Sortir
d'Alger en direction de la Tunisie vers l'est, aussitôt tourner à droite plein
sud . Rouler 800km tout droit traverser l'Erg occidental, le plateau du Tadenaït.
Direction In Salah.
Au
premier palmier, prendre à gauche direction Tidikelt Hôtel , numéro de
téléphone 002. 132. 936. 03. 93.chambre numéro 11. Une suite à 11.175DZD[i[1]
la nuit, trois pièces plus salle de bain,
une entrée avec table basse, fauteuil, un salon avec divan style
marocain et enfin une chambre de 40 m2, le tout bercé par la clim à fond. C'est
là que Merzak Allouach est descendu.
Merzak Allouach cinéaste algérien, 1954/2012 .
On se souviendra de ses plus grand succès :
·
"
Fatima la voilée du hammam ».
·
« Zoubida et les quarante violeurs ».
·
«
Elle ne roule pas que le couscous »
... Et je passe sur les divers reportages…
Merzak est venu faire des repérages dans le
désert en vue de son prochain film. Merzak a embauché un chauffeur pour le conduire
à In Salah . Abdennour Daoud né le 25 août 1972 à Alger , marié et résident 6, rue Marie Roche Grosse , El
Biar , Alger.
Le
Crime
Le
7 novembre, (il y a toujours des avenues du 7 novembre ) donc le 7 novembre
2012 à 8:00, Merzak a convoqué le caïd du district d'In Salah dans sa suite de
l'hôtel Tidikelt, à 8:00,suivez svp, or, à 8h (oui, 8:00h bourrins ) personne
n'ouvre la porte de la chambre. Tambourinage, appel, rien n'y fait. Finalement,
le passe de la réception finit par avoir raison de la serrure. La chambre est
vide personne juste une Marlboro qui
finit de se consumer dans le cendrier, un miroir cassé et quelques tâches
brunes ça et là, un porte feuille à terre d'où dépasse le permis de conduire de
Abdennour Daoud et aussi une babouche ( oui, une seule abrutis) et walou...
De
la fenêtre de la chambre
la veille
Première
Marlboro, 6:00 du matin Merzak est devant sa fenêtre de la chambre numéro 11, dans
moins de trente minute, le soleil va pointer au dessus des dunes qui encerclent
la ville de In Salah (levé aujourd'hui à 6:24 couché à 18:04) difficile de
distinguer le jardin de l'hôtel. Les franges noires des palmiers gomment pour
le moment le relief des bandes de fleurs qui courent le long de la piscine, la
maison du gardien est seule visible où une bougie dans un photophore rayonne et
distille le reflet de la silhouette de celui-ci endormi sur une chaise.
6:15,
un semblant de lumière chasse légèrement
les étoiles de l'horizon . Merzak connaît cet instant où il ne reste quelques minutes avant de voir les dunes
noircir et d'un coup pointer une forme rouge et jaune écrasée pour à nouveau
reprendre couleur paille et de plus en plus...
Merzak, il en a vu et encore vu et revu. Des
levers de soleil. Merzak se réveille toujours très tôt , vers 5:00,en général,
et cette vision idyllique pour les touristes ça le gonfle, l'énerve . Alors il
allume sa troisième cigarette , il tire le rideau sur la fenêtre , allume la
lumière au plafond : jour !
Merzak
cendrier d' une main clope de l' autre pose son cul sur le bord de son lit. Tour
circulaire de la chambre. Pour être le
plus grand hôtel du coin, Merzak n'est pas mécontent de la suite qu'il a
réservé , elle est juste bien décorée. Spécial hypothétique touriste qui se
serait perdu dans ce trou pourri. Tapis berbère au sol , la peinture d'une fantasia qui recouvre la
surface du mur face à son lit , tentures de part et d'autre de la fenêtre,
porte en bois de palmier, sans oublier les fameuses lampes en peau de
chèvre, bon en clair l'image d' Epinal du coin. Pas d'âme ,aucun intérêt ! non juste la couleur des murs rose
oui rose, le rose qui ne dit pas sa couleur, le rose pâle, pas franc, le rose
pisseux, le rose pisseux des gâteaux arabes, le rose lamentable, sournois qui
ne s' affiche pas comme une couleur, un rose faux-cul, pas franc , en clair une couleur de merde.
Merzak en reste rêveur qui peut peindre une pièce de cette couleur?
En
bref dans cette chambre qui se veux être l'archétype du désert , les seuls
objets qu'il affectionne ce sont les
deux fibules qui emprisonnent les rideaux de part et d'autre de la fenêtre . Sa
grand mère avait les mêmes.
6:50,cinquième
Marlboro, il y a trop du fumée dans la chambre Merzak pousse le rideau de la
fenêtre et l' ouvre. L'astre du jour est bien en dessus des dunes, la lumière
est déjà vive. Le palmier noir il y a un temps est maintenant d'un vert pisseux
poussiéreux ,le gardien a disparu, le filtre de la poussière est en action . Encore
un jour de plus "le soleil vient de
se lever encore une belle journée, tiens,v'là l'ami Abdenour ... »
Scène
du crime
Merzak est à sa fenêtre.
yahamoualdik[2]
il n' est pas encore 7:00 et déjà ce
meboul[3]
d'Abdennour vient me niquer le groove. Et
ce con de muezzin qui gueule que Dieu est grand ! Abdennour
vient de disparaître dans l'entrée de l'hôtel
-Toc
toc. C' est moi Abdennour !
