Amour te souviens-tu de cette belle nuit d’été
Tu m’avais dit « ce
soir, nous nous enivrerons »
A la chaleur si douce, tu
avais ajouté
Un anneau de Moebius, un peu
d’éternité
Le rosé était frais, et nous
nous enivrons
Les étoiles palpitent, sourient,
attendent
Quelques lignes d’un livre
que tu m’avais donné
Et qui disaient l’histoire
d’eux qui se sont aimés
Pourtant, tu es parti mais là
au bout des doigts
La chaleur de ta nuque
s’attarde au creux de moi
L’anneau de Moebius jaune
pissenlit et blanc
Est toujours dans mon sac
pour un prochain tourment
Car, sans te l’avouer, je me
l’étais promis
Si je me réveillais, un soir,
nous rejouerions
Nos mains cherchant les mots,
nos peaux la mélodie
Nous trouverions la note
bleue, l’accord parfait
Avec toi seul l’instant a
goût d’éternité
Mais souvent, aujourd’hui,
épuisée, en silence
Je caresse l’enfant de cet
instant magique
Enfant qui ne fut pas et ne
sera jamais
Il est joli et frais, à
l’abri du tragique
Un fruit acide et doux du
destin capricieux
Qui a dit : «
jamais plus » et qui sourit : « trop tard »
Pour la rime à l’aveu
j’ajoute : « désespoir »