dimanche 10 mars 2019

Jeux

Jouer
à saler la mimolette ;
à virer la bobinette ;
à la calculette pékinoise ;
à la marelle aux cent toises ;
à la caravelle des Sétoises ;
à marcher sur la tête.
Jouer
au dindon décapité ;
au saumon inopiné ;
à servir la cuillère en argent ;
à courir la gigue du sergent ;
à finir la soupière du régent ;
au croûton tout mité.
Jouer
au ronflard, à la riguette,
à embrouffer le lard aux crevettes,
à la Saint Douard, au pastaglète,
à piquer les écharpes des coquettes,
au grivart, à la sauvette,
à laisser le canard faire la fête.

Finir la soupière du régent
Jeu médiéval, joué par les écuyers et les personnes de bas rang lors des repas, qui consiste à voler des morceaux aux chevaliers et aux seigneurs.
À chaque tour, le gagnant du tour précédent — le régent — lance un défi aux autres — les vassaux— qui répondent avec leurs propres idées, le but étant de proposer un défi plus difficile que celui qui vient d’être réalisé. Cette phase de marchandage se termine quand le régent et les joueurs tombent d’accord sur un défi, et qu’un ou plusieurs vassaux le relèvent. Le premier à réussir le défi devient alors régent. Le jeu se termine avec le repas, le gagnant est le dernier régent.
Les morceaux volés sont à chaque fois répartis entre les joueurs, le régent prenant la plus grande part et distribuant le reste à sa guise. Ce jeu permet d’améliorer le repas des personnes les plus mal placées à table, notamment lors des banquets. Le risque est bien évidemment de se faire prendre, et de finir au cachot pour chapardage, bien qu’en général, les victimes ayant elles-mêmes joué à ce jeu étant plus jeunes, les voleurs s’en tirent avec une simple rouste. On rapporte cependant que le roi Laudun, s’étant fait piquer une cuisse de faisan aux morilles lors du tournoi de printemps, fit pendre le voleur, qui n’était autre que le puîné du Comte d’Auxois. Cette décision fut d’ailleurs un des éléments déclencheurs de la Guerre des Trois Rivières.