jeudi 14 novembre 2013

A L'oued d'EDEN

Sortir d'Alger en direction de la Tunisie vers l'est, aussitôt tourner à droite plein sud . Rouler 800km tout droit traverser l'Erg occidental, le plateau du Tadenaït. Direction In Salah.
Au premier palmier, prendre à gauche direction Tidikelt Hôtel , numéro de téléphone 002. 132. 936. 03. 93.chambre numéro 11. Une suite à 11.175DZD[i[1] la nuit, trois pièces plus salle de bain,  une entrée avec table basse, fauteuil, un salon avec divan style marocain et enfin une chambre de 40 m2, le tout bercé par la clim à fond. C'est là que  Merzak Allouach est descendu.
 Merzak Allouach cinéaste algérien, 1954/2012 . On se souviendra de ses plus grand succès :
·         " Fatima la voilée du hammam ».
·          « Zoubida et les quarante violeurs ».
·         « Elle ne roule pas que le couscous »
... Et je passe sur les divers reportages…
 Merzak est venu faire des repérages dans le désert en vue de son prochain film. Merzak a embauché un chauffeur pour le conduire à In Salah . Abdennour Daoud né le 25 août 1972 à Alger , marié  et résident 6, rue Marie Roche Grosse , El Biar , Alger.

Le Crime

Le 7 novembre, (il y a toujours des avenues du 7 novembre ) donc le 7 novembre 2012 à 8:00, Merzak a convoqué le caïd du district d'In Salah dans sa suite de l'hôtel Tidikelt, à 8:00,suivez svp, or, à 8h (oui, 8:00h bourrins ) personne n'ouvre la porte de la chambre. Tambourinage, appel, rien n'y fait. Finalement, le passe de la réception finit par avoir raison de la serrure. La chambre est vide personne juste  une Marlboro qui finit de se consumer dans le cendrier, un miroir cassé et quelques tâches brunes ça et là, un porte feuille à terre d'où dépasse le permis de conduire de Abdennour Daoud et aussi une babouche ( oui, une seule abrutis) et walou...

De la fenêtre de la chambre
la veille
Première Marlboro, 6:00 du matin Merzak est devant sa fenêtre de la chambre numéro 11, dans moins de trente minute, le soleil va pointer au dessus des dunes qui encerclent la ville de In Salah (levé aujourd'hui à 6:24 couché à 18:04) difficile de distinguer le jardin de l'hôtel. Les franges noires des palmiers gomment pour le moment le relief des bandes de fleurs qui courent le long de la piscine, la maison du gardien est seule visible où une bougie dans un photophore rayonne et distille le reflet de la silhouette de celui-ci  endormi sur une chaise.
6:15, un semblant de lumière chasse légèrement  les étoiles de l'horizon . Merzak connaît cet instant où il ne reste  quelques minutes avant de voir les dunes noircir et d'un coup pointer une forme rouge et jaune écrasée pour à nouveau reprendre couleur paille et de plus en plus...
 Merzak, il en a vu et encore vu et revu. Des levers de soleil. Merzak se réveille toujours très tôt , vers 5:00,en général, et cette vision idyllique pour les touristes ça le gonfle, l'énerve . Alors il allume sa troisième cigarette , il tire le rideau sur la fenêtre , allume la lumière au plafond : jour !
Merzak cendrier d' une main clope de l' autre pose son cul sur le bord de son lit. Tour circulaire de  la chambre. Pour être le plus grand hôtel du coin, Merzak n'est pas mécontent de la suite qu'il a réservé , elle est juste bien décorée. Spécial hypothétique touriste qui se serait perdu dans ce trou pourri. Tapis berbère au sol , la  peinture d'une fantasia qui recouvre la surface du mur face à son lit , tentures de part et d'autre de la  fenêtre,  porte en bois de palmier, sans oublier les fameuses lampes en peau de chèvre, bon en clair l'image d' Epinal du coin. Pas d'âme ,aucun  intérêt ! non juste la couleur des murs rose oui rose, le rose qui ne dit pas sa couleur, le rose pâle, pas franc, le rose pisseux, le rose pisseux des gâteaux arabes, le rose lamentable, sournois qui ne s' affiche pas comme une couleur, un rose faux-cul,  pas franc , en clair une couleur de merde. Merzak en reste rêveur qui peut peindre une pièce de cette couleur?
En bref dans cette chambre qui se veux être l'archétype du désert , les seuls objets qu'il affectionne  ce sont les deux fibules qui emprisonnent les rideaux de part et d'autre de la fenêtre . Sa grand mère avait les mêmes.
6:50,cinquième Marlboro, il y a trop du fumée dans la chambre Merzak pousse le rideau de la fenêtre et l' ouvre. L'astre du jour est bien en dessus des dunes, la lumière est déjà vive. Le palmier noir il y a un temps est maintenant d'un vert pisseux poussiéreux ,le gardien a disparu, le filtre de la poussière est en action . Encore un jour de plus "le soleil vient  de se lever encore une belle journée, tiens,v'là l'ami Abdenour ... »


