vendredi 22 janvier 2016

Parades

C'est la nuit. Une nuit blanche. Le ciel est cloisonné, des briques qu'aucune pioche n'est jamais venue égratigner. Crayon en main, je surfe sur le sel de la mer. L'île n'est pas loin, les moutons y scandent une antienne peu glorieuse, à base de salamis et de bigorneaux harangonnés. Clic ! fait la vache, les pis en trompettes et le trombone frémissant. Elle tourne, elle tourne la tête de la baleine, sur son trente-et-un elle tourne, et il est bientôt midi trente-deux. Ciel ! hurlent les murs en se cognant les uns aux autres dans une cohue conjointement composée de compotes cossues peu coopératives. Il est l'heure, tous en chœur ils courent. Le monde tangue et coule de travers. La fille du vent s'est levée de bon pied, son petit déjeuner est prêt. Elle ouvre la bouche et boit le tout, tout l'univers. Et glou et glou jusqu'à la lie, l'hallali, la dernière goutte.