lundi 16 novembre 2020

Le Titan

De sa faux il fend le monde
Emportant avec lui la nature
Par planètes entières il fauche
Rompt et éteint les êtres
Sans exception, sans discriminer
Tous égaux devant le Titan fou.
La peur, l'effroi du néant
C'était sur chaque nouveau visage
Quand dans le ciel apparaissait
Pour une nouvelle moisson
Ses yeux doux de compassion
De miséricorde, chaque vie sentie
Puis arrachée, sans effort
Ni hésitation
Une douleur de plus dans sa poitrine
Un fil tranché
Au nom de l'Amour.
Bourreau de lui-même
Épris de celle qui ne peut aimer
Celle que l'on ne peut réchauffer
Son sein pour toujours froid
Quiconque le touche
Ne peut qu'y succomber
Il fauche pour elle.
De la Vie ou de la Mort il sait
Laquelle des deux l'aimera mieux
Celle aux yeux sombres
Il a choisi, mais l'a-t-il vraiment ?
Ô Cupidon, qu'as-tu donc fait
En faisant tomber le Titan
En lui faisant plier les genoux et jurer
Allégeance pour la Reine ?
Tu as condamné le monde
Tu as condamné les dieux
Puisses-tu être maudit, Ô Cupidon
Ta folie nous a tués.