mercredi 19 novembre 2014

Vague...

Je ne suis jamais arrivé(e). Je ne suis jamais parti(e). Je suis resté(e). En fait, j'étais là. Depuis toujours. L'ombre des vagues au loin. Le sel marin qui picote les narines. La mer lagune qui s'étend au loin, au-delà de l'horizon; et le ciel azur à perte de vue, avec quelques nuages blancs flottants. Le spectre des montagnes. L'air. L'altitude. Le vide. Les arbres majestueux, tous fièrement redressés sur leur tronc d'écorce sombre. Les collines et les vallées verdoyantes. Le chemin escarpé qu'on a parcouru avec difficulté, qu'on observe, lueur de triomphe, du haut du sommet en faisant de grands gestes enjoués. Le vent fou. Les ombres et les spectres jouent à cache-cache sous le soleil d'or et de plomb. Le sable qui virevolte dans l'air, agaçant les passants qui ferment les yeux. Les coquillages nacrés qui apparaissent tels des trésors pour les enfants qui les ont patiemment cherchés. Les spectres et les ombres jouent à trap-trap lorsque le soleil se couche, et quand l'air frais se lève. J'observe, je scrute et je regarde. Ça occupe tout mon temps. Les ombres et les spectres ne sont plus des spectres et des ombres, mais des vagues vagues et des silhouettes sombres et massives, illuminées par la lune, qui du haut de son ciel étoilé, souhaite une bonne nuit à la cité.  
Je ne suis jamais parti(e), même caché(e), je suis resté(e). En fait, j'étais là. Depuis toujours.





Christina