Scène du crime

Merzak est à sa fenêtre.
yahamoualdik[2] il n' est pas encore 7:00  et déjà ce meboul[3] d'Abdennour vient me niquer le groove.  Et ce con de muezzin qui gueule que Dieu est grand !  Abdennour vient de disparaître dans l'entrée de l'hôtel
-Toc toc. C' est moi Abdennour !
-Oui oui, c'est le cheitan[4] en personne qui t'envoie me casser les pieds à cette heure? 
 -Oui oui c'est ça salade de loukoum (Salam alekoum) t'es tombé du lit ou on t'a viré de ton gourbi
 -Non pas du tout Mr Merzak
 -Alors pourquoi tu viens me polir le chinois à 7:00 du matin ?
- c'est à dire Mr Merzak que j'ai ma femme qui m'a téléphoner et que je dois repartir pour la casbah fissa
-Mais il n'est pas beau lui, je t'ai acheté pour la semaine, il n'est pas question que tu te casses avant , je vais te filer une trèha[5] , tu vas goûter à l'ahsa[6] ! Ni une ni deux joignant le geste à la parole, ma main droite vole sur sa joue en même temps que mon pied se dirige vivement en direction de (je ne peux pas le dire il y a une jeune fille) en tout cas le shoot fut digne d'une reprise de volley  de Michel Platini ( pour les plus jeune un ancien Zinedine Zidane) à tel point que ma babouche en disparut . Il doit être eunuque le zèbre même pas il bouge  , même pas il bouge façon de parler, juste la tête ( mais à la vitesse de la gazelle qui vient de croiser le regard d'un lion qui l'envisage comme son prochain repas) bon bref juste la tête d'arrière en avant, comme ça, ça ne dit rien c'est sûr, d'arrière en avant,  juste un petit détail qui a son importance. En avant de sa tête , il y a la mienne, Abdennour est plus petit que moi donc pour une meilleure compréhension l
(l'Arziz[7]  il a le front au niveau de mes dents) maintenant, j'en reviens à ce mouvement d'arrière en avant qui finit dans mes dents!
Cette enflure vient de me défoncer la gueule en un seul coup de tête je recule et m'entrave dans le fauteuil de l'entrée , qui lui, statique lourd , dur et immobile en profite à son tour pour me martyriser l'arrière de crâne ,zob[8] ! Ça calme!
Abdennour je le sens bien est un tout petit peu énervé, j aurai peut être pas dû lui parler comma ça à ce chaoui[9] des montagnes ?
Il est vraiment  véner, je me contente de le voir fondre sur moi comme la vérole sur le bas clergé (lui par contre il devait être avant- centre au foot parce que là j´ai du mal à reprendre avec humour ma respiration) je suis plié comme un cartable sur le tapis berbère, il en profite pour me virer un coup de pompe dans l'estomac ( franchement il est véner l'arziz) j'ai toute la voie lactée qui défile sous mes yeux. Sans un gramme d'air dans les poumons, je me redresse sur un coude et de la main gauche le majeur tendu je lui fais un joli sourire édenté.
C'est peut être là que j'ai fini de l'énerver Abdennour. Il se retourne vers moi, dans sa main il a une bouteille de gin, son corps se vrille, la bouteille ce cache derrière lui puis comme un moteur à élastique de nouveau son corps entame un mouvement de rotation inverse
(bon vous avez compris ou il vous faut un dessin ?)
Je reprends donc, son corps entame une rotation rapide et accélérée ce qui a pour effet :
1.     en tournant son bras prolongeant la rotation de son corps (voir force centrifuge)
2.    vue que le dite force centrifuge augmente le poids de la bouteille , elle même dans sa main au bout de son bras
3.    résultat la bouteille de trois tonnes cinq cent rencontre mon crâne à la vitesse de la lumière .
 Ah, oui à ce propos pour moi stop la lumière !



