la chambre de Tango.
Dans le grenier du mas provençal Tango est
installé depuis le début de l’après midi de tout son poids sous la lucarne, les
rayons du soleil qui traversent le vasistas réchauffent et illuminent son poil
mi roux, mi beige.
Gabon, le chat chartreux des enfants recueilli à
la SPA bondit dans la pièce, se rapproche en ralentissant sa marche vers la
niche en carton de Tango.
« J’étais dehors, je t’attendais, on avait
décidé de chasser le mulot mais tu n’es pas venu, tu me l’avais promis !
Pourquoi n’es tu pas revenu ?
Tango ne répond pas, tango ne bouge pas, tango ne
respire plus, son grand âge l’a rappelé à dieu, il gît entre sa niche et ses
coussins éclairés par les rais de lumière.
L’instant est magique et solennel.
Son âme d’animal
bien que petite mais néanmoins réelle
sort de son enveloppe corporelle pour s’échapper et s’envoler vers les
airs et rejoindre le ciel avec ses anges et tous les saints.
A ce moment là, Gabon surprend le départ de l’âme
de son ami fidèle et face à lui, il y a 2 Tango, un tango physique et un tango
angélique.
Un dédoublement s’opère sous ses yeux verts de
chartreux, « Je n’aime pas voir 2 fois les mêmes visages » pense t il, c’est le signal de la mort et de la
délivrance qui vient de passer.
Et oui ! Même les chiens ont leur place au
Paradis ;
Gabon est triste, il s’installe solennellement
près de tango.
Une bougie allumée dans la hâte, la nuit est
tombée, la lucarne ne laisse passer que la lumière de la nuit.
Seule la bougie éclaire la dépouille de Tango
tandis que Gabon essuie ses larmes.