Mercredi 13 avril. Le chat a disparu. Cette sale bête s'est
encore fait la malle. Enfin bref, elle sera de retour demain, comme
d'habitude. Madame aime son confort.
Jeudi 14 avril. La voisine du dessus s'est encore éclatée toute
la nuit. Traînée, va ! Pas certaine que ce soit le même que la semaine
dernière en plus. Pas vu le chat. La finaude a dû se trouver un matou.
Vendredi 15 avril. J'ai fait remarquer au concierge que le palier
n'avait pas été nettoyé de la semaine. Ce faignant s'en occupera
demain, qu'il a dit. Je lui ai demandé s'il avait vu mon chat. Rien non
plus. Mais où est-elle donc passée ?
Samedi 16 avril. J'ai passé tout l'immeuble au peigne fin, pas de
trace du chat. Ce n'est pas normal. Elle ne reste jamais dehors plus de
deux jours de rang. J'ai redemandé au concierge : rien. La voisine d'en
face non plus n'a rien vu. Où est mon chat ?
Dimanche 17 avril. Après la messe, j'ai refait tout l'immeuble.
J'ai frappé à toutes les portes pour savoir si quelqu'un avait vu mon
chat. Le petit Karim m'a assuré qu'il l'avait aperçue au 7ème pas plus
tard qu'hier, mais personne au 7ème n'a rien pu me dire. J'ai même été
sonner chez Mme Fanchu, c'est dire ! Elle n'a rien vu non plus,
soit-disant. Mais moi par contre j'ai bien vu son sourire en coin.
Lundi 18 avril. Je n'ai pas dormi. Ça m'a occupé l'esprit toute
la nuit. Je sais ce qui est arrivé à mon chat. C'est Mme Fanchu. C'est
elle qui m'a pris mon chat. Elle m'en veut depuis que la sienne s'est
brisé la nuque en tombant de l'escalier de secours. Soit-disant que
c'est ma faute, à cause que c'est par là qu'elle venait chiper les
sardines sur mon balcon. En quoi c'est ma faute ? Qu'est-ce que j'y peux
si sa bestiole était débile ? Mais si elle a touché à un poil de ma
Marie-Antoinette, elle va avoir affaire à moi.
Mardi 19 avril. La chatte est revenue. Elle n'était pas chez Mme
Fanchu finalement. J'ai été voir hier. J'avais tort, je le reconnais.
Peu importe. Pour ça ou pour autre chose, la vieille bique a bien mérité
ce qui lui est arrivé. C'est pas demain la veille qu'elle m'emmerdera
de nouveau.