lundi 27 octobre 2014

TRANCHE DE VIE. ( états d’âme d’un spermatozoïde )


Je peux vous le dire, le spermatozoïde est très seul avant qu’il ne trouve sa belle, le gros ovule qui lui servira d’âme sœur ! C’est en quelque sorte une solitude extrême, celle d’un coureur de fond : un seul coup de départ, une seule compétition et un seul vainqueur ! Il à intérêt à garder le moral car on peut dire qu’il a de la concurrence !
Alors, quand il s’approche de la ligne d’arrivée j’ai de la peine a vous décrire son exaltation ! Le gros ovule est là, tapi au fond de son nid ; On pourrait croire qu’il dort, mais il n’en est rien ! Tout sa vie est concentrée dans son énorme rondeur, oui, car il est énorme, cent fois plus gros que lui et lui se trouve irrésistiblement attiré par dans une sorte de magie biologico mystérieuse par cet astre de vie : on peut le dire, c’est au niveau cellulaire comme la naissance du sentiment amoureux !
Donc, il n’a pas le choix, il lui fait du rentre dedans en se précipitant à sa rencontre : sa tête vient cogner contre sa paroi et doucement y pénètre...
Quel pied pour lui : c’est la gloire ! Il est le seul élu et tous les autres peuvent aller se brosser ! Pour rentrer, il a fait un ultime effort avec sa longue queue de têtard ! il peut enfin se reposer : dedans c’est chaud, rose et cela sent comme un parfum de bébé. C’est tellement bon qu’il perd ses idées agressives de spermatozoïde victorieux !! Elles se dissolvent comme une goutte d’eau dans la mer. Pour la première et la dernière foi de sa courte vie, il ressent l’exacte dimension infinie de la tendresse cellulaire.
Bon, sa queue, il la laisse dehors puisqu’elle est inutile. Les autres spermatozoïdes se marrent bien quand ils s’en aperçoivent mais je peux vous dire que cela ne dure pas longtemps !
D’abord, comme leur copain, ils essayent d’y aller ! Mais bon, ils ont beau essayer cela ne marche pas ! Alors, jaloux, il ne leur reste plus qu’a assister au spectacle ! Dedans, il y a un sacré remue ménage : chacun pour que la fête soit complète a décidé d’oublier son identité : les chromosomes se mélangent et puis comme au quadrille, ils viennent se faire face ! La musique commence et la première mitose se produit, c’est le début de la danse de la vie !
Dehors, les autres ne rigolent plus du tout : ils ont compris ; ce sont les perdants, ceux de la loose, le troupeau des paumés qui, à force de se cogner la tête contre la triste réalité finissent par se la prendre pour de bon, tellement ça fait mal !