mercredi 9 mars 2016

Voyage

Nous nous retrouverons, tous les quatre, comme on ne l'a plus fait depuis longtemps, et nous nous envolerons, tous les quatre, de l'autre côté de l'océan.

Nous atterrirons au cœur de la pomme, ou peut-être dans la cité du trèfle. Nous nous sentirons tout petits, et perdus, et émerveillés, et repus.

Nous nous mettrons au volant, pour tracer la route. Où irons-nous d'abord ? Voir les usines sur les lacs, où directement sous le chêne, pour prendre la route du démon, du soleil rouge ? Nous la prendrons, c'est sûr, à travers le désert, jusqu'à son oasis de lumières et de faux-semblants. Nous y laisserons quelques plumes, assurément, puis nous repartirons. Nous roulerons, nous roulerons, parmi le sable et les cactus, jusqu'à la côte, jusqu'aux anges. Là nous irons voir ce qui se passe chez ceux du lac, ou bien ceux du pays d'or. Nous descendrons jusqu'à la baie, voir la prison, et le pont. Nous serons fiers, et heureux. Nous aurons accompli la traversée, comme eux.

Que ferons-nous ensuite ? Le nord, chez l'exilé, ou le sud, chez ces gens d'autrefois chez nous ? Les deux peut-être. La frontière embrumée, puis les trompettes des marais. Quoi ensuite ? Le sud ne nous intéressera pas. On repartira alors, du côté de l'aube. On remontera dans le cargo volant, un saut de puce sur l'océan, et nous reposerons le pied sur le sol natal.

Nous nous embrasserons, nous nous dirons au revoir, et puis nous rentrerons, enfin.