vendredi 26 janvier 2018

dialogue entre écrivain et lecteur

En rentrant du travail, je regarde Fifi, mon poisson rouge. C'est joli, il tourne, il m'hypnotise, m'apaise, une sorte de thérapie Fifi.
"Que veux tu qu'il fasse d'autre ce pauvre poisson, il s'ennuie, tu te soignes par l'ennui des autres, quelle philosophie!"
" En effet, pour déculpabiliser, je vais en acheter un autre. Ils tourneront dans le même sens, ils se courront après, ce sera encore plus joli! Ils vont bien jouer tous les deux."
" Vous appelez ça jouer, se mettre en file indienne et regarder uniquement la queue de son congénère."
" Vous m'agacez, j'ai besoin de m'apaiser et c'est une histoire entre Fifi et moi , il n'y a pas de place pour vous."
" Ce que j'en dit c 'est simplement pour vous rappeler que les poissons sont des êtres vivants, vous pourriez avoir des ennuis avec les défenseurs de la nature."
" Vous cherchez à me donner des tracas supplémentaires, moi j 'ai besoin de m'apaiser et qu'est ce que vous connaissez de la vie des poissons?"
" Mettez vous à leur place, être enfermés dans un bocal juste pour vous distraire, c'est moyen , non."
"Ce  n'est pas une distraction, il s'agit de raconter ma vie de stress et de m'apporter un apaisement, je veux partager mon expérience avec les autres, donner une idée de tranquillité sans médocs."
" Quel rôle vous donnez là à ces pauvres bêtes, pensez à elles."
" Vous m'énervez avec vos remarques, je pense à mes poissons, je les soigne, les nourris, change l'eau."
" Parlons en de l'eau, pleine de javel, ils vont se décolorer, s'intoxiquer!"
" Bon , je vais vous écouter et changer mon histoire, demain je porterai Fifi et son copain à la rivière et je raconterai leur périple vers la mer, la traversée des campagnes et des villes, les rencontres au fil de l'eau, ce sera une autre forme d'apaisement, la tranquillité retrouvée au fil de la vie. Dans le bocal, je ferai pousser des plantes."
" Et voilà que vous recommencez, quelle manie d'enfermer la vie."
" Cette fois ça suffit, taisez vous, c'est mon affaire, je ne vais pas arrêter d'écrire sous prétexte que les mots enferment la vie  dans des phrases."