dimanche 15 novembre 2020

 Renaissance

Le choc fut d’une violence inouïe. Fred, projeté sur la route est mort sur le coup. François s’en est sorti avec un bras en écharpe et quelques ecchymoses. Annie qui était au volant, finit à l’hôpital, le corps à peine animé, cassé de multiples fractures. Huit opérations suivies de longs mois de rééducation. François, témoin discret des souffrances éprouvées par son corps, l’encourageait de son mieux. Annie n’était plus que l’ombre d’elle-même.

Deux ans plus tard, elle se surprit à refaire des projets, à rêver de montagne. Quand le corps médical lui donna le feu vert, ils décidèrent de gravir le mont Viso. Elle n’était plus la femme faible d’il y a six mois mais parfois la peur la saisissait. Elle se blottissait alors contre François et lui murmurait : « Serre moi fort et je réussirai ».

Impatiente de l’ascension, elle s’équipa de neuf de la tête aux pieds.

La randonnée fut de toute beauté, la montagne plus majestueuse que jamais. Ils atteignirent le sommet sans grande difficulté, dans un bonheur immense.

Au cours de la descente, ils aperçurent à mi-pente, au loin une vieille maison. Après avoir longé une bordure somptueuse de points jaunes, des trolles en pleine floraison, ils s’installèrent dans la bergerie pour la nuit.

Au petit matin, Annie interpella François : « Et si on restait ici ! »

« Et de quoi vivrons nous ? »

« De cueillette, d’amour et d’eau fraîche »