dimanche 4 décembre 2016

Qu’est-ce que je lis ?


L’heure sur mon réveil, il faut bien s’informer du moment où il se ferait temps de se mettre en mouvement.
Le paquet de biscottes devant mon bol de café, je le connais par cœur mais j’aime le relire, je le trouve joli « le pain des fleurs » c’est plus poétique que céréales, je peux encore un peu rêver avant d’attaquer la journée.
Je lis les destinations du métro, je suis capable de partir dans le sens opposé d’où je veux aller.
Je lis les affiches dans les rues, c’est grand, c’est beau, j’aime la graphie qui accentue le sens des mots.
Il m’arrive aussi de lire le nom des rues que je ne retiens pas mais qui ma questionne sur un homme, un événement. Si, je retiens ceux qui chantent à mon oreille, rue des volubilis, des pas perdus…
Je lis les titres des revues dans les kiosques à journaux, ils font défiler devant mes yeux la totalité de l’humanité, les guerres, les petits plats, la philo et les petits bobos.
Parfois je lis le dictionnaire, comme ça, sans savoir pourquoi.
Je feuillette des catalogues de tricot, de broderies pour entretenir quelques envies d’ouvrages concrets pour garder le lien du réel.
Depuis peu, je lis des énoncés de problème et je revisite les règles de grammaire, ça c’est pour le mercredi.
Je lis des histoires de botanique, reste de mes balades en pleine nature, quand je parlais aux arbres.
Dans les librairies, j’aime parcourir les couvertures de livres que je ne lirai pas.
Je lis les modes d’emploi, plusieurs fois, ma tête n’est pas formatée à cet exercice, je ne comprends pas toujours, mon intuition est parfois plus sure.
J’ouvre la boite aux lettres dans l’espoir de lire une vraie lettre comme autrefois. Il n’y en a pas.
Puis, il y a ce livre que je ne finis pas, je ne me concentre pas, je lis plusieurs fois la même page, ça n’avance pas. Je l’avais pris dans mes rayons, je voulais une lecture facile mais finalement ce loup qui n’est peut -être pas un loup, je m’en fous. Grand méchant loup, loup garou, peu m’importe.
Finalement je préfère me cogner à la grande histoire, Michel Ange à Constantinople. Le voyage et la permanence des hommes. Avec Mathias Enard, je plonge dans l’orfèvrerie de la création, je suis captivée et le livre fermé accompagne encore mes pensées.
Je lis aussi, modernité oblige, des sms, des spams, des mails mais aux écrans je préfère le papier, le toucher, l’imprimé.