mercredi 20 mars 2013

Proverbiales



La tension en famille était devenue palpable au fil des mois, la gangrène s’était installée au fil des silences  Et le nœud a commencé à couler. La maladie du patriarche voulait rester anonyme. Elle rampait, elle scandait les jours, et surtout les nuits. Elle ne lâchait rien, et prenait tout. Y compris les rires, et les sourires se gênaient de s’immiscer ainsi, dans ces rares conciliabules longtemps retenus par des années de secrets, de dialogues étouffés dans des souvenirs contés. 
Elle portait un nom, latin, qui lui murmurait son glissement depuis les origines de ses ancêtres. Il ne savait rien de ces mânes, mais ils le guidaient, ou du moins le pensait-il. 
La mer n’était pas loin, le patriarche le savait aussi. Partir avant de mourir ? Faire un ultime effort pour ne pas subir ? Ou lâcher, glisser sur ce lit d’algues tapissant ces rochers familiers, et devenir enfin une ultime proie. Lui, le carnassier…