Les incipits :
Chaque fois que Christiane ouvre la bouche, c’est pour vous
parler de sous, de l’augmentation du prix de la baguette de pain, du montant
mensuel de l’abonnement au journal, de la stagnation de la valeur de la viande pourtant
elle est végétarienne Christiane. Je pense qu’ elle a été conçue avec une
calculette dans la tête, au cours des repas on lui prépare des énoncés de
problèmes…
Je ne comprends pas pourquoi les gens s’interrogent tous les
jours sur le temps qu’il va faire. On ne peut rien changer alors sortez !
Mince, c’est inondé !
Quand je pense à Rachel, je me souviens du garçon avec
lequel elle est partie un matin d’automne, c’était mon petit ami.
La question était précise, le commissaire de police voulait
savoir à quelle heure j’avais fermé la cage des lapins le soir du 3 octobre
1968.
Il est trop petit pour moi ce tiroir à chaussettes, j’ en ai
de toutes les couleurs et pas de déparaillées, pourtant je n’ai pas le souvenir
d’être sortie avec une seule chaussette dans mes baskets.
La prochaine fois que j’entendrai claquer les voiles dans ma
tête, je partirai, je m’abandonnerai au vent portant, je partirai…
Tout s’est passé comme prévu, elle est arrivée, toute belle
du moins elle le croyait, elle s’est installée à table, a pris la parole, ne
l’a plus quittée, elle nous a saoulé.
Avant ma naissance déjà, je me posais des questions sur la
vie, c’est bien ? c’est nul ? Quel charivari ! et si je restais
là au chaud ! j’ai eu pitié de ma mère, trainer un tel fardeau ! Je
décidai d’essayer, on ne sait jamais…
Viviane n’avait
jamais eu de chance et pourtant en se levant ce matin -là, elle sentit que
quelque chose allait se passer dans sa vie. En buvant son café, elle découvrit
dans l’immeuble en face un nouveau voisin ou un chien, elle ne voit pas bien
Viviane.