[1] . Dinar algérien
[2] s'il te plaît
[3] imbécile
[4] Satan, diable.
[5] raclée, correction.
[6] racine de matraque.
[7] mon chéri
[8] bite
[9] nomade



Aoussin Ben Alli( Baba).

Aoussin est arrivé tard ce lundi soir à In Salah. Onze heures de voiture non stop depuis Alger. Aou est un homme dans la cinquantaine, plutôt rond, voir même très rond. Costume éliminé gris, qui n'a plus de forme, incapable de fermer sur son ventre, chemise qui fut blanche un jour, trempée de transpiration, cravate noire pas bien nouée ,chaussures en cuir noir avec de petits lacets très fins et courts.
Aou arbore une petit moustache fournie et noire comme ses cheveux .
Il fait encore 35° ce soir à In Salah. La voiture est arrêtée devant l'entrée de l'hôtel Tidikelt le moteur au ralenti, les fenêtres fermées, la clim à fond .
Aou a passé onze heures dans cette voiture , mais pas le moment d'en sortir , juste descendre la température qui lui pèse .
Aou est assis sur le siège arrière, en plein centre, les jambes écartées le plus possible, allongées, les mains posées sur la banquette de chaque côté de son corps .Il est seul maintenant dans la voiture .Aou s'est débarrassé du chauffeur à qui il a demandé de porter sa valise dans la chambre, qui lui a été réservée depuis Alger. Dans ce calme ronronnement ventilé, Aou parcourt mentalement les dernières vingt-quatre heures :  Alger, commissariat central troisième étage, bureau du commissaire Aoussin Ben Alli Baba . Aou est calé dans son fauteuil sous la clim , il parcourt d'un œil distrait le journal "Alger matin" .
Aou n'est pas un violent, commissaire, certes  mais à l'usure ...
Il a monté tous les grades sans jamais faire de vagues et encore moins d'exploits voire même en usant de petites lâchetés laissant les autres porter la chapeau .
Aou est dans son bureau tranquille jusqu'au coup de téléphone qui va provoquer ce déplacement.
Une boîte venait d'arriver par porteur sur le bureau du commissaire principal de la place, son chef.
Une boîte anonyme, mais contenant plusieurs pièces troublantes qui sans la nommer désignaient une personne particulière, au mode de vie sulfureux...
Dans cette boîte quatre titres de films du même réalisateur, des morceaux de verre , un gravier, un billet de monnaie étrangère qui laisse à penser à des dessous de table, et surtout douze photos dont une coupée en deux. Un rapide examen des douze visages mit en lumière que onze d'entre elles étaient porté disparues. Toutes les personnes sur les photos avaient un rapport avec les films . Pour la douzième photo coupée en deux, elle correspondait à un jeune connu des services de police qui habitait Alger, et dont l'épouse est sans nouvelles. A cette heure ce qui inquiète le chef, Commissaire Principal, c'est la disparition du cinéaste Merzak Allouach, et Abdenour étant son chauffeur.
 Ils sont partis tous les deux à In Salah faire des repérages .

Aou se revoie traînant les chaussures pour se rendre dans le bureau du chef.

Puis retour à son appartement dans le bas de la rue Jean-Jacques Rousseau,  petite valise en faux cuir, deux chemises, un caleçon ...
Douche froide pas d'eau chaude dans son  appartement, puis couché seul, de très bonne heure . Départ 6:00, (Inch Allah).

