lundi 26 janvier 2015

Lettre au père Noël


C’est vrai, cher papa Noel quand j’ai reçu ta carte hier j’ai eu une grande surprise : je ne te voyais pas comme me le montrait dans la carte, vu ton âge, danser avec une dame qui elle aussi avait une grande robe rouge ! Leur mouvement tourbillonnant sur des patins à glace se passait sous une pluie d’étoiles émerveillées. C’était magnifique ! Comment te dire ? J’ai été ému. Tu le sais bien : il y a des cadeaux qui ne peuvent se regarder que bien caché à l’abri dans le secret.

Ce sont les cadeaux de la caverne d’Ali Baba et c’était un instant comme si j’en avais trouvé le sésame. (Cela m’enchante et m’étonne encore aujourd’hui) Je crois que jamais, je n’en comprendrai la formule magique, mais, vois tu je la dis encore avec ferveur en pensant à toi. Un instant on se prend à rêver. Il existe un pouvoir qui transforme notre vie, qui nous permet de passer de la citrouille au carrosse, de cendrillon souillon mal aimée à l’éblouissant destin d’une princesse adorée. Les douze coups de minuit peuvent bien sonner maintenant. Je sais que tout est réversible et même éphémère, mais je sais aussi maintenant que le monde et nos vies sont plus vastes que ce qu’elles peuvent bien nous donner à voir et à entendre.

Voilà, cette carte est bien arrivée à propos. Bientôt le solstice d’hivers inversera la courbure des jours et celle du temps. L’ombre ne dévorera plus la lumière et chaque jour sera un peu plus long. Voilà, c’est cela la danse, la lumière et son indicible secret : elle nous garde les yeux ouverts dans l’exacte lucidité du chemin si doux que nous passons ensemble.