-Oui
oui, c'est le cheitan[4]
en personne qui t'envoie me casser les pieds à cette heure?
-Oui oui c'est ça salade de loukoum (Salam
alekoum) t'es tombé du lit ou on t'a viré de ton gourbi
-Non pas du tout Mr Merzak
-Alors pourquoi tu viens me polir le chinois à
7:00 du matin ?
-
c'est à dire Mr Merzak que j'ai ma femme qui m'a téléphoner et que je dois
repartir pour la casbah fissa
-Mais
il n'est pas beau lui, je t'ai acheté pour la semaine, il n'est pas question
que tu te casses avant , je vais te filer une trèha[5]
, tu vas goûter à l'ahsa[6]
! Ni une ni deux joignant le geste à la parole, ma main droite vole sur sa joue
en même temps que mon pied se dirige vivement en direction de (je ne peux pas
le dire il y a une jeune fille) en tout cas le shoot fut digne d'une reprise de
volley de Michel Platini ( pour les plus
jeune un ancien Zinedine Zidane) à tel point que ma babouche en disparut . Il
doit être eunuque le zèbre même pas il bouge , même pas il bouge façon de parler, juste la
tête ( mais à la vitesse de la gazelle qui vient de croiser le regard d'un lion
qui l'envisage comme son prochain repas) bon bref juste la tête d'arrière en
avant, comme ça, ça ne dit rien c'est sûr, d'arrière en avant, juste un petit détail qui a son importance. En
avant de sa tête , il y a la mienne, Abdennour est plus petit que moi donc pour
une meilleure compréhension l
(l'Arziz[7] il a le front au niveau de mes dents)
maintenant, j'en reviens à ce mouvement d'arrière en avant qui finit dans mes
dents!
Cette
enflure vient de me défoncer la gueule en un seul coup de tête je recule et m'entrave
dans le fauteuil de l'entrée , qui lui, statique lourd , dur et immobile en
profite à son tour pour me martyriser l'arrière de crâne ,zob[8]
! Ça calme!
Abdennour
je le sens bien est un tout petit peu énervé, j aurai peut être pas dû lui
parler comma ça à ce chaoui[9]
des montagnes ?
Il
est vraiment véner, je me contente de le
voir fondre sur moi comme la vérole sur le bas clergé (lui par contre il devait
être avant- centre au foot parce que là j´ai du mal à reprendre avec humour ma
respiration) je suis plié comme un cartable sur le tapis berbère, il en profite
pour me virer un coup de pompe dans l'estomac ( franchement il est véner l'arziz)
j'ai toute la voie lactée qui défile sous mes yeux. Sans un gramme d'air dans
les poumons, je me redresse sur un coude et de la main gauche le majeur tendu
je lui fais un joli sourire édenté.
C'est
peut être là que j'ai fini de l'énerver Abdennour. Il se retourne vers moi,
dans sa main il a une bouteille de gin, son corps se vrille, la bouteille ce
cache derrière lui puis comme un moteur à élastique de nouveau son corps entame
un mouvement de rotation inverse
(bon
vous avez compris ou il vous faut un dessin ?)
Je
reprends donc, son corps entame une rotation rapide et accélérée ce qui a pour
effet :
1.
en
tournant son bras prolongeant la rotation de son corps (voir force centrifuge)
2.
vue
que le dite force centrifuge augmente le poids de la bouteille , elle même dans
sa main au bout de son bras
3.
résultat
la bouteille de trois tonnes cinq cent rencontre mon crâne à la vitesse de la
lumière .
Ah, oui à ce propos pour moi stop la lumière !
Aoussin
est arrivé tard ce lundi soir à In Salah. Onze heures de voiture non stop
depuis Alger. Aou est un homme dans la cinquantaine, plutôt rond, voir même
très rond. Costume éliminé gris, qui n'a plus de forme, incapable de fermer sur
son ventre, chemise qui fut blanche un jour, trempée de transpiration, cravate
noire pas bien nouée ,chaussures en cuir noir avec de petits lacets très fins
et courts.
Aou
arbore une petit moustache fournie et noire comme ses cheveux .
Il
fait encore 35° ce soir à In Salah. La voiture est arrêtée devant l'entrée de
l'hôtel Tidikelt le moteur au ralenti, les fenêtres fermées, la clim à fond .
Aou
a passé onze heures dans cette voiture , mais pas le moment d'en sortir , juste
descendre la température qui lui pèse .
