 5h30, qu'elle n'a jamais eu le courage de chercher – mais à quoi donc peut ressembler cette chambre si une montre y est introuvable ? –; le saut du lit, au sens propre, pour se réveiller, mimé lui aussi ; les Converse dépareillées, étourderie devenue habitude, mode lycéenne même, ayant contaminé ses amies. Et toujours ce sourire immense, cette voix forte, qui rit tout le temps. Tant de joie dans une seule personne, je ne savais pas que c'était possible.

J'ai dit

J'ai dit « Jamais sans images » et puis j'ai dit « Encore ! Encore ! »
J'ai dit « Plus jamais ça » et puis j'ai dit « Tant pis, allons-y, qui sait ? »
J'ai dit « J'y arriverai jamais » et puis j'ai dit « Salut ! »
J'ai dit « Ce sera pour la vie » et puis j'ai dit « Tu vois ? Déjà dix ans. »
J'ai dit « Allons voir là-bas ce qu'il y a » et puis j'ai dit « On se rendait vraiment pas compte de ce qu'on faisait. »
J'ai dit, et tout le monde a dit « Ça y est, c'est bon » et puis j'ai dit « Encore raté. »
J'ai dit « J'irai jusque-là, pas plus » et puis j'ai dit « Je peux continuer, je veux continuer. »
J'ai dit « Je sais où je vais » et puis j'ai dit « Je ne sais pas où je serai demain. »

jeudi 8 janvier 2015

Enquête dans l'immeuble


Le commissaire Niloun se présente au domicile de mme Lebaud suite à l'appel téléphonique de l'amie de la victime melle Troise.
Sur le palier du 8éme étage beaucoup de monde! Des ustensiles de cuisine à la main  des sdf déguenillés ,romanichels, squatters en tout genre! Certains font chauffer des plats dans une cuisine improvisée sans porte d'entrée!
-"Bon je m'occuperai de ce petit monde plus tard"se dit le commissaire Niloun.
Melle Troise larmoyante et semble t-il trés affectée fait entrer le commissaire chez mme Lebaud,elle s'agenouille auprès du corps.
-"Vous n'avez touché à rien melle Troise ?" demande le commissaire
-"Non à rien" répond melle Troise
-"Avez vous appelé quelqu'un d'autre que moi?"
- "oui euh ...mon médecin puis les pompiers aussi qui ne devraient pas tarder à arriver!"
-"Bon j'appelle moi aussi le médecin de la brigade pour faire constater le décés"
Le commissaire Niloun inspecte un moment l'appartement et rien n'attire vraiment son attention.
-"Vous étiez donc l'amie de la morte n'est ce pas?"
-oui et je venais lui rendre visite toutes les semaines! quand je suis arrivée la porte était ouverte celà m'a étonné ,et un silence de mort c'est le cas de le dire mr le commissaire sauf la télé allumée bien sur!"
-"Vous n'avez croisé personne?"
-"Non sauf ces gens là à coté mais j'ai l'habitude!"
De nombreux policiers arrivent à présent dans l'immeuble ,une enquète s'impose.
Au 20eme étage une plante carnivore envahit le palier  fait trébucher le lieutenant Ménard et manque de l'étrangler! Impossible d'acceder aux appartements!!
Au 19eme étage appartement 913 un jeune musicien guitare à la main squelettique et les bras couverts de bleus sourit béatement à l'inspecteur Plumet en répétant "C'est cool la vie hein?"
Au 13éme étage appartement 17 une jeune fille ouvre sa porte un stylo à la main ,elle a auparavent pris soin de planquer les nombreux objets ésotériques qui envahissent ses pièces car avec les flics mieux vaut se méfier!!! Puis non elle ne sait rien ,rien vu! rien entendu!
Au 3eme étage un chien aboie et son propriétaire se plaint d'étre dérangé dans son sommeil,ses cheveux sont assortis aux poils du chien en l'occurence verts et rouges!
Au 2eme étage le commissaire Niloun interroge tant bien que mal un jeune homme entre deux pulvérisations de désodorisant et plusieurs coups de lingettes sur les meubles impécablement cirés déjà!
-"Attention aux blattes! attention aux blattes!" répète t-il toutes les trois secondes !
Les policiers se retrouvent tous enfin au rez de chaussée,là ils ont changé de continent !Une multitude de dents blanches leur sourient en leur proposant du rhum pour une petite pause!
-"Jamais pendant le service" répond le commissaire mais nous reviendrons.....