lundi 18 mai 2020

Echos de la semaine

Lundi: 11mai: DECONFINEMENT!
Le correcteur d'orthographe de l'ordinateur souligne le mot en rouge. Je consulte mon dictionnaire, le mot n'existe pas. Pourtant il a été employé ds milliers de fois pendant le mois qui vient de s'écouler.
Dans le dictionnaire je n'ai trouvé que le mot DÉCONFIT qui signifie décontenancé et confus à la suite d'un échec. Finalement il convient bien à la situation. Nous vivrions donc un DECONFITEMENT.

Mardi: Grande tristesse en me baladant avec Jean dans le quartier. Je pensais que l'on allait conserver un peu de la lenteur et du calme du confinement. Pas du tout. C'était vraiment le monde d'avant avec quelques visages masqués en prime. La circulation était dense, le bruit des pneus sur le boulevard pluvieux était si fort que nous n'arrivions pas à nous entendre. Je suis soulagée d'être de retour à la maison.
Je crois que je souffre du "syndrome de la cabane", je n'ai pas envie de me déconfiner.

Mercredi: La pluie de la nuit était chargée de sable qui s'est déposé sur la terrasse, le perron et les allées et les feuillages. Nettoyage en perspective. Pff...
Je n'ai pas vraiment envie de sortir. La liberté assortie de multiples contraintes sanitaires ce n'est pas vraiment la liberté. Tous ces "gestes barrière" rappellent en permanence la présence du virus, ça m'angoisse.

Jeudi: Plaisir d'un goûter avec ma fille et mes petits-enfants. On ne savait pas si on pouvait s'embrasser, une gène bizarre était présente. On n'a pas pu s'empêcher.On s'est serré, reniflé, câliné. Je ne savais pas que leur chaleur, leur odeur m'avaient manquées à ce point.
Le poireau pousse, il mesure plus de 20cms et commence à s'arrondir.

Vendredi: Il y a longtemps que je n'avais pas si bien dormi. Je suis toujours dans le bonheur d'avoir vu les enfants hier. Il fait gris ce matin. C'est un beau gris. D'ailleurs tout me paraît beau aujourd'hui.

Les arbres submergés
d'une beauté stupéfiante
drapés de soie vive

Samedi: On savait que le mot déconfinement n'existait pas mais maintenant, nos Académiciens nous apprennent que Covid n'est pas du sexe masculin mais féminin. Il faut dire LA Covid. Le mot a été formé de la façon suivante: CO pour Corona, VI pour Virus et D pour Disease (maladie en anglais).
C'est donc une maladie.
Depuis des mois qu'on dit le covid, on va avoir du mal à dire la.

Dimanche: Je viens de feuilleter le journal local. Je suis stupéfaite par la réactivité des annonceurs qui surfent sur la crise pour faire de la Pub.
Une agence immobilière:  C'EST ENFIN L'HEURE DE SORTIR, OFFREZ-VOUS UN APPARTEMENT AVEC TERRASSE
Citroën: PARTEZ VRAIMENT (sans aller trop loin)
Orange: Photo en gros plan d'un flacon de gel hydroalcoolique. VOUS ALLEZ VOUS FROTTER LES MAINS DEVANT NOS NOUVELLES OFFRES.
J'arrête, il y en a trop!
Pour le coup je suis vraiment déconfite, le Capitalisme se nourrit vraiment de tout.