Aou
est assis sur le siège arrière, en plein centre, les jambes écartées le plus
possible, allongées, les mains posées sur la banquette de chaque côté de son
corps .Il est seul maintenant dans la voiture .Aou s'est débarrassé du
chauffeur à qui il a demandé de porter sa valise dans la chambre, qui lui a été
réservée depuis Alger. Dans ce calme ronronnement ventilé, Aou parcourt
mentalement les dernières vingt-quatre heures : Alger, commissariat central troisième étage,
bureau du commissaire Aoussin Ben Alli Baba . Aou est calé dans son fauteuil
sous la clim , il parcourt d'un œil distrait le journal "Alger matin"
.
Aou
n'est pas un violent, commissaire, certes mais à l'usure ...
Il
a monté tous les grades sans jamais faire de vagues et encore moins d'exploits
voire même en usant de petites lâchetés laissant les autres porter la chapeau .
Aou
est dans son bureau tranquille jusqu'au coup de téléphone qui va provoquer ce déplacement.
Une
boîte venait d'arriver par porteur sur le bureau du commissaire principal de la
place, son chef.
Une
boîte anonyme, mais contenant plusieurs pièces troublantes qui sans la nommer
désignaient une personne particulière, au mode de vie sulfureux...
Dans
cette boîte quatre titres de films du même réalisateur, des morceaux de verre ,
un gravier, un billet de monnaie étrangère qui laisse à penser à des dessous de
table, et surtout douze photos dont une coupée en deux. Un rapide examen des
douze visages mit en lumière que onze d'entre elles étaient porté disparues.
Toutes les personnes sur les photos avaient un rapport avec les films . Pour la
douzième photo coupée en deux, elle correspondait à un jeune connu des services
de police qui habitait Alger, et dont l'épouse est sans nouvelles. A cette
heure ce qui inquiète le chef, Commissaire Principal, c'est la disparition du
cinéaste Merzak Allouach, et Abdenour étant son chauffeur.
Ils sont partis tous les deux à In Salah faire
des repérages .
Aou
se revoie traînant les chaussures pour se rendre dans le bureau du chef.
Puis
retour à son appartement dans le bas de la rue Jean-Jacques Rousseau, petite valise en faux cuir, deux chemises, un caleçon
...
Douche
froide pas d'eau chaude dans son appartement,
puis couché seul, de très bonne heure . Départ 6:00, (Inch Allah).
Aou
rouvre les yeux le chauffeur est devant la porte de la voiture
-vous avez la chambre 12, mitoyenne à celle de
Merzak Allouach.
Le concierge ne l'a pas vu depuis avant hier soir, si vous voulez bien
venir Mr le commissaire .
Aou
se penche sur la banquette , ouvre la porte, l'air chaud lui saute au visage,
il glisse sur le Skaï, met un pied au
sol et dans un effort accompagné de gémissements s'extirpe de la voiture et
entame la traversée de la cour de l'hôtel d'un pas mou, lent et traînant .
L'enquête.
Dans l'hôtel
-Chambre 12 merci !
-La clim est en
marche ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Faites moi monter à
manger et des bières !
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Tant que je vous ai sous
la main, dites moi, Merzak Allouach, vous l'avez vu quand la dernière fois ?
-Avant-hier soir Monsieur
le Commissaire, par conte j’ai croisé son chauffeur hier matin de bonne heure.
-Ok ,vous avez un passe
alors, quand vous viendrez me porter les bières ne l’oubliez pas.
-Bien sûr, Monsieur le Commissaire.
Quelle chaleur !
Chambre 12... voilà ,c’est là ok, ce n’est pas tout ça mais il fait faim,
qu’est qu’il fout avec les bières ? Et cette clim elle fait plus de bruit
que de froid ...
On toque à la porte
Monsieur le Commissaire ,
quelques gâteaux , des dattes pour patienter le temps que les cuisines vous
préparent un repas.
-Et les bières ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire,
elles sont dans le sac, elles sont bien fraîches Monsieur le Commissaire.
- Donnes-les, et le passe?
-Le voilà, Monsieur le Commissaire.
-C’est bien et reviens dès
que la bouffe est prête !
Loukoums et bières... il y
a mieux.
Sachet de gâteaux et
bières dans une main , le passe dans l’autre, me voilà ouvrant la porte de la
chambre de M .Allouach du bout du pied je pousse la porte, en prenant bien soin
de rester sur le seuil, je cherche l’interrupteur le long du mur côté droit de
la porte, comme dans ma chambre.
Je procède par ordre: au
sol quelques morceaux de verre, pas beaucoup juste cinq ou six morceaux dont un
plus grand couvert de brun, ça c’est du sang !
Je sors un mouchoir en papier de ma poche de
veste, ramasse le petit verre avec, le plie et le range dans ma poche, à
l’occasion je le ferai analyser. C’est le même verre qui était dans la petite
boite de 10x10 sur le bureau du chef...
Maintenant j’avance d’un
pas, je suis presque au milieu de l’entrée. Sur la gauche de la porte une
babouche seule, encore un pas, je repousse la porte et pose ma canette vide sur
la table basse, engloutis un gâteau et décapsule une autre bière. Au sol ,deux
traces parallèles qui partent de l’entrée en direction de la fenêtre. Bon, je
les vois très bien ,pas besoin de me baisser ! Rien de particulier
d’autre. J’avance dans le sillage des traces vers la fenêtre grande ouverte,
c’est pour ça qu’il fait une chaleur à crever dans cette chambre, je finis le
dernier biscuit, j’ai oublié de lui dire de monter du vin avec le repas !
