lundi 6 avril 2020

J'avais toujours rêver de jouer du piano,
cette envie m'était venue le jour où je fus invitée chez une copine de classe. Après avoir monté les larges escaliers d'un immeuble à la façade sculptée, la lourde porte de bois ciré s'ouvrit sur un immense salon aux fenêtres art déco. Des tapisseries anciennes, avec des licornes, décoraient des murs aussi hauts que le ciel et au milieu, trônait un piano à queue, tout brillant. Il était ouvert, le clavier attendait les doigts d'Elise."Viens" me dit-elle, "on joue". J'étais pétrifiée devant ce monumentale objet inconnu. Magnifique. Elise ouvrit un livre de partitions. J'avais vu des portées de notes qu'au lycée pendant les cours de musique de Mr Ponsar. J'ignorais que ces écrits existaient à l'extérieur. "Tu ne sais pas jouer, tu peux écouter". Mozart m'a enchanté mais je n'avais qu'une envie, me sauver. Je descendis les marches en pleurant, j'avais envie de raconter ça aux parents et là, le couperet tomba."Tu n'y penses pas, ce n'est pas pour nous, que faisais tu chez ces gens!"
Je gardai mon rêve, la vie se poursuivit... Beaucoup plus tard, dans un moment de parenthèse de ma vie active, l'envie se raviva.C'était maintenant ou jamais. je trouvai un centre social proposant des cours de musique et là, deuxième couperet:" Vous n'y pensez pas, à votre âge, beaucoup trop tard".
Je tentai le violon, la clarinette, le saxo. Même réponse. J'allais partir quand une petite dame me dit:
"Je prends tout le monde juste une question de motivation"
C'est ainsi que je suis tombée dans la musique baroque,  ce fût le départ d'une grande amitié et les flûtes ne m'ont plus quittée.