mardi 13 janvier 2015

Pot-pourri

Je ne vois que le ciment du sol, un pauvre petit carré tordu illuminé par la Lune, pas une réussite mais ce n'est pas grave : il dessine malgré tout une surface vide à remplir.
C'est beau le vide, en fait.
Le vide.
Le rien.
Le désert.
Une planète déserte où tout est à faire.
Faire, mais faire quoi ?
Danser ?
Tu veux danser ?
Tourner au son des guitares, comme les Tsiganes ?
Il y a  bien des déserts en Espagne, non ?
L'Espagne affolante. Le torrero est mort et la danseuse fait claquer ses castagnettes. Clac ! Clac ! La Lune est rouge, la Lune saigne sur le ciment. Les murs sont noirs et pleurent bleu.
Plop !
Une bulle qui éclate.
Une bulle qui mendit.
Mandibule, ha ! ha ! Quelle blague !
Mandibule, bulle de savon…
Ainsi font, font, font, les marionnettes et les poissons.
J'ai un poisson dans la tête. Il tourne, il tourne. Il pétille, le con, il fait des bulles et ça tourne, ça tourne dans ma tête, des petites bulles percées en un milliard de gouttes perlées.
Il pleut sur le ciment.
Ne pas y penser. Oublier, oublier, rester dans sa tête, loin de la réalité, s'inventer une vie, un monde, l'écrire, se le graver dans les neurones, des kilomètres de faux souvenirs, ne pas souffler, ne pas se retourner, aller de l'avant, fuir, fuir, vite, vite, jamais fini…
Ma tête frappe le ciment et il pleut du sang. Mes tempes frappent le béton et s'échappe le poisson.

J'aime le chocolat, et toi ?