mercredi 27 mai 2020

Envol d'écrivain


Mon chien hurlait à la mort, je ne comprenais pas pourquoi, mais les oiseaux effarouchés s'élançaient vers le ciel tandis que le ventilateur tournait inlassablement près du vase vide, un voleur avait emporté les fleurs.

Un voleur convoitait mon plus beau vase, celui que je fleurissais chaque jour, posé à côté du portrait de mon mari mort, rafraîchi au cœur de cet été torride par les pâles d'un ventilateur qui faisaient fuir les oiseaux effarouchés.

Je crois que mon animateur d'écriture veut ma mort quand il me demande de piocher comme un voleur des mots inscrits sur de petits papiers blancs déposés au fond d'un vase et qui s'envolent comme des oiseaux effarouchés quand je les lâche sous les pâles d'un ventilateur.

Je n'ai pas l'ombre du début du talent de Marguerite Duras, comment pourrais-je trouver ce qu'elle avait oublié, trouver le voleur qui emporterait mon vase favori sous le regard des oiseaux effarouchés par le ronflement de mon ventilateur, je ne vais pas chercher jusqu'à ce que mort s'en suive.