Aou rouvre les yeux le chauffeur est devant la porte de la voiture
 -vous avez la chambre 12, mitoyenne à celle de Merzak Allouach.
 Le concierge ne l'a pas vu  depuis avant hier soir, si vous voulez bien venir Mr le commissaire .
Aou se penche sur la banquette , ouvre la porte, l'air chaud lui saute au visage, il glisse  sur le Skaï, met un pied au sol et dans un effort accompagné de gémissements s'extirpe de la voiture et entame la traversée de la cour de l'hôtel d'un pas mou, lent et traînant .


L'enquête.

Dans l'hôtel
-Chambre 12 merci !
-La clim est en marche ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Faites moi monter à manger et des bières !
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Tant que je vous ai sous la main, dites moi, Merzak Allouach, vous l'avez vu quand la dernière fois ?
-Avant-hier soir Monsieur le Commissaire, par conte j’ai croisé son chauffeur hier matin de bonne heure.
-Ok ,vous avez un passe alors, quand vous viendrez me porter les bières ne l’oubliez pas.
-Bien sûr, Monsieur le Commissaire.
Quelle chaleur ! Chambre 12... voilà ,c’est là ok, ce n’est pas tout ça mais il fait faim, qu’est qu’il fout avec les bières ? Et cette clim elle fait plus de bruit que de froid ...
On toque à la porte 
Monsieur le Commissaire , quelques gâteaux , des dattes pour patienter le temps que les cuisines vous préparent un repas.
-Et les bières ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire, elles sont dans le sac, elles sont bien fraîches Monsieur le Commissaire.
- Donnes-les, et le passe?
-Le voilà, Monsieur le Commissaire.
-C’est bien et reviens dès que la bouffe est prête !
Loukoums et bières... il y a mieux.
Sachet de gâteaux et bières dans une main , le passe dans l’autre, me voilà ouvrant la porte de la chambre de M .Allouach du bout du pied je pousse la porte, en prenant bien soin de rester sur le seuil, je cherche l’interrupteur le long du mur côté droit de la porte, comme dans ma chambre.
Je procède par ordre: au sol quelques morceaux de verre, pas beaucoup juste cinq ou six morceaux dont un plus grand couvert de brun, ça c’est du sang !
 Je sors un mouchoir en papier de ma poche de veste, ramasse le petit verre avec, le plie et le range dans ma poche, à l’occasion je le ferai analyser. C’est le même verre qui était dans la petite boite de 10x10 sur le bureau du chef...
Maintenant j’avance d’un pas, je suis presque au milieu de l’entrée. Sur la gauche de la porte une babouche seule, encore un pas, je repousse la porte et pose ma canette vide sur la table basse, engloutis un gâteau et décapsule une autre bière. Au sol ,deux traces parallèles qui partent de l’entrée en direction de la fenêtre. Bon, je les vois très bien ,pas besoin de me baisser ! Rien de particulier d’autre. J’avance dans le sillage des traces vers la fenêtre grande ouverte, c’est pour ça qu’il fait une chaleur à crever dans cette chambre, je finis le dernier biscuit, j’ai oublié de lui dire de monter du vin avec le repas !
Petit examen de la fenêtre, du gravier,  une trace brune... du sang ! Des cheveux collés  sur le bois, je me penche à la fenêtre et observe le sol  en dessous, les plantes sont écrasées comme si on avait balancé un gros sac dessus, je me retourne face au lit sur la table de chevet un portefeuille le passeport de Allouach, une montre Rolex, une liasse de billets.
C’est bon, j’en ai assez vu pour ce soir .Je referme la porte et retourne dans ma chambre. Le repas est servi sur la table face a la fenêtre, il a dû lire dans mes pensées ,deux bouteilles de Sidi Brahim sont posées avec.
A mon avis M. Allouach, s’est fait dégommer par son chauffeur et si ce n’est pas le cas ?
De toute façon ce n’est surtout pas moi qui vais arrêter quelqu’un . Allouach, est le fils tordu d’une grande famille Algéroise proche du Président, généreux donateur pour toutes les bonnes œuvres, spécialement celles de la police.
Demain, je ferai laver la chambre après avoir fait disparaitre les affaires qui y  trainent.
Il est bon ce vin !
Puis je téléphonerai au chef et lui dirai « il n’y a rien ici" et qu’ils ont quitté l’hôtel hier sans dire où ils allaient, que la boite doit être une mauvaise plaisanterie ou l'œuvre de déstabilisateurs  qui veulent mettre le désordre là ou il y en a pas .
Elle est bonne cette viande !

