mardi 21 juin 2016

Iles, etc...


Iles

Iles sauvages du bout du monde
Iles rêvées dans les tourmentes
Iles flottantes de mon enfance
Iles pointillées sur l’ océan
Iles verdoyantes dans le feu du couchant
Iles battues par les vents
Iles noires et blanches de la colère des volcans


Histoire de phrases volées


Tout l’été chante une rivière, c’est la son moindre défaut, nuit et jour pour s’amuser, elle se rit de l’archer. De vastes oiseaux, la priant de lui prêter ses parfums, les pattes dans les glaïeuls, s’accrochent follement aux herbes. La rivière traversant un petit val leur dit : »Vous chantiez auparavant, j’en suis fort aise, alors maintenant dormez dans le soleil , nature ne fera pas frissonner vos narines, voyageur ailé, exilé sur le sol jusqu’à la saison nouvelle » Avant l’août les ailes se remettent à marcher et au temps chaud, sous le soleil, ils atteindront la montagne fière où la lumière pleut dans l’oubli des gouffres amers. Même sans parfum, tranquilles, ils seront rois de l’azur.


Mélodie d’immeuble
Au rez de chaussée, Mme Policarpe caresse sa poule apprivoisée sur le bord de la fenêtre.
Au troisième, la fille des Perrouche s’épile les jambes.
Au premier, Melle Dochant travaille son piano.
Au deuxième un chien aboie.
Au quatrième l’arrosage des plantes commence.
Au rez de chaussée, la poule caquète, Mme Policarpe l’embrasse, elle a un œuf pour son omelette.
Au troisième, la fille Perrouche hurle de douleur.
Au premier, Melle Dochant reprend le même morceau, du Mozart il semblerait.
Au deuxième, le chien aboie encore.
Au quatrième, elle éponge, essore, les récipients débordent.
Au rez de chaussée, Mme Policarpe n’est pas contente, sa poule n’a pas pondu, elle claque la fenêtre et coince la queue de la bête.
Au troisième, la fille Perrouche finit dans les bandelettes et jette sa machine par la fenêtre.
Au premier, Melle Dochant se plante à la quatorzième mesure.
Au deuxième, le chien aboie toujours.
Au rez de chaussée, la poule ne pond plus,Mme Policarpe lui tord le cou, la fait bouillir et lance la tête sur le trottoir.
Au troisième , la fille Perrouche pleure, elle n’ira pas au bal !
Au premier, Melle Dochant en colère par ses échecs, se prend les doigts dans le couvercle du piano.
Au deuxième, le chien aboie.
Au quatrième, l’eau monte !
Au rez de chaussée, la S.P.A. est appelée
Au troisième, la fille Perrouche fait une tentative de suicide.
Au premier, melle Dochant ira aux urgences.
Au quatrième, on appelle les pompiers pour un dégât des eaux.
Ils seront sur place pour découvrir au deuxième un chien aboyant à côté de son maitre mort depuis plusieurs jours.