lundi 6 novembre 2017

Une journée à la plage

A droite il y a les familles du coin.
La blonde avec ses moutards, les sacs carrefour à bloc de jouets, pelles, rateaux, seaux, serviettes, parasols... Son mec suit, le temps de fermer la voiture. Dans les mains, les glacières et les chaises longues.

Au milieu, il y a les touristes. On descend de la voiture, on longe le lit de la rivière et HOP! la plage, le sable, la mer, le pied.

A gauche, il y a les aventuriers nudistes. Juste une serviette et la crème solaire.

Et moi j'attends la désertification et le silence moite.

A neuf heures, presque personne. La copine qui descend digérer son chagrin, celle qui doit garder la forme et qui court et qui nage, le pêcheur qui revient en zodiac avec un seau de soupe.

A dix heures, la mamie et ses quatorze petits enfants. Crème solaire à tour de rôle, tee-shirt anti UV, lunettes, casquettes, nagettes.

A onze heures, le gros de la troupe a enfin fini le petit dej, la toilette, la vaisselle et  les courses au camping. La blonde et son mec par exemple.

A midi, le parasol, faut qu'il tienne! Le vent se lève et les brailleurs viennent réclamer les sandwiches et le paquet de chips.
Les touristes du milieu et les aventuriers de la gauche arrivent en bande ou en couple.

A quatorze heures la mamie remonte pour la sieste.
Au milieu c'est noir de monde et à droite ça bouquine sous les parasols.

Et moi j'attends la désertification et le silence moite.

A seize heures la plage affiche son heure de pointe. A droite, à gauche, au milieu, même combat: des cris, des bateaux, des scooters de mer, des palmes, des chiens, des méduses, des ballons, des raquettes.

A dix-huit heures le flot se distille. Ca remonte le chemin pour les douches, l'apéro, le dîner.

A dix-neuf heures, c'est copains/apéro en attendant le coucher de soleil. Ca picole, ça rigole, ça danse entre deux cacahuètes et trois mojitos. Le bruit du clapotis en bord de mer est couvert par les rires et la musique.

Et moi j' attends la désertification et le silence moite.

A minuit, c'est bain de minuit.

A deux heures tout le monde rentre chez soi. Même moi, qui attendra demain pour ma désertification et mon silence moite. Peut-être.