 Aoussin Ben Alli( Baba).

Aoussin est arrivé tard ce lundi soir à In Salah. Onze heures de voiture non stop depuis Alger. Aou est un homme dans la cinquantaine, plutôt rond, voir même très rond. Costume éliminé gris, qui n'a plus de forme, incapable de fermer sur son ventre, chemise qui fut blanche un jour, trempée de transpiration, cravate noire pas bien nouée ,chaussures en cuir noir avec de petits lacets très fins et courts.
Aou arbore une petit moustache fournie et noire comme ses cheveux .
Il fait encore 35° ce soir à In Salah. La voiture est arrêtée devant l'entrée de l'hôtel Tidikelt le moteur au ralenti, les fenêtres fermées, la clim à fond .
Aou a passé onze heures dans cette voiture , mais pas le moment d'en sortir , juste descendre la température qui lui pèse .
Aou est assis sur le siège arrière, en plein centre, les jambes écartées le plus possible, allongées, les mains posées sur la banquette de chaque côté de son corps .Il est seul maintenant dans la voiture .Aou s'est débarrassé du chauffeur à qui il a demandé de porter sa valise dans la chambre, qui lui a été réservée depuis Alger. Dans ce calme ronronnement ventilé, Aou parcourt mentalement les dernières vingt-quatre heures :  Alger, commissariat central troisième étage, bureau du commissaire Aoussin Ben Alli Baba . Aou est calé dans son fauteuil sous la clim , il parcourt d'un œil distrait le journal "Alger matin" .
Aou n'est pas un violent, commissaire, certes  mais à l'usure ...
Il a monté tous les grades sans jamais faire de vagues et encore moins d'exploits voire même en usant de petites lâchetés laissant les autres porter la chapeau .
Aou est dans son bureau tranquille jusqu'au coup de téléphone qui va provoquer ce déplacement.
Une boîte venait d'arriver par porteur sur le bureau du commissaire principal de la place, son chef.
Une boîte anonyme, mais contenant plusieurs pièces troublantes qui sans la nommer désignaient une personne particulière, au mode de vie sulfureux...
Dans cette boîte quatre titres de films du même réalisateur, des morceaux de verre , un gravier, un billet de monnaie étrangère qui laisse à penser à des dessous de table, et surtout douze photos dont une coupée en deux. Un rapide examen des douze visages mit en lumière que onze d'entre elles étaient porté disparues. Toutes les personnes sur les photos avaient un rapport avec les films . Pour la douzième photo coupée en deux, elle correspondait à un jeune connu des services de police qui habitait Alger, et dont l'épouse est sans nouvelles. A cette heure ce qui inquiète le chef, Commissaire Principal, c'est la disparition du cinéaste Merzak Allouach, et Abdenour étant son chauffeur.
 Ils sont partis tous les deux à In Salah faire des repérages .

Aou se revoie traînant les chaussures pour se rendre dans le bureau du chef.

Puis retour à son appartement dans le bas de la rue Jean-Jacques Rousseau,  petite valise en faux cuir, deux chemises, un caleçon ...
Douche froide pas d'eau chaude dans son  appartement, puis couché seul, de très bonne heure . Départ 6:00, (Inch Allah).

Aou rouvre les yeux le chauffeur est devant la porte de la voiture
 -vous avez la chambre 12, mitoyenne à celle de Merzak Allouach.
 Le concierge ne l'a pas vu  depuis avant hier soir, si vous voulez bien venir Mr le commissaire .
Aou se penche sur la banquette , ouvre la porte, l'air chaud lui saute au visage, il glisse  sur le Skaï, met un pied au sol et dans un effort accompagné de gémissements s'extirpe de la voiture et entame la traversée de la cour de l'hôtel d'un pas mou, lent et traînant .

