dimanche 10 mars 2019

Autobiographie

Tout ce qui suit est subjectivement scientifique. Ça ne veut rien dire, mais c’est comme ça.

Il ne se souvient pas de quand ça a commencé, mais il sait que ça a duré un certain temps, trop longtemps peut-être. Il sait en revanche comment ça a fini. Par l’improbable, le hasard du chaos des soubresauts des gens, en un lieu et un temps.

Il est un longtemps, même en essayant, malgré les six. Puis ils sont deux, un temps, puis quatre en même temps, avant de partir.

Il part beaucoup. Il suit d’abord, sans voix au chapitre, et puis quand c’est à son tour il continue, parce que c’est comme ça que ça se passe. Il atterrit un jour, saute et repart, un peu, puis revient. Y reste-t-il ? On ne sait.

Les coups d’épée dans l’eau sont nombreux. Les loupés, les ratés, les actes manqués. Les échecs patentés. Les fausses victoires. Les chausse-trappes aussi, une en particulier. Et puis, Excalibur, l’anneau des Nibelungen, au coin de la rue.

Pendant ce temps, il se remplit la jarre. Il filtre, écume, distille et décante toutes les essences qu’il peut trouver, les organise, les range, les ordonne, bâtit sa maison avec, pierre par pierre, avec des fondations solides, cent fois reprises, cent fois démolies et reconstruites, et puis des murs hauts percés de grandes fenêtres, une charpente robuste, un toit non pas étanche mais insensible aux attaques. Il laisse en revanche la porte grande ouverte, aux quatre vents, à tout ce qui peut oser en passer le seuil. Il accueille, il teste, il détruit ou accepte, jette au feu ou accroche au mur, et puis il sème, sème, à tous ces vents qui font vibrer la maison. Il est loin d’avoir fini. Il commence à peine.