jeudi 28 mai 2020

« Je cherche une phrase, des mots dont je me souviens y étaient pris :
Vase, mort, ventilateur, oiseaux effarouchés, voleur. »
Le soir, quand la nuit tombe, l’angoisse me sert encore la gorge, je le revois, le voleur, mon vase sous le bras, ils se tient dans l’encadrement de la porte. Les oiseaux effarouchés se cognent contre les volets entr’ouverts et sur le rebord de de la fenêtre mon ara préféré git, mort. Le ventilateur tourne, tourne…
Je sens encore l’air déplacé par ce ventilateur affolé, en mode accéléré, une odeur de mort envahit la véranda, celle de mon Coco, le gardien du précieux vase acheté sur un marché. Je me vois encore ouvrir la fenêtre aux oiseaux effarouchés par le voleur sans doute.
Il me semble reconnaitre cette silhouette, ce n’est pas lui, le voleur, il m’a guidé dans l’achat de ce magnifique vase, ce n’est pas lui qui a donné la mort à mon compagnon, il le nourrissait tous les jours, ce n’est pas lui Palao qui se tient là comme un épouvantail devant le ventilateur, indifférent aux oiseaux affolés par ces courants d’air inhabituels.
Je n’ose y croire, Palao, voleur de mon vase. Il porte sur un bandeau les plumes colorées de Coco, il lui a donné la mort. Il arbore un sourire vengeur, vengeur de quoi, je ne sais pas. Soif de liberté. Il a effarouché les oiseaux pour leur offrir la forêt. Il fait voler ses cheveux défaits devant le ventilateur. Il rit, lance le vase contre le mur, il est comme possédé. Les yeux exorbités, il me fait peur.
Il me fait encore peur.