L'enquête.

Dans l'hôtel
-Chambre 12 merci !
-La clim est en marche ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Faites moi monter à manger et des bières !
-Bien sûr Monsieur le Commissaire.
-Tant que je vous ai sous la main, dites moi, Merzak Allouach, vous l'avez vu quand la dernière fois ?
-Avant-hier soir Monsieur le Commissaire, par conte j’ai croisé son chauffeur hier matin de bonne heure.
-Ok ,vous avez un passe alors, quand vous viendrez me porter les bières ne l’oubliez pas.
-Bien sûr, Monsieur le Commissaire.
Quelle chaleur ! Chambre 12... voilà ,c’est là ok, ce n’est pas tout ça mais il fait faim, qu’est qu’il fout avec les bières ? Et cette clim elle fait plus de bruit que de froid ...
On toque à la porte 
Monsieur le Commissaire , quelques gâteaux , des dattes pour patienter le temps que les cuisines vous préparent un repas.
-Et les bières ?
-Bien sûr Monsieur le Commissaire, elles sont dans le sac, elles sont bien fraîches Monsieur le Commissaire.
- Donnes-les, et le passe?
-Le voilà, Monsieur le Commissaire.
-C’est bien et reviens dès que la bouffe est prête !
Loukoums et bières... il y a mieux.
Sachet de gâteaux et bières dans une main , le passe dans l’autre, me voilà ouvrant la porte de la chambre de M .Allouach du bout du pied je pousse la porte, en prenant bien soin de rester sur le seuil, je cherche l’interrupteur le long du mur côté droit de la porte, comme dans ma chambre.
Je procède par ordre: au sol quelques morceaux de verre, pas beaucoup juste cinq ou six morceaux dont un plus grand couvert de brun, ça c’est du sang !
 Je sors un mouchoir en papier de ma poche de veste, ramasse le petit verre avec, le plie et le range dans ma poche, à l’occasion je le ferai analyser. C’est le même verre qui était dans la petite boite de 10x10 sur le bureau du chef...
Maintenant j’avance d’un pas, je suis presque au milieu de l’entrée. Sur la gauche de la porte une babouche seule, encore un pas, je repousse la porte et pose ma canette vide sur la table basse, engloutis un gâteau et décapsule une autre bière. Au sol ,deux traces parallèles qui partent de l’entrée en direction de la fenêtre. Bon, je les vois très bien ,pas besoin de me baisser ! Rien de particulier d’autre. J’avance dans le sillage des traces vers la fenêtre grande ouverte, c’est pour ça qu’il fait une chaleur à crever dans cette chambre, je finis le dernier biscuit, j’ai oublié de lui dire de monter du vin avec le repas !
Petit examen de la fenêtre, du gravier,  une trace brune... du sang ! Des cheveux collés  sur le bois, je me penche à la fenêtre et observe le sol  en dessous, les plantes sont écrasées comme si on avait balancé un gros sac dessus, je me retourne face au lit sur la table de chevet un portefeuille le passeport de Allouach, une montre Rolex, une liasse de billets.
C’est bon, j’en ai assez vu pour ce soir .Je referme la porte et retourne dans ma chambre. Le repas est servi sur la table face a la fenêtre, il a dû lire dans mes pensées ,deux bouteilles de Sidi Brahim sont posées avec.
A mon avis M. Allouach, s’est fait dégommer par son chauffeur et si ce n’est pas le cas ?
De toute façon ce n’est surtout pas moi qui vais arrêter quelqu’un . Allouach, est le fils tordu d’une grande famille Algéroise proche du Président, généreux donateur pour toutes les bonnes œuvres, spécialement celles de la police.
Demain, je ferai laver la chambre après avoir fait disparaitre les affaires qui y  trainent.
Il est bon ce vin !
Puis je téléphonerai au chef et lui dirai « il n’y a rien ici" et qu’ils ont quitté l’hôtel hier sans dire où ils allaient, que la boite doit être une mauvaise plaisanterie ou l'œuvre de déstabilisateurs  qui veulent mettre le désordre là ou il y en a pas .
Elle est bonne cette viande !