mercredi 6 mai 2020

Retour sur une semaine en points de suspension


 
Mardi, j'ai pris le téléphone, composé le numéro, et oui, elle était là, dans sa chambre d'EHPAD, j'ai entendu sa voix et une bouffée de joie m'a envahie. Ma tante, quatre-vingt quinze ans, complètement guérie du coronavirus et sortie de l'isolement après un mois de maladie...

Lundi, l'ordinateur, ah l'ordinateur! Comment faisaient-ils, avant, les isolés? J'y vais, j'y cours, dix fois par jour, regarder mes mails et vidéos, répondre, partager, découvrir les textes de mes amies écrivaines. Je les sens là, près de moi…
 
Dimanche, le week-end a duré trois jours. Je ne fais rien d'autre la semaine que le week-end en ce moment, et pourtant ça me parait long, plus long...

Samedi, reçu photo de ma petite fille avec le masque qu'elle s'est fabriqué, original, presque style haute couture! Elle m'en promet un, même s'il m''ira moins bien qu'à elle...

Vendredi, 1er Mai. Pas de défilé, pas de cortèges, pas de pancartes aux fenêtres chez moi ni dans mon quartier, ici on est un peu chez les riches. Je n'ai pas eu le courage d'en faire une, pas le courage de la fabriquer, pas le courage de m'exposer au regard des voisins...

Jeudi, on parle de plus en plus de la rentrée, on polémique aux infos. Ma fille ne la fera pas, il y a peut être du virus tapis dans les classes de son école, mais il y a surtout une épaisse couche de poussière d'amiante dans la cour de récréation. La période de confinement a été choisie pour détruire les immeubles insalubres voisins. Ce ne sera pas fini pour le retour des élèves, et pas question d'arrêter les travaux jusqu'aux vacances, le temps est précieux, la mairie l'a dit, et un peu d'amiante dans des poumons de quatre ans, après-tout...

Mercredi, la télé, c'est bon aussi la télé. S'écrouler devant une série à la noix et oublier tout le reste une heure ou deux...