samedi 18 avril 2020

De ma fenêtre




De ma fenêtre je ne vois ni rues, ni immeubles, ni voitures. Devant ma fenêtre ne se dresse pas la moindre colline, aucune montagne à l’horizon,  pas une morne plaine ne se traine à ses pieds.  Ma maison est au fin fond d’une impasse. Ma fenêtre n’offre à ma vue que mon jardinet.
 A droite, dans la plate-bande, le vieux pommier au tronc en zigzag commence à fleurir. Les boutons bien rebondis sont rose vif mais, étonnamment, les fleurs en bouquets sont d’un blanc lumineux. Sur la terrasse, un ginkgo dans un pot en terre trop petit, se couvre vaillamment de petites feuilles vert tendre en forme d’éventails. A gauche, un carré de terre au centre duquel trône un pêcher qui était couvert de fleurs il y a quelques jours et qui est maintenant bien feuillu. A ses pieds, quelques fraisiers en fleurs, des ficoïdes, un plant de sauge, un ciste à grosses fleurs roses et trois vieux rosiers qui  m’impressionnent par leur longévité et leur vigueur. Le jaune, ce matin, m’offre trois roses à peine écloses. Un autre, mon préféré, a des roses couleur « cuisses de nymphe émue ». Il arrive qu’un coquelicot, un pissenlit ou quelque autre herbe sauvage s’installent en douce, ils  sont toujours les bienvenus.   
Ce petit espace est clos de murs et de haies, à travers lesquelles je peux voir les murs et les toits des maisons voisines toutes proches.

 Au dessus, le ciel…variable…spectacle inépuisable.

Le confinement n’a rien changé à la vue de ma fenêtre. C’est une vue très limitée, une vue de proximité, sans lointain, parfaite pour les contemplatifs. Chaque matin je suis curieuse de découvrir ce qui a changé pendant la nuit, je ne suis jamais déçue.

Ce qui se passe à l’extérieur ? De là, je ne peux pas vous le dire.
17 avril 2020