vendredi 17 janvier 2014

la chambre de Tango.
Dans le grenier du mas provençal Tango est installé depuis le début de l’après midi de tout son poids sous la lucarne, les rayons du soleil qui traversent le vasistas réchauffent et illuminent son poil mi roux, mi beige.
Gabon, le chat chartreux des enfants recueilli à la SPA bondit dans la pièce, se rapproche en ralentissant sa marche vers la niche en carton de Tango.
« J’étais dehors, je t’attendais, on avait décidé de chasser le mulot mais tu n’es pas venu, tu me l’avais promis !
Pourquoi n’es tu pas revenu ?
Tango ne répond pas, tango ne bouge pas, tango ne respire plus, son grand âge l’a rappelé à dieu, il gît entre sa niche et ses coussins éclairés par les rais de lumière.
L’instant est magique et solennel.
Son âme d’animal  bien que petite mais néanmoins réelle  sort de son enveloppe corporelle pour s’échapper et s’envoler vers les airs et rejoindre le ciel avec ses anges et tous les saints.
A ce moment là, Gabon surprend le départ de l’âme de son ami fidèle et face à lui, il y a 2 Tango, un tango physique et un tango angélique.
Un dédoublement s’opère sous ses yeux verts de chartreux, « Je n’aime pas voir 2 fois les mêmes visages » pense  t il, c’est le signal de la mort et de la délivrance qui vient de passer.
Et oui ! Même les chiens ont leur place au Paradis ;
Gabon est triste, il s’installe solennellement près de tango.
Une bougie allumée dans la hâte, la nuit est tombée, la lucarne ne laisse passer que la lumière de la nuit.

Seule la bougie éclaire la dépouille de Tango tandis que Gabon essuie ses larmes.