mercredi 25 mars 2020

Connaissance d’un lieu :

Voici ce que j’ai recueilli en poussant mes recherches. Ma monture et moi avons atteint des marais infranchissables non signalés sue ma carte. Sous peine d’enlisement, nous nous sommes arrêtés là. De la nature au-delà de ce bourbier je n’en connais que quelques éléments rapportés par des scientifiques aventuriers passés avant moi. D’après leurs écrits, les eaux seraient saumâtres, ce qui me semble erroné au regard de la végétation que j’ai pu apercevoir à travers les bouleaux. Les spécialistes de la toundra pensent plutôt à un lac alimenté par des sources souterraines, le lac en question serait en voie d’assèchement d’où cette infâme boue qui monte jusqu’aux genoux. Je n’ai pas la sensation de tarissement des sources, plutôt d’un changement de nature de l’eau. Je voudrais bien savoir d’où vient cette humidité pas prévue sur mon parcours. J’ai pu obtenir d’un musée d’histoire naturelle des échantillons de végétation retraçant l’évolution des sols dans la région. Ceux-ci confortent mon idée d’un changement mais personne n’est d’accord sur le sujet. Je pensais cesser mes investigations quand j’ai entendu à la radio un politique annoncer un incident de pipe-line dans la région de Barakali. L’écoulement n’étant pas inquiétant à ses yeux, les autorités n’interviendraient pas. Un endroit si peu habité ne méritait pas le moindre déplacement. Je compris alors la couleur irisée de cette étendue mystérieuse et l’absence des plantes renseignées par le musée.
Tout reste à vérifier. Je repartirai sans mon cheval pour n’engager que ma vie et je jugerai par moi-même.