vendredi 22 janvier 2016

Fenêtres d'hôtel

San Francisco :
Pas beaucoup regardé à travers. Trop de choses à voir, à faire, dehors. La nuit, surtout, les lampadaires et les sirènes dans le noir, les néons d'en face. Le bleu du matin aussi, diffus, de l'aube, avant de sortir.

Los Angeles :
Un treillis fin et pas en très bon état, qui donne sur un couloir d'herbe et de béton, entre notre mur et la palissade en lattes blanches du bâtiment d'en face. Un mètre à peine. La profondeur de champ d'une flaque d'eau.

Bruxelles :
Une rue, petite, adjacente comme on dit. Une ruelle, pas bien famée ni fameuse. Des immeubles en briques sombres, typiques. De grandes baies vitrées sur la rue, noires, opaques, seulement éclairées par les néons dansants qui leur luisent dessus.

Lucca :
Le canal, vert, paresseux. Le calme, derrière le rempart. L'air frais du matin, l'odeur du café, le sourire de la cafetière. Et le soleil, qui se fait promettre une belle journée.

Saragosse :
De la lumière. Des tonnes de lumière, à peine contenues par les rideaux, des tombereaux de lumière qui vous écrasent, vous roulent dessus à peine ceux-ci entrouverts. Trop de lumière.

Helsinki :
La cour est vide, tout le temps. Et jamais sombre. La bénédiction des hautes latitudes quand s'en vient juin. Rien ne bouge. Rien ne vit. Un calme retenu, puritain.

Paris :
Vue sur le Fleuve, de nuit. Un pont, des tours, point.

Tokyo :
Une allée sans nom. Sans trottoirs. Et des câbles, à ma hauteur, innombrables, emmêlés, entrelacés. La toile d'araignée de la ville, qu'on dit d'ordinaire tentaculaire.

Corte :
Du vert. Et de la pluie.