dimanche 9 novembre 2014

La femme acéphale


Je ne pense plus avec ma tête et je vois toujours le soleil à travers la chaleur de ma peau : je suis bien, il fait chaud. Un édredon de plume me sert de nid à rêves. L’oreiller, je le mets sur mon ventre et mes fesses rondes et fraîches me servent de climatiseur.

Mes doigts de pieds jouent de la musique mais je ne dédaigne pas le silence. Il est vaste, c’est le trésor du temps. Je ne compte plus car tout compte pour moi : l’homme au cœur papillon est mon amant du mardi après midi; nous parlons avec les mains; il aime bien particulièrement mes seins qui le lui rendent bien d’ailleurs. 

Après, nous allons au restaurant, dans sa grande voiture rouge décapotable. 
Alors, il met de la musique et nous fermons les yeux. C’est toujours bien car nous ne risquons rien : nous connaissons les codes de bonne conduite.

Nous dormons à la belle étoile, vivant d’eau fraîche et de l’air du temps; ce n’est pas celui de la télévision, c’est le notre, celui qu’on invente remonte et démonte comme une montre d’argent.

De moi, de nous, il y a tout à vivre puisqu’il y a rien à raconter. Nous mourrons en même temps que nos cœurs. Nous sommes de la même race, du même sang : il est rouge vif ardent et il reste vivant !