Petit examen de la
fenêtre, du gravier, une trace brune...
du sang ! Des cheveux collés sur le bois, je me penche à la fenêtre
et observe le sol en dessous, les plantes sont écrasées comme si on avait
balancé un gros sac dessus, je me retourne face au lit sur la table de chevet
un portefeuille le passeport de Allouach, une montre Rolex, une liasse de
billets.
C’est
bon, j’en ai assez vu pour ce soir .Je referme la porte et retourne dans ma
chambre. Le repas est servi sur la table face a la fenêtre, il a dû lire dans
mes pensées ,deux bouteilles de Sidi Brahim sont posées avec.
A
mon avis M. Allouach, s’est fait dégommer par son chauffeur et si ce n’est pas
le cas ?
De
toute façon ce n’est surtout pas moi qui vais arrêter quelqu’un . Allouach, est
le fils tordu d’une grande famille Algéroise proche du Président, généreux
donateur pour toutes les bonnes œuvres, spécialement celles de la police.
Demain,
je ferai laver la chambre après avoir fait disparaitre les affaires qui y
trainent.
Il
est bon ce vin !
Puis
je téléphonerai au chef et lui dirai « il n’y a rien ici" et qu’ils
ont quitté l’hôtel hier sans dire où ils allaient, que la boite doit être une
mauvaise plaisanterie ou l'œuvre de déstabilisateurs qui veulent mettre
le désordre là ou il y en a pas .
Elle
est bonne cette viande !
Aoussin
Ben Alli( Baba).
Aoussin
est arrivé tard ce lundi soir à In Salah. Onze heures de voiture non stop
depuis Alger. Aou est un homme dans la cinquantaine, plutôt rond, voir même
très rond. Costume éliminé gris, qui n'a plus de forme, incapable de fermer sur
son ventre, chemise qui fut blanche un jour, trempée de transpiration, cravate
noire pas bien nouée ,chaussures en cuir noir avec de petits lacets très fins
et courts.
Aou
arbore une petit moustache fournie et noire comme ses cheveux .
Il
fait encore 35° ce soir à In Salah. La voiture est arrêtée devant l'entrée de
l'hôtel Tidikelt le moteur au ralenti, les fenêtres fermées, la clim à fond .
Aou
a passé onze heures dans cette voiture , mais pas le moment d'en sortir , juste
descendre la température qui lui pèse .
Aou
est assis sur le siège arrière, en plein centre, les jambes écartées le plus
possible, allongées, les mains posées sur la banquette de chaque côté de son
corps .Il est seul maintenant dans la voiture .Aou s'est débarrassé du
chauffeur à qui il a demandé de porter sa valise dans la chambre, qui lui a été
réservée depuis Alger. Dans ce calme ronronnement ventilé, Aou parcourt
mentalement les dernières vingt-quatre heures : Alger, commissariat central troisième étage,
bureau du commissaire Aoussin Ben Alli Baba . Aou est calé dans son fauteuil
sous la clim , il parcourt d'un œil distrait le journal "Alger matin"
.
Aou
n'est pas un violent, commissaire, certes mais à l'usure ...
Il
a monté tous les grades sans jamais faire de vagues et encore moins d'exploits
voire même en usant de petites lâchetés laissant les autres porter la chapeau .
Aou
est dans son bureau tranquille jusqu'au coup de téléphone qui va provoquer ce déplacement.
Une
boîte venait d'arriver par porteur sur le bureau du commissaire principal de la
place, son chef.
Une
boîte anonyme, mais contenant plusieurs pièces troublantes qui sans la nommer
désignaient une personne particulière, au mode de vie sulfureux...
Dans
cette boîte quatre titres de films du même réalisateur, des morceaux de verre ,
un gravier, un billet de monnaie étrangère qui laisse à penser à des dessous de
table, et surtout douze photos dont une coupée en deux. Un rapide examen des
douze visages mit en lumière que onze d'entre elles étaient porté disparues.
Toutes les personnes sur les photos avaient un rapport avec les films . Pour la
douzième photo coupée en deux, elle correspondait à un jeune connu des services
de police qui habitait Alger, et dont l'épouse est sans nouvelles. A cette
heure ce qui inquiète le chef, Commissaire Principal, c'est la disparition du
cinéaste Merzak Allouach, et Abdenour étant son chauffeur.
Ils sont partis tous les deux à In Salah faire
des repérages .
Aou
se revoie traînant les chaussures pour se rendre dans le bureau du chef.
Puis
retour à son appartement dans le bas de la rue Jean-Jacques Rousseau, petite valise en faux cuir, deux chemises, un caleçon
...
Douche
froide pas d'eau chaude dans son appartement,
puis couché seul, de très bonne heure . Départ 6:00, (Inch Allah).
Aou
rouvre les yeux le chauffeur est devant la porte de la voiture
-vous avez la chambre 12, mitoyenne à celle de
Merzak Allouach.
Le concierge ne l'a pas vu depuis avant hier soir, si vous voulez bien
venir Mr le commissaire .
Aou
se penche sur la banquette , ouvre la porte, l'air chaud lui saute au visage,
il glisse sur le Skaï, met un pied au
sol et dans un effort accompagné de gémissements s'extirpe de la voiture et
entame la traversée de la cour de l'hôtel d'un pas mou, lent et traînant .
L'enquête.
Dans l'hôtel
-Chambre 12 merci !
-La clim est en
marche ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Faites moi monter à
manger et des bières !
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Tant que je vous ai sous
la main, dites moi, Merzak Allouach, vous l'avez vu quand la dernière fois ?
-Avant-hier soir Monsieur
le Commissaire, par conte j’ai croisé son chauffeur hier matin de bonne heure.
-Ok ,vous avez un passe
alors, quand vous viendrez me porter les bières ne l’oubliez pas.
-Bien sûr, Monsieur le Commissaire.
Quelle chaleur !
Chambre 12... voilà ,c’est là ok, ce n’est pas tout ça mais il fait faim,
qu’est qu’il fout avec les bières ? Et cette clim elle fait plus de bruit
que de froid ...
On toque à la porte
Monsieur le Commissaire ,
quelques gâteaux , des dattes pour patienter le temps que les cuisines vous
préparent un repas.
-Et les bières ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire,
elles sont dans le sac, elles sont bien fraîches Monsieur le Commissaire.
- Donnes-les, et le passe?
-Le voilà, Monsieur le Commissaire.
-C’est bien et reviens dès
que la bouffe est prête !
Loukoums et bières... il y
a mieux.
Sachet de gâteaux et
bières dans une main , le passe dans l’autre, me voilà ouvrant la porte de la
chambre de M .Allouach du bout du pied je pousse la porte, en prenant bien soin
de rester sur le seuil, je cherche l’interrupteur le long du mur côté droit de
la porte, comme dans ma chambre.
Je procède par ordre: au
sol quelques morceaux de verre, pas beaucoup juste cinq ou six morceaux dont un
plus grand couvert de brun, ça c’est du sang !
Je sors un mouchoir en papier de ma poche de
veste, ramasse le petit verre avec, le plie et le range dans ma poche, à
l’occasion je le ferai analyser. C’est le même verre qui était dans la petite
boite de 10x10 sur le bureau du chef...
Maintenant j’avance d’un
pas, je suis presque au milieu de l’entrée. Sur la gauche de la porte une
babouche seule, encore un pas, je repousse la porte et pose ma canette vide sur
la table basse, engloutis un gâteau et décapsule une autre bière. Au sol ,deux
traces parallèles qui partent de l’entrée en direction de la fenêtre. Bon, je
les vois très bien ,pas besoin de me baisser ! Rien de particulier
d’autre. J’avance dans le sillage des traces vers la fenêtre grande ouverte,
c’est pour ça qu’il fait une chaleur à crever dans cette chambre, je finis le
dernier biscuit, j’ai oublié de lui dire de monter du vin avec le repas !
Petit examen de la
fenêtre, du gravier, une trace brune...
du sang ! Des cheveux collés sur le bois, je me penche à la fenêtre
et observe le sol en dessous, les plantes sont écrasées comme si on avait
balancé un gros sac dessus, je me retourne face au lit sur la table de chevet
un portefeuille le passeport de Allouach, une montre Rolex, une liasse de
billets.
C’est
bon, j’en ai assez vu pour ce soir .Je referme la porte et retourne dans ma
chambre. Le repas est servi sur la table face a la fenêtre, il a dû lire dans
mes pensées ,deux bouteilles de Sidi Brahim sont posées avec.
A
mon avis M. Allouach, s’est fait dégommer par son chauffeur et si ce n’est pas
le cas ?
De
toute façon ce n’est surtout pas moi qui vais arrêter quelqu’un . Allouach, est
le fils tordu d’une grande famille Algéroise proche du Président, généreux
donateur pour toutes les bonnes œuvres, spécialement celles de la police.
Demain,
je ferai laver la chambre après avoir fait disparaitre les affaires qui y
trainent.
Il
est bon ce vin !
Puis
je téléphonerai au chef et lui dirai « il n’y a rien ici" et qu’ils
ont quitté l’hôtel hier sans dire où ils allaient, que la boite doit être une
mauvaise plaisanterie ou l'œuvre de déstabilisateurs qui veulent mettre
le désordre là ou il y en a pas .
Elle
est bonne cette viande !
Aoussin
est arrivé tard ce lundi soir à In Salah. Onze heures de voiture non stop
depuis Alger. Aou est un homme dans la cinquantaine, plutôt rond, voir même
très rond. Costume éliminé gris, qui n'a plus de forme, incapable de fermer sur
son ventre, chemise qui fut blanche un jour, trempée de transpiration, cravate
noire pas bien nouée ,chaussures en cuir noir avec de petits lacets très fins
et courts.
Aou
arbore une petit moustache fournie et noire comme ses cheveux .
Il
fait encore 35° ce soir à In Salah. La voiture est arrêtée devant l'entrée de
l'hôtel Tidikelt le moteur au ralenti, les fenêtres fermées, la clim à fond .
Aou
a passé onze heures dans cette voiture , mais pas le moment d'en sortir , juste
descendre la température qui lui pèse .
Aou
est assis sur le siège arrière, en plein centre, les jambes écartées le plus
possible, allongées, les mains posées sur la banquette de chaque côté de son
corps .Il est seul maintenant dans la voiture .Aou s'est débarrassé du
chauffeur à qui il a demandé de porter sa valise dans la chambre, qui lui a été
réservée depuis Alger. Dans ce calme ronronnement ventilé, Aou parcourt
mentalement les dernières vingt-quatre heures : Alger, commissariat central troisième étage,
bureau du commissaire Aoussin Ben Alli Baba . Aou est calé dans son fauteuil
sous la clim , il parcourt d'un œil distrait le journal "Alger matin"
.
Aou
n'est pas un violent, commissaire, certes mais à l'usure ...
Il
a monté tous les grades sans jamais faire de vagues et encore moins d'exploits
voire même en usant de petites lâchetés laissant les autres porter la chapeau .
Aou
est dans son bureau tranquille jusqu'au coup de téléphone qui va provoquer ce déplacement.
Une
boîte venait d'arriver par porteur sur le bureau du commissaire principal de la
place, son chef.
Une
boîte anonyme, mais contenant plusieurs pièces troublantes qui sans la nommer
désignaient une personne particulière, au mode de vie sulfureux...
Dans
cette boîte quatre titres de films du même réalisateur, des morceaux de verre ,
un gravier, un billet de monnaie étrangère qui laisse à penser à des dessous de
table, et surtout douze photos dont une coupée en deux. Un rapide examen des
douze visages mit en lumière que onze d'entre elles étaient porté disparues.
Toutes les personnes sur les photos avaient un rapport avec les films . Pour la
douzième photo coupée en deux, elle correspondait à un jeune connu des services
de police qui habitait Alger, et dont l'épouse est sans nouvelles. A cette
heure ce qui inquiète le chef, Commissaire Principal, c'est la disparition du
cinéaste Merzak Allouach, et Abdenour étant son chauffeur.
Ils sont partis tous les deux à In Salah faire
des repérages .
Aou
se revoie traînant les chaussures pour se rendre dans le bureau du chef.
Puis
retour à son appartement dans le bas de la rue Jean-Jacques Rousseau, petite valise en faux cuir, deux chemises, un caleçon
...
Douche
froide pas d'eau chaude dans son appartement,
puis couché seul, de très bonne heure . Départ 6:00, (Inch Allah).
Aou
rouvre les yeux le chauffeur est devant la porte de la voiture
-vous avez la chambre 12, mitoyenne à celle de
Merzak Allouach.
Le concierge ne l'a pas vu depuis avant hier soir, si vous voulez bien
venir Mr le commissaire .
Aou
se penche sur la banquette , ouvre la porte, l'air chaud lui saute au visage,
il glisse sur le Skaï, met un pied au
sol et dans un effort accompagné de gémissements s'extirpe de la voiture et
entame la traversée de la cour de l'hôtel d'un pas mou, lent et traînant .
L'enquête.
Dans l'hôtel
-Chambre 12 merci !
-La clim est en
marche ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Faites moi monter à
manger et des bières !
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Tant que je vous ai sous
la main, dites moi, Merzak Allouach, vous l'avez vu quand la dernière fois ?
-Avant-hier soir Monsieur
le Commissaire, par conte j’ai croisé son chauffeur hier matin de bonne heure.
-Ok ,vous avez un passe
alors, quand vous viendrez me porter les bières ne l’oubliez pas.
-Bien sûr, Monsieur le Commissaire.
Quelle chaleur !
Chambre 12... voilà ,c’est là ok, ce n’est pas tout ça mais il fait faim,
qu’est qu’il fout avec les bières ? Et cette clim elle fait plus de bruit
que de froid ...
On toque à la porte
Monsieur le Commissaire ,
quelques gâteaux , des dattes pour patienter le temps que les cuisines vous
préparent un repas.
-Et les bières ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire,
elles sont dans le sac, elles sont bien fraîches Monsieur le Commissaire.
- Donnes-les, et le passe?
-Le voilà, Monsieur le Commissaire.
-C’est bien et reviens dès
que la bouffe est prête !
Loukoums et bières... il y
a mieux.
Sachet de gâteaux et
bières dans une main , le passe dans l’autre, me voilà ouvrant la porte de la
chambre de M .Allouach du bout du pied je pousse la porte, en prenant bien soin
de rester sur le seuil, je cherche l’interrupteur le long du mur côté droit de
la porte, comme dans ma chambre.
Je procède par ordre: au
sol quelques morceaux de verre, pas beaucoup juste cinq ou six morceaux dont un
plus grand couvert de brun, ça c’est du sang !
Je sors un mouchoir en papier de ma poche de
veste, ramasse le petit verre avec, le plie et le range dans ma poche, à
l’occasion je le ferai analyser. C’est le même verre qui était dans la petite
boite de 10x10 sur le bureau du chef...
Maintenant j’avance d’un
pas, je suis presque au milieu de l’entrée. Sur la gauche de la porte une
babouche seule, encore un pas, je repousse la porte et pose ma canette vide sur
la table basse, engloutis un gâteau et décapsule une autre bière. Au sol ,deux
traces parallèles qui partent de l’entrée en direction de la fenêtre. Bon, je
les vois très bien ,pas besoin de me baisser ! Rien de particulier
d’autre. J’avance dans le sillage des traces vers la fenêtre grande ouverte,
c’est pour ça qu’il fait une chaleur à crever dans cette chambre, je finis le
dernier biscuit, j’ai oublié de lui dire de monter du vin avec le repas !
Petit examen de la
fenêtre, du gravier, une trace brune...
du sang ! Des cheveux collés sur le bois, je me penche à la fenêtre
et observe le sol en dessous, les plantes sont écrasées comme si on avait
balancé un gros sac dessus, je me retourne face au lit sur la table de chevet
un portefeuille le passeport de Allouach, une montre Rolex, une liasse de
billets.
C’est
bon, j’en ai assez vu pour ce soir .Je referme la porte et retourne dans ma
chambre. Le repas est servi sur la table face a la fenêtre, il a dû lire dans
mes pensées ,deux bouteilles de Sidi Brahim sont posées avec.
A
mon avis M. Allouach, s’est fait dégommer par son chauffeur et si ce n’est pas
le cas ?
De
toute façon ce n’est surtout pas moi qui vais arrêter quelqu’un . Allouach, est
le fils tordu d’une grande famille Algéroise proche du Président, généreux
donateur pour toutes les bonnes œuvres, spécialement celles de la police.
Demain,
je ferai laver la chambre après avoir fait disparaitre les affaires qui y
trainent.
Il
est bon ce vin !
Puis
je téléphonerai au chef et lui dirai « il n’y a rien ici" et qu’ils
ont quitté l’hôtel hier sans dire où ils allaient, que la boite doit être une
mauvaise plaisanterie ou l'œuvre de déstabilisateurs qui veulent mettre
le désordre là ou il y en a pas .
Elle
est bonne cette viande !
Aoussin
Ben Alli( Baba).
Aoussin
est arrivé tard ce lundi soir à In Salah. Onze heures de voiture non stop
depuis Alger. Aou est un homme dans la cinquantaine, plutôt rond, voir même
très rond. Costume éliminé gris, qui n'a plus de forme, incapable de fermer sur
son ventre, chemise qui fut blanche un jour, trempée de transpiration, cravate
noire pas bien nouée ,chaussures en cuir noir avec de petits lacets très fins
et courts.
Aou
arbore une petit moustache fournie et noire comme ses cheveux .
Il
fait encore 35° ce soir à In Salah. La voiture est arrêtée devant l'entrée de
l'hôtel Tidikelt le moteur au ralenti, les fenêtres fermées, la clim à fond .
Aou
a passé onze heures dans cette voiture , mais pas le moment d'en sortir , juste
descendre la température qui lui pèse .
Aou
est assis sur le siège arrière, en plein centre, les jambes écartées le plus
possible, allongées, les mains posées sur la banquette de chaque côté de son
corps .Il est seul maintenant dans la voiture .Aou s'est débarrassé du
chauffeur à qui il a demandé de porter sa valise dans la chambre, qui lui a été
réservée depuis Alger. Dans ce calme ronronnement ventilé, Aou parcourt
mentalement les dernières vingt-quatre heures : Alger, commissariat central troisième étage,
bureau du commissaire Aoussin Ben Alli Baba . Aou est calé dans son fauteuil
sous la clim , il parcourt d'un œil distrait le journal "Alger matin"
.
Aou
n'est pas un violent, commissaire, certes mais à l'usure ...
Il
a monté tous les grades sans jamais faire de vagues et encore moins d'exploits
voire même en usant de petites lâchetés laissant les autres porter la chapeau .
Aou
est dans son bureau tranquille jusqu'au coup de téléphone qui va provoquer ce déplacement.
Une
boîte venait d'arriver par porteur sur le bureau du commissaire principal de la
place, son chef.
Une
boîte anonyme, mais contenant plusieurs pièces troublantes qui sans la nommer
désignaient une personne particulière, au mode de vie sulfureux...
Dans
cette boîte quatre titres de films du même réalisateur, des morceaux de verre ,
un gravier, un billet de monnaie étrangère qui laisse à penser à des dessous de
table, et surtout douze photos dont une coupée en deux. Un rapide examen des
douze visages mit en lumière que onze d'entre elles étaient porté disparues.
Toutes les personnes sur les photos avaient un rapport avec les films . Pour la
douzième photo coupée en deux, elle correspondait à un jeune connu des services
de police qui habitait Alger, et dont l'épouse est sans nouvelles. A cette
heure ce qui inquiète le chef, Commissaire Principal, c'est la disparition du
cinéaste Merzak Allouach, et Abdenour étant son chauffeur.
Ils sont partis tous les deux à In Salah faire
des repérages .
Aou
se revoie traînant les chaussures pour se rendre dans le bureau du chef.
Puis
retour à son appartement dans le bas de la rue Jean-Jacques Rousseau, petite valise en faux cuir, deux chemises, un caleçon
...
Douche
froide pas d'eau chaude dans son appartement,
puis couché seul, de très bonne heure . Départ 6:00, (Inch Allah).
Aou
rouvre les yeux le chauffeur est devant la porte de la voiture
-vous avez la chambre 12, mitoyenne à celle de
Merzak Allouach.
Le concierge ne l'a pas vu depuis avant hier soir, si vous voulez bien
venir Mr le commissaire .
Aou
se penche sur la banquette , ouvre la porte, l'air chaud lui saute au visage,
il glisse sur le Skaï, met un pied au
sol et dans un effort accompagné de gémissements s'extirpe de la voiture et
entame la traversée de la cour de l'hôtel d'un pas mou, lent et traînant .
L'enquête.
Dans l'hôtel
-Chambre 12 merci !
-La clim est en
marche ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Faites moi monter à
manger et des bières !
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Tant que je vous ai sous
la main, dites moi, Merzak Allouach, vous l'avez vu quand la dernière fois ?
-Avant-hier soir Monsieur
le Commissaire, par conte j’ai croisé son chauffeur hier matin de bonne heure.
-Ok ,vous avez un passe
alors, quand vous viendrez me porter les bières ne l’oubliez pas.
-Bien sûr, Monsieur le Commissaire.
Quelle chaleur !
Chambre 12... voilà ,c’est là ok, ce n’est pas tout ça mais il fait faim,
qu’est qu’il fout avec les bières ? Et cette clim elle fait plus de bruit
que de froid ...
On toque à la porte
Monsieur le Commissaire ,
quelques gâteaux , des dattes pour patienter le temps que les cuisines vous
préparent un repas.
-Et les bières ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire,
elles sont dans le sac, elles sont bien fraîches Monsieur le Commissaire.
- Donnes-les, et le passe?
-Le voilà, Monsieur le Commissaire.
-C’est bien et reviens dès
que la bouffe est prête !
Loukoums et bières... il y
a mieux.
Sachet de gâteaux et
bières dans une main , le passe dans l’autre, me voilà ouvrant la porte de la
chambre de M .Allouach du bout du pied je pousse la porte, en prenant bien soin
de rester sur le seuil, je cherche l’interrupteur le long du mur côté droit de
la porte, comme dans ma chambre.
Je procède par ordre: au
sol quelques morceaux de verre, pas beaucoup juste cinq ou six morceaux dont un
plus grand couvert de brun, ça c’est du sang !
Je sors un mouchoir en papier de ma poche de
veste, ramasse le petit verre avec, le plie et le range dans ma poche, à
l’occasion je le ferai analyser. C’est le même verre qui était dans la petite
boite de 10x10 sur le bureau du chef...
Maintenant j’avance d’un
pas, je suis presque au milieu de l’entrée. Sur la gauche de la porte une
babouche seule, encore un pas, je repousse la porte et pose ma canette vide sur
la table basse, engloutis un gâteau et décapsule une autre bière. Au sol ,deux
traces parallèles qui partent de l’entrée en direction de la fenêtre. Bon, je
les vois très bien ,pas besoin de me baisser ! Rien de particulier
d’autre. J’avance dans le sillage des traces vers la fenêtre grande ouverte,
c’est pour ça qu’il fait une chaleur à crever dans cette chambre, je finis le
dernier biscuit, j’ai oublié de lui dire de monter du vin avec le repas !
Petit examen de la
fenêtre, du gravier, une trace brune...
du sang ! Des cheveux collés sur le bois, je me penche à la fenêtre
et observe le sol en dessous, les plantes sont écrasées comme si on avait
balancé un gros sac dessus, je me retourne face au lit sur la table de chevet
un portefeuille le passeport de Allouach, une montre Rolex, une liasse de
billets.
C’est
bon, j’en ai assez vu pour ce soir .Je referme la porte et retourne dans ma
chambre. Le repas est servi sur la table face a la fenêtre, il a dû lire dans
mes pensées ,deux bouteilles de Sidi Brahim sont posées avec.
A
mon avis M. Allouach, s’est fait dégommer par son chauffeur et si ce n’est pas
le cas ?
De
toute façon ce n’est surtout pas moi qui vais arrêter quelqu’un . Allouach, est
le fils tordu d’une grande famille Algéroise proche du Président, généreux
donateur pour toutes les bonnes œuvres, spécialement celles de la police.
Demain,
je ferai laver la chambre après avoir fait disparaitre les affaires qui y
trainent.
Il
est bon ce vin !
Puis
je téléphonerai au chef et lui dirai « il n’y a rien ici" et qu’ils
ont quitté l’hôtel hier sans dire où ils allaient, que la boite doit être une
mauvaise plaisanterie ou l'œuvre de déstabilisateurs qui veulent mettre
le désordre là ou il y en a pas .
Elle
est bonne cette viande !