jeudi 3 mars 2016

Attente



La sonnerie du téléphone ce matin là résonne encore au fond de toi comme un coup de tonnerre, une éruption volcanique. Il était beaucoup trop tôt pour que ce que l'on allait t'annoncer soit anodin. Lorsque tu as décroché tu étais étrange, comme flottante, fébrile, excitée et un peu inquiète.Mais non, voyons, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Prête en un temps record, tu étais incapable de te concentrer sur quoi que ce soit. Juste partir, bouger, marcher. N'importe quoi mais ne pas penser. Ne t'inquiète pas. Non, elle n'a pas mal. Tu as tant marché! Toute la matinée. La tête pleine d'images incohérentes, le cœur serré, le ventre tordu.Toute tendue vers elle. Je suis elle, je sais, je sais. Je marche. Le téléphone n'a ^lus sonné. Maintenant je voudrais tant qu'il sonne à nouveau. Que ce soit fini... Enfin... J'ai tellement hâte. Tu es fatiguée de marcher, tu te jettes dans un cinéma. La guerre des étoiles. C'est long, c'est le seul intérêt. Tu ne regardes pas l'écran. Tu regardes au-dedans de toi. Tu concentres ton énergie, tes pensées vers elle.
Après le cinéma tu es rentrée à la maison. Il était tard. Tu étais livide. Rien ne te rassurait. Alors tu es repartie. Tu es allée là-bas. Tu m'as dit que tu ne pouvais